Voilà. Il est certain
que... il est certain qu'en me faisant vainement élever la voix,
là en voulant me... me taquiner, me chatouiller avant que je commence
mon truc d'aujourd'hui, on n'améliorera pas la chose, enfin, on
ne l'aura pas améliorée, du moins je suppose. Voilà,
parce que tout de même, la dernière fois, j'ai... j'ai fait
un effort, et qu'aujourd'hui j'aurais voulu seulement, enfin, étendre
de ces marges, si je puis dire, enfin dire des choses mezzo voce
comme on dit.
Peut-être pour essayer de vous en éclaircir pour vous, enfin,
je dis pour vous-mêmes, la résonance. Cette résonance,
après tout, je la présume, puisque ce que j'ai dit c'était
fait pour l'obtenir. J'en ai eu des échos, mais je ne vois pas
pourquoi aussi bien je dirais pas ce que j'ai voulu obtenir.
Mon dit a été
celui de ce noeud que j'ai pas introduit d'hier et dont la portée
méritait qu'on y insiste, ça veut dire ne pouvait pas apparaître
tout de suite. C'est pas tellement ce noeud qui est important, c'est son
dire.
Son dire qu'en somme, la dernière
fois, j'ai tenté de, de supporter comme ça, suffisamment.
Ce qu'il a de bien n'est-ce pas, ce noeud, c'est que, il met justement
tout à fait en évidence que ce dire, en tant qu'il est le
mien, y est impliqué. Ça veut dire que, de ce côté
par où... remarquez j'ai pas dit la parole, j'ai dit le
dire, toute parole n'est pas un dire, sans quoi, sans quoi toute parole
serait un événement ce qui n'est pas le cas, sans ça
on ne parlerait pas de vaines paroles.
Un dire est de l'ordre
de l'événement. C'est pas un événement survolant,
c'est pas un moment du connaître. Pour tout dire, c'est pas de la
philosophie. C'est quelque chose qui est dans le coup. Dans le coup de
ce qui nous détermine en tant que c'est pas tout à fait
ce qu'on croit. C'est pas toute sorte de condition, comme ça, "locale",
de ceci, de cela, de ce après quoi on baille, du Réel, c'est
pas ça qui nous, êtres parlants, nous détermine. Et
ceci tient très précisément à ce pédicule
de savoir, court, certes, mais toujours parfaitement noué, qui
s'appelle notre inconscient, en tant que pour chacun de nous ce noeud
a des supports bien particuliers.
C'est ainsi que cahin-caha, comme je l'ai pu, j'ai construit cette topologie
par où j'ose cliver autrement ce que Freud supportait de ces termes
: la réalité psychique.
Car enfin ma topologie n'est pas la même, quelqu'un, quelqu'un qui...
comme ça parmi les gens qui viennent avec moi causer, comme ça,
a mis mon noeud, là, borroméen, comme ça, au même
stade, si je puis dire, n'est-ce pas, que le fameux oeuf foutu de quelque
chose qui... vous savez que c'est Freud, enfin, qui a fait ça !
... évidemment, on pourrait faire la métaphore de la réserve
nutritive avec ce qu'il est censé... ce qu'elle est censée
nourrir, avec la jouissance d'une part et ce que vous voudrez de l'autre,
la... l'embryologie de l'âme. Bon.
Je voudrais faire une remarque
concernant ce qu'on appelle "l'amour". Parce que c'est ça, c'est
ça, ce que j'ai appelé tout à l'heure la résonance,
la résonance chez vous, que vous le sachiez ou pas, de ce que la
dernière fois j'ai supporté de mon noeud borroméen,
de mon dire.
L'amour, dans tout ce que,
ce qu'on s'est permis de bavocher dessus jusqu'à présent,
c'est tout de même quelque chose qui se heurte à l'objection
qu'on ne conçoit pas comment l'être, si bien entendu vous
avez de ça déjà entendu parler, enfin, on vous en
rebat les oreilles dans la métaphysique et... et même ailleurs,
enfin dans les sermons, enfin, on ne parle que de ça ! Comment
l'être serait à manipuler à partir d'aucun étant.
Ceci présente une grande difficulté logique. Puisque
l'être quand on vous en parle, ce n'est pas rien, et ça débouche
dans cette aspiration qui serait faite à partir de Dieu, de l'amour.
Je sais bien que vous n'êtes pas croyants, n'est-ce pas ? Mais vous
êtes encore plus cons, comme j'ai déjà eu l'occasion
de vous le dire la dernière fois, parce que, même si vous
n'êtes pas croyants, à cette aspiration, je vous le montrerai
tout au cours de ce que je vais vous dire aujourd'hui, à cette
aspiration, vous y croyez. Je ne dirai pas que vous la supposez : elle
vous suppose.
On essaie de, en somme, de vider tout ça, ou de le remplir, qu'importe,
en le schématisant dans la vieille métaphore du connaître.
On connaît avec qui on a affaire... celui avec qui on a affaire,
on le connaît dans l'amour..
.
Seulement, j'objecte : qu'est-ce que c'est que l'être, sinon l'affaire
aseptisée des perfections imaginaires dont on rêve, dont
vous-mêmes, je viens de vous le dire, quoi que vous en sachiez,
vous rêvez, vous en rêvez l'échelle
.
L'échelle dont le dernier échelon sera ou non ce Dieu dont
j'ai parlé tout à l'heure, mais si c'est pas celui-là,
c'est un autre. C'est ce qu'on appelle rêve éveillé.
Seulement ce que démontre, justement l'étude du rêve,
du vrai, de celui qu'on fait quand on dort et qui vous sonne les cloches,
ça n'a quoi qu'on en dise, absolument rien à faire avec
votre rêve, éveillé ou pas.
C'est même ce qui vous distingue comme êtres parlants qu'il
y a un savoir que vous entendez dans le rêve, qui n'a rien à
faire avec ce qui vous en reste quand vous êtes prétendument
vigiles. C'est bien pour ça qu'il est si important, ce rêve,
ce rêve que vous ne faites que dans un certain temps de le déchiffrer.
Jusque-là, vous en êtes, vous en êtes, ça a
duré un temps, mais vous n'en êtes pas toujours si loin,
croyez-le bien, le temps de la signatura rerum, de la lecture du
rêve éveillé, de la lisibilité du monde. Croyez
pas du tout que, parce que c'est plus les curés qui vous la dictent,
que vous n'en soyez pas au même point.
Lamour, s'il est bien là la métaphore de quelque chose,
il 'agit de savoir à quoi il se réfère. Il faut partir
de ce que j'ai dit tout à l'heure de l'événement.
Il se réfère, rien de plus, en tout cas c'est à ça
que je me limiterai aujourd'hui, simplement ... pour décaler, enfin,
n'est-ce pas, ce que je viens de tracer de la tradition, de la métaphore
du connaître, disons qu'il se réfère d'abord à
l'événement. A ces choses qui arrivent, disons quand un
homme rencontre une femme. Et pourquoi pas ? Puisque c'est en général
le poisson qu'on tente de noyer ; quand je dis quand un homme rencontre
une femme, hein, c'est parce que je suis modeste, je veux dire par là
que je ne prétends pas aller jusqu'à parler de ce qui arrive
quand une femme rencontre un homme... parce que mon expérience
est limitée, hein.
Je voudrais vous suggérer
ceci, enfin, puisque nous sommes partis de deux points extrêmes,
je vous propose, à propos du commandement de l'amour divin, que
je vous ai évoqué la dernière fois en vous interpellant
pour vous dire oui ou non, hein, ça fait deux ou trois ? Vous vous
en souvenez peut-être, enfin ceux qui étaient là,
alors, je le modifie légèrement : quel effet ça vous
fait si je l'énonce tu aimeras ta prochaine comme toi-même
?
Ça fait tout de même sentir quelque chose, hein, c'est que
ce précepte fonde l'abolition de la différence des sexes.
Quand je vous dis qu'il n'y a pas de rapport sexuel, j'ai pas dit que
les sexes se confondent ! Bien loin de là ! sans ça quand
même ... comment même pourrais-je dire qu'il n'y a pas de
rapport sexuel, qu'est-ce que ça voudrait dire ?
C'est important à situer, vous ne l'avez sûrement pas encore
fait, comme ça, pour le situer d'une façon exacte, je fais
une petite remarque puisque, aujourdhui, je me commente, il n'y a pas
de rapport sexuel, eh bien c'est du même ordre, hein, que ce que
j'ai conclu de ma deuxième conférence, celle qui n'a pas
été tellement comprise : j'ai beaucoup parlé de l'occulte,
et croyez bien, je me mets à la même place, hein, j'ai beaucoup
parlé de l'occulte mais le point important, il y en a eu un ou
deux à le remarquer, c'est que j'ai dit qu'il n'y a pas d'initiation.
C'est la même chose que de dire qu'il n'y a pas de rapport sexuel.
Ce qui ne veut pas dire que l'initiation, ça soit le rapport sexuel,
parce qu'il ne suffit pas que deux choses n'existent pas pour qu'elles
soient les mêmes !
Ouais... Il est clair que, que l'amour, en somme, c'est là le problème
dont retentit ce que j'ai dit la dernière fois, c'est tout de même
un fait, qu'on appelle comme ça le rapport complexe, ça,
c'est le moins qu'on puisse dire, d'un homme et d'une femme.
Alors là, peut-être que je peux raccrocher ceci, enfin, qui
est au coeur de mon titre, enfin, sur lequel j'avais avancé un
premier linéament dans mon premier séminaire, hein. Est-ce
que le rapport, dit complexe à juste titre, d'un homme et d'une
femme, on va le mettre au compte simplement d'avoir fait ensemble ce que
j'ai appelé, je le remarque, non pas erreur, mais errance,
viator, ai-je articulé, le voyage sur cette terre, la catégorie,
la catégorie comiquement qui justement nous exclut du monde, est-ce
que l'amour c'est ça : d'avoir fait un bout du chemin ensemble
?
Vous voyez où ça va, hein ?
On se sera entraidés. Ouais, il y aurait toujours, à l'horizon,
enfin, cette promesse.
Et puis... et puis c'est vrai qu'il y a du vrai là-dedans, hein
? Quand on est un bonhomme et une bonne femme, comme ils disaient autrefois,
les existentialistes, je parle de la "bonne femme", il ne leur venait
pas à l'idée de parler du "bonhomme", Dieu sait pourquoi,
il est pourtant le meilleur. Un bonhomme et une bonne femme qui auraient
fait un bout de chemin ensemble. Il y aurait à l'horizon de l'amour
le grand-père et la grand-mère. Il y a ça dans l'inconscient.
Il y a ça aussi.
Je voudrais quand même
suggérer que c'est peut-être pas tout.
La question que je pose : par quelle voie aime-t-on une femme ? Ouais,
si je pose la question, ça c'est un bateau lacanien, c'est sans
doute que j'ai la réponse. Mais il y en a beaucoup. Il n'y a même
pas une question qui ait plus de réponses. Naturellement, vous
n'en savez aucune, parce que vous vous laissez mener par le truc, par
le tourbillon. Si on a d'abord les réponses, la première
chose à faire, c'est de les compter, hein.
Et il y en a une qui est, que je trouve très bonne. Comment un
homme aime-t-il une femme ? Par hasard.
Ouais, celle-là, je
vous l'ai déjà donnée, hein, c'est l'heur dont je
parle comme ça depuis, depuis pas tellement de temps, quand je
dis que le bonheur, que ça ruisselle, qu'il y en a partout, que
vous ne connaissez que ça, même !
Il s'agirait seulement de, d'en avoir un petit peu plus le sentiment,
que vous êtes livrés à ce bonheur. Puisqu'enfin, Il
faut bien le dire, pour prendre ma référence de tout à
l'heure les circonstances ne sont pas toujours à l'entraide, quand
il arrive que se produise entre un homme et une femme l'amour, et puis
puisque j'ai entendu tout à l'heure une petite voix, là-bas,
qui poussait sa chansonnette, là, je voudrais tout de même
faire remarquer en marge que le compagnon de route, hein, ça devrait
éveiller plus d'échos que vous ne croyez dans votre, dans
vos chères petites âmes, hein, ça fait partie d'un
certain vocabulaire, le vocabulaire du coin où on parle de l'imagination
au pouvoir. Je dois vous le dire, le gauchisme, ça me parait
tout ce qu'il y a de plus traditionnel. Et la métaphore, n'est-ce
pas, du compagnon de route, ça ne me parait pas suffire, si ce
n'est dans le registre précisément chrétien du viator.
Pour l'imagination au pouvoir,
c'est pas moi qui le leur fais dire ! Pas plus d'ailleurs que je ne fais
dire quoi que ce soit à personne. C'est ma fonction plutôt
d'écouter. Naturellement, enfin, ici je relance, mais c'est plutôt
parce que ce que j'écoute me sort par les oreilles.
Bon. Qu'est-ce que je fais maintenant, hein ? Je vous donne un flash,
comme ça, d'une autre réponse.
D'une autre réponse qui est celle qui motive ma question.
Il est évident que... que je veux, comme ça, enfin, y regarder
à deux fois. Parce que si le dire est un événement,
Dieu sait ce que ça peut avoir comme conséquences...
Bon, je vais quand même vous la donner.
L'amour, ce n'est rien de plus
qu'un dire, en tant qu'événement. Un dire sans bavures.
Et qu'il n'a, l'amour, rien à faire avec la vérité,
c'est beaucoup dire, puisque tout de même ce qu'il démontre,
c'est qu'elle ne peut pas se dire toute. Ce dire, ce dire de l'amour s'adresse
au savoir en tant qu'il est là, dans ce qu'il faut bien appeler
l'inconscient. Disons dans ce... ce noeud d'être. Si vous voulez,
mais dans un tout autre sens, que ce qui d'abord partait de la confusion,
ce nud, j'ai dit c'est le mot noeud qui est important, c'est pas l'être,
l'être de ce nud, que j'ai dessiné la dernière fois
et que ne motive que l'inconscient.
Ca implique donc, tout y compris, justement ce dire de la dernière
fois tant que s'y rend compte de la place de ce savoir. Ce qui constitue
ce dire n'est pas la connaissance, il ne l'est d'aucune façon,
ce noeud, il n'est une connaissance de quoi que ce soit. Il implique mon
dire comme événement dans ce qu'il est, avec ses trois faces
que c'est imaginable puisque j'en ai fait image effective, que c'est symbolique
puisque je peux le définir comme nud, et que c'est tout à
fait réel de l'événement même de ce dire, lequel
événement consiste à ce que, quoi qu'il en soit,
chacun de vous peut lui donner du sens qu'il a.
Et c'est en quoi, comme toujours,
je vous supplie de ne pas le comprendre trop vite.
Parce qu'évidemment, il faut que je pare, comme on dit, à
toute sorte de précipitations.
C'est ce qui fait, à l'occasion, ma lenteur. Je suis ici le Maître
Jacques de ce que... il faille parer à toutes les interprétations
précipitées, c'est rien qu'en ça que constitue ce
qu'il peut dans ce dire y avoir d'exploit. C'est pour ça qu'il
faut que je tranche, et ça veut dire que j'abrège.
La portée de ce noeud borroméen, c'est que c'est de chacun
des trois ronds de ficelle que sa rupture d'ensemble s'ensuit. Alors que
dans une chaîne simple, faut-il que je vous la mette au tableau
? Dessinez, Gloria, je vous en prie, une chaîne, une chaîne
avec trois ronds simplement, et faites-le correctement, hein ! (rires)
Bon ! Hein ! comme ça ! Oui, mais alors là il faut que vous
vous arrêtiez, comme ça, après ça, hein, et
là aussi, faut que vous vous arrêtiez pour la ...
Une chaîne simple de trois, hein, ce n'est que du rond du milieu
que vous pouvez rompre les extrêmes.

Sans ça, si vous prenez
d'abord un des deux extrêmes, les deux autres restent noués.
C'est justement en ça que consiste la différence du noeud
borroméen, et du noeud borroméen d'autre part avec le nud
olympique, c'est que dans le noeud olympique, aussi paradoxal que ça
paraisse, cette fois c'est d'enlever un quelconque des trois que les deux
autres restent noués.
Mais c'est seulement symétrique de ce qui se passe dans celui-ci
pour le rond du milieu.
La consistance de tout ça, certes, n'est qu'imaginaire, hein, sinon
que nous la redoublons du Symbolique, seulement à l'imaginer en
tant que noeud, et qu'est-ce que c'est... l'imaginer d'une part mais le
formuler en tant que noeud, ça nous pousse vers les formules mathématiques.
Celles de ce qui est seulement à peine ébauché, à
savoir la théorie des noeuds, à ceci près que tout
de même ceci est bien le représentant du langage et que lalangue,
écrite comme je le fais, le reflète dans sa formation même,
que plus pour tout dire nous nous enfonçons à en parler,
plus nous confirmons ce qui va de soi, que nous sommes aussi bien dans
le Symbolique et après quoi comment ne pas admettre le Réel,
réel du fait que dans cette affaire nous y mettons notre peau ?
C'est-à-dire ce qu'il
peut y avoir de plus efficace, et aussi loin qu'on aille, de notre présence
réelle. Cette présence réelle, disons, rien de plus,
enfin, qu'après tout, il n'y a pas besoin du hasch pour vous la
révéler, par sa transformation en une substance légère.
Nous y sommes assez dans cette affaire pour qu'on puisse dire que l'important
de ce qui là fait nud, c'est que c'est ce rond de ficelle, c'est
ce qui fait consistance dans chacun de ces termes que je distingue de
trois catégories, ce qui fait consistance est strictement équivalent.
Puisque... donnez-moi ces petits ustensiles, je vais vous faire un cadeau
là pendant que j'y suis, hein, aah ! 1.
...
Si je dis que, comme je vous l'ai montré la dernière fois,
non sans comme me l'a fait remarquer quelqu'un qui a bien voulu m'écrire
une petite note sur ces sujets qui démontrait que la personne n'y
avait pas compris grand-chose, mais qui quand même m'a fait remarquer
incidemment que ce n'était pas sans maladresse que je vous avais
manipulé ces ustensiles, n'est-ce pas, si c'est vrai, ce que je
dis, à savoir que le noeud borroméen a cette curieuse propriété,
hein, que... qu'on peut dans cette construction mettre chacun à
la même place strictement que n'importe lequel des deux autres,
quoi que ça ne saute pas aux yeux tout de suite d'abord, bien.
Si chacun peut, dans cette fonction, être qualifié pour sa
consistance de strictement équivalent qu'il soit considéré
comme Réel, comme Imaginaire ou comme Symbolique, alors avec ce
rond, qui consiste justement en un nud borroméen, je peux faire
un noeud borroméen, en simplement, si j'avais le temps, enchaîner
ces trois noeuds borroméens. Je voudrais quand même que vous
les regardiez un petit peu de près, comme ça, que vous en
foutiez quelque chose. Ouais.
Ce qui est important... à savoir qu'ils soient distincts, ça
n'a justement d'importance qu'ils soient distincts qu'en tant qu'il faut
qu'ils fassent trois. Ils consistent d'abord et avant tout dans leur différence.
Comme ça, si une mouche
me piquait, enfin, je vous écrirais comme ça... quelque
chose au tableau auquel je n'ai pas tellement envie, vu mon humeur d'aujourd'hui,
de donner un statut spécial, à savoir de vous mettre ça
dans des... dans une signifiance qui soit plus que... ébauchée.
Voilà.
2
Je ne m'en vais pas mettre
autour quelque chose quelque chose qui l'isole, comme ça, qui l'aseptise
par précaution, je le mets tout cru, 2, chiffre de l'amour,
hein, ils sont hors deux !
Je vous ai dit, c'est lalangue, enfin qui exprime la mathématique,
hein !
2 égale 1 ou 3 :
2 = 1 ou 3
2 = 1 v 3
Ah ! Ca c'est simplement idiot,
mais c'est pas idiot si on met, là il faut bien que je mette quelques
signes usités dans la logique à savoir la parenthèse,
et que je me serve là du signe de l'implication équivalente,
qui est justement comme vous le savez ce qui fonde l'équivalence,
hein.
A quoi est-ce équivalent ? C'est équivalent à ceci
que 2 ou 1 est égal à 2 ou 3.
(2 = 1 v 3) <---->
(2 v 1) = (2 v 3)
Ce qui est une formule sur
laquelle vous... enfin que vous essaierez de situer, comme ça,
dans ce qui est donné dans les prémisses de la logique propositionnelle.
Vous en ferez ce que vous voudrez, hein, je laisse ça à
vos soins.
Je laisse ça à vos soins parce qu'il faut que j'avance,
que j'avance dans les propriétés, les propriétés
du triple, du triple auquel nous avons affaire. Oui.
Dans ces propriétés du triple, il y a ceci : que puisque
chacun des termes de ces trois du noeud borroméen libère
les deux autres, je sais bien que, il y a un rapport, un rapport réel,
en tout cas symbolisable, avec ce moyen, ce moyen qui, lui, laisse bien
vidés de toute puissance les deux extrêmes. Mais dans le
cas du nud borroméen, les deux extrêmes ont la même.
Alors, nous pouvons les considérer sous l'angle, sous l'angle d'en
faire de chacun moyen. 2.
- Une voix (femme) de la salle
: Qu'est-ce que ça veut dire, le v, Monsieur, c'est un v ou
un multiplié ?
- Qu'est-ce qu'il dit ? C'est un vel, c'est un "ou", "ou",
lun ou l'autre ! C'est usité en logique, en logique, comme
ça, écrite, on met un petit "v" pour dire ou, ça
se lit : 2 = 1 ou 3, ceci implique, ceci implique l'égalité
de 2 ou 1 avec 2 ou 3.
Pour vous en montrer l'intérêt,
à savoir l'intérêt de ceci : de prendre dans le noeud
borroméen que je vais quand même vous dessiner... puisqu'il
y a des gens qui ont l'air de prendre intérêt à ce
que je dis, bon, que je vais vous dessiner comme ça, je ne sais

pas si vous vous en souvenez,
c'est ça, et voilà.L'intérêt de les prendre
chacun comme moyen puisqu'aujourd'hui c'est de sens que je parle, c'est
de vous les pousser en avant, comme ça, interprétés.
Voilà.
Je suis assez tranquille, assez tranquille sur ceci que je
prends garde à ce que vous ne donniez pas trop de sens et trop
vite à ce que je dis, il y a aussi un bon moyen, enfin, pour obtenir
le même résultat, c'est... c'est de vous en donner assez
pour que vous le vomissiez, hein. C'est-à-dire que je ne vais pas
y procéder avec le dos de la cuillère. Je vais vous dire
des choses à vomir, et puis après tout, hein, vous aurez
le temps de les ravaler, comme le chien de l'écriture. C'est même
là quelque chose pour quoi il n'y a pas à reculer. Si je
veux donner à ça exactement sa portée, enfin, il
faut bien y aller.
Prenons ceci pour le Symbolique, celui-là pour le Réel,
celui-là pour l'imaginaire.
Si nous prenons ce symbolique, (effacez-moi le tableau, s'il vous plaît,
la chose) pour jouant le rôle de moyen (merci, vous êtes trop
gentil !) pour jouant le rôle de moyen entre le Réel et l'Imaginaire...
nous y voilà au coeur de ce que c'est que c't amour dont je parlais
tout à l'heure sous le nom de l'amour divin.
Il y suffit pour cela que ce Symbolique pris en tant qu'amour, qu'amour
divin, ça lui va bien, il est sous la forme de ce commandement
qui met au pinacle l'être et l'amour.
Pour qu'il conjoigne quelque chose en tant qu'être et en tant qu'amour,
ces deux choses ne peuvent se dire qu'à supporter le Réel
d'une part, l'Imaginaire de l'autre, respectivement en commençant
par le dernier, du corps, et l'autre le Réel, de la mort. C'est
bien là que se situe le nerf de la religion en tant quelle prêche
l'amour divin. C'est bien là aussi que se réalise cette
chose folle, de ce vidage de ce qu'il en est de l'amour sexuel dans le
voyage. Cette perversion de l'Autre comme tel instaure dans l'histoire
sadique de la faute originelle, et dans tout ce qui s'ensuit, d'avoir
adopté bien sûr ce mythe pré-chrétien, pourquoi
pas ! il est peut-être aussi bon qu'un autre, instaure dans l'Imaginaire,
dans le corps, justement, cette sorte de lévitation, d'insensibilisation
de ce qui le concerne, qui est après tout, je n'ai pas besoin d'y
insister plus, toute l'histoire de ce qu'on a appelé l'arianisme,
voir le marcionisme.
Voilà d'où s'impérative
la dimension du tu aimeras ton prochain comme toi-même.
Soyez-en dupe, vous n'errerez
pas, je dois le dire.
Parce qu'on ne peut pas dire que pareille religion ce soit rien. Puisque
je vous l'ai dit la dernière fois, c'est la vraie, c'est la vraie
puisqu'elle a inventé cette chose, cette chose sublime, la trinité.
Elle a vu qu'il en fallait trois. Qu'il fallait trois ronds de ficelle
de consistance strictement égale pour que rien fonctionne.
C'est quand même bien curieux que, à toutes les fins, ça
produise ça quant à l'amour. Mais lisez Vie et règne
de l'amour dans Kierkegaard, ça vient de paraître
chez Aubier, vous êtes nombreux, vous allez tous vous ruer chez
Aubier en sortant hein parce que d'habitude, quand je dis qu'il faut lire
un livre, ça a des effets ! Moi j'en ai un, déjà,
alors... vous pouvez épuiser l'édition, mais lisez ça
! Lisez ça parce qu'il n'y a pas de logique plus implacable, on
n'a jamais rien articulé de mieux sur l'amour, l'amour divin s'entend.
Il n'y a pas la moindre errance, tout est tracé logiquement. L'amour
est charité, femme - curieux lapsus - est charité, foi et
espérance et grâce à ça la charité est,
est... vous le voyez dans l'art, enfin assez lamentablement symbolisée
par cette femme aux seins innombrables, n'est-ce pas, à laquelle
sont pendus d'innombrables moutards.
Mais c'est quand même quelque chose, de faire ça, justement
c'est là l'origine de mon lapsus, de faire ça de l'image
de la femme. La finalité, la finalité en tant qu'il y a
deux extrêmes et un moyen, je vous le fais remarquer, toute la spécification
de fin, et d'ailleurs de fins qui sont toujours articulables de réci-...
je n'ose pas dire le mot réciprocité, il n'est pas juste
en l'occasion, mais je veux dire que, aussi bien ce qui est le départ
devient la fin que la fin fait fonction de départ.
Le rapport du corps et de la mort est articulé par l'amour divin
d'une façon telle qu'il fait d'une part que le corps devient mort,
que la mort devient corps d'autre part, et que c'est par le moyen de l'amour.
Mais c'est tout à fait général que l'idée
même de finalité soit quelque chose qui soit attaché
à l'intermédiaire du désir. L'amour de Dieu est la
supposition qu'il désire ce qui s'accomplit à toutes fins,
si je puis dire. C'est la définition de la téléologie
en elle-même.
C'est une transformation du terme "désir" en terme "fin". Mais
dans cette articulation, ce qui fait la fin, c'est le moyen dans l'articulation
du noeud borroméen, il y a confusion du moyen et de la fin. Toute
fin peut servir de moyen.
Faisons ici, justement cette simple parenthèse, cette simple parenthèse
que, en prenant cette place, en prenant cette place l'amour divin a chassé
ce que je viens de définir comme le désir. Avec ce gain
d'une vérité, la vérité du trois, qui, si
je puis dire, paye la chose et la compense ce qui est à proprement
parler situable à cette place, à la place du Symbolique
en tant qu'il ne devient que moyen, c'est le désir.
Je vous le note en passant,
l'amour chrétien n'a pas éteint, bien loin de là,
le désir. Ce rapport du corps à la mort, il l'a si je puis
dire, baptisé amour. Mais je n'insiste pas plus pour l'instant,
je prends un autre joint. Très exactement ce qui peut résulter
de prendre, cette fois non plus le Symbolique, mais l'Imaginaire comme
moyen. Si comme tout à l'heure, et c'est en cela que s'épingle
ce que je vous ai articulé comme à vomir, je donne toujours
ce sens sommaire de la mort au Réel, comme constituant son noyau,
et au Symbolique, car jusqu'ici je n'ai pas eu à l'avancer, au
Symbolique ce qu'il nous révèle par son usage dans la parole,
et spécialement dans la parole de l'amour, de supporter ce qu'en
effet toute l'analyse nous fait sentir - de supporter la jouissance.
Alors, qu'est-ce que nous démontre
le rond de ficelle de l'Imaginaire pris comme moyen ? C'est que ce qu'il
supporte, ce n'est rien de moins que ce qu'il faut bien appeler l'amour.
L'amour, si je puis dire, à sa place, celle qu'il a eue depuis
toujours. Et si, un temps dans mon Éthique, j'ai fait état
de l'amour courtois, de l'amour courtois dans ce quil imagine de la jouissance
et de la mort, c'est là quelque chose dont il est, j'allais dire
miraculeux, très surprenant et bien fait pour nous retenir, que
la féodalité l'ait produit, cet ordre de l'amour courtois.
Non pas que je croie que ce qui s'y témoigne c'est quelque chose
d'une rectification, d'une contre théorie de l'amour divin, d'une
compensation, mais bien plutôt d'un ordre antique par où
se témoigne justement combien restait plus qu'on ne croit de cet
ordre antique dans la féodalité.
Car l'ordre antique n'a rien
à faire avec celui que nous connaissons. Il est, je ne vois pas
d'ailleurs pourquoi quelque économiste me contredirait puisqu'au-delà
de l'âge féodal, il ne veut plus rien connaître, il
est ce qui se conservait dans l'aire féodale. Et pour tout dire,
je vous prie de le vérifier, je ne vois aucune distinction quant
à l'accent, quant au sens de l'amour, entre ce qui nous en reste,
les théories fort élégantes de l'amour courtois et
tout le roman qui se déploie autour, je ne vois aucune différence
entre cela et ce dont nous témoigne la littérature de Catulle
et l'hommage à Lesbie, toute prostituée qu'elle fût.
Je pense qu'ici c'est-à-dire
l'Imaginaire pris comme moyen, c'est là le fondement de la vraie
place de l'amour.
Comment a pu se produire ce déplacement, après tout fécond,
qui dans l'amour chrétien situe l'amour à la place, vous
verrez à la fin pourquoi, à la place qui me semble être
celle du désir ?
La chose n'a été possible et c'est en cela que je parle
de quelque chose à quoi j'ai un peu pensé, c'est de ce que
le Christ enseigne. Je parle pas de sa passion, qui est la passion du
signifiant, je parle de son dire.
(très fort :) Je parle de son dire ! Imitez le lys des champs
qu'il profère.
Il ne tisse ni ne file, dit-il. Et c'est là le point important
: cette méconnaissance de la présence dans la nature de
ce que le savoir a mis quelque temps à découvrir, à
savoir que, qu'est-ce qu'il y a de plus tissé et de plus filé
que le lys des champs ?
Proférer, articuler ceci comme modèle, c'est là,
proprement, ajouter à la méconnaissance, et ce n'est pas
pareil, ajouter à la méconnaissance la dénégation
et la dénégation de quoi, puisque ce n'est qu'une métaphore
? La dénégation de l'inconscient. A savoir de ce qu'il tisse
et qu'il file... ce savoir sans quoi il n'y a pas de juste situation de
l'amour si ce en quoi consiste l'amour, c'est très précisément
ce dire, ce dire qui part, remarquez-le, de l'Imaginaire pris comme moyen.
Ce qu'il y a dans l'amour courtois, c'est que ce qui restait encore dans
Platon suspendu à l'imaginaire du beau, c'est cela qui se cristallise,
qui, dans l'amour comme moyen, prend corps, à l'opposé si
je puis dire, car tout ceci peut se faire, s'articuler par une série
triple d'oppositions, à l'Imaginaire de l'amour tel qu'il s'articule
dans le Banquet s'oppose à le prendre comme moyen ce qu'il en est
de l'amour courtois.
Chose qui mérite d'être avancée. Ne croyez pas que,
si j'ai dit que l'amour divin a pris la place du désir, ça
veuille dire que ce soit tout simple, qu'il faille les remettre à
leur place, à savoir que chacun reprenne la sienne, c'est pas du
tout ce qui est arrivé.
Si l'amour courtois a été, si je puis dire, vidé
de sa place, pour à la place du désir présider à
l'ascension d'un amour chrétien, ça ne veut pas dire que
le désir est échangé, il a été poussé
ailleurs.
Il a été poussé ailleurs, à savoir là
où le Réel lui-même est un moyen entre le Symbolique
et l'Imaginaire. Et si ce Réel, c'est là l'audace, enfin
de mon interprétation daujourd'hui, enfin, de ce soir, et si ce
Réel est bien la mort... c'est une figuration grossière
mais si ce Réel est bien la mort là où le désir
fut chassé, si vous me permettez de parler en termes d'événement,
là où le désir fut chassé, ce que nous avons,
c'est le masochisme.
Non certes, bien sûr, en tant qu'il serait, en quoi que ce soit,
le véhicule de la mort, ça il n'y a que les psychanalystes
pour le croire, les pauvres petits, hein ! instinct de vie, instinct de
mort, il n'y a que de ça qu'ils s'occupent dans leur interprétation.
Ils sont tout à fait à côté de la plaque, mais
que ce soit le masochisme qui là les ait suscités, ça
ne fait aucun doute, la jonction, l'emploi comme moyen, comme moyen pour
unir, pour unir la jouissance et le corps, l'emploi comme moyen de cette
perversion est certes ce qui les attache. Ce qui les attache, si je puis
dire, pour un temps, enfin, irrémédiablement, ce sur quoi
une partie de leur théorie est construite. Il n'en reste pas moins
que l'amour est le rapport du Réel au savoir.
Et... la psychanalyse, il faut qu'elle se corrige de ce déplacement,
de ce déplacement qui tient à ce qu'après tout, elle
n'a fait que suivre le virage hors place du désir, il faut bien
qu'elle sache que si la psychanalyse est un moyen, c'est à la place
de l'amour qu'elle se tient.
C'est à l'imaginaire du beau qu'elle a à s'affronter, et
c'est à frayer la voie à un refleurissement de l'amour en
tant que l'(a)mur, comme je l'ai dit un jour, en l'écrivant l'objet
petit (a) entre parenthèses plus le mot mur, puisque l'(a)mur
c'est ce qui le limite.
L'amour est l'imaginaire spécifique
de chacun, ce qui ne l'unit qu'à un certain nombre de personnes
pas choisies du tout au hasard. Il y a là le ressort du plus-de-jouir.
Il y a le rapport de réel d'un certain savoir et l'amour bouche
le trou. Comme vous le voyez, hein, c'est un peu coton.
C'est un peu coton mais quand
même, ce qu'il faut que je vous dise pour terminer, parce qu'après
tout, ça ne se termine pas, tous ces trucs, ce qu'il faut que je
vous montre pour terminer, c'est quelque chose qui va répondre
à ce que la dernière fois je vous ai dit de la structure
de ce noeud, du noeud borroméen que vous avez maintenant entre
vos mains, c'est à savoir qu'à partir d'un certain point
mal choisi, il n'y a aucun moyen d'en sortir. Tout ceci voudrait dire
que chacun tisse son noeud.
Il y a quelque chose que je veux vous montrer, pour vous montrer comment
le ratage se produit. Parce que, il y a tout de même un inverse
! J'ai paru vous chanter le los de l'amour, oui, il y a un inverse
: c'est que vous allez voir comment, si l'amour devient réellement
le moyen par quoi la mort s'unit à la jouissance, l'homme et la
femme, l'être au savoir, s'il devient réellement le moyen,
l'amour ne se définit plus comme ratage. Parce qu'il n'y a plus
que vraiment le moyen qui puisse dénouer l'un de l'autre. Et ceci
se produit de la façon que je vais vous montrer, qui est la suivante.
Le noeud borroméen,
c'est quelqu'un de charmant qui m'écoute, enfin, qui m'a envoyé
tout un papier là-dessus, le noeud borroméen, ça
a été abordé par des voies mathématiques,
comme vous le savez, je vous l'ai dit, la théorie des noeuds en
est encore au b.a.ba ; l'amusant c'est que... il s'est découvert,
non pas à prendre les choses au niveau des noeuds, mais à
celui de la tresse.
Ah ! Qu'est-ce que c'est qu'une tresse ? D'abord, ça a des rapports
avec trois, sans ça, ça n's'appellerait pas tresse... hein,
ouais... un, deux, trois...
Comment est-ce que je fais avec ça une tresse ? N'importe qui sest
occupé des cheveux d'une femme peut quand même le savoir,
mais naturellement vous ne le savez pas puisque maintenant les femmes
ont des cheveux courts.
Alors une tresse ça se fait comme ça, n'est-ce pas ? A savoir,
hein, vous changez la place du deux dans la place du un et le trois étant
dans son coin.
Bon, il faut vraiment marquer
la place du résultat parce que sans ça vous y comprendrez
rien. Si je renoue ça un peu trop vite, vous ne pourrez pas voir
où se font les coupures. J'ai eu moi-même bien sûr
à me heurter à ce tintouin mais je vous l'évite.

Alors maintenant, hein, changez
la place du 3 avec la place du 2. Vous avez eu là, puisqu'ici c'est
1,2,3, vous avez eu là 2,1,3. Après ça donc vous
aurez là... 2, 3, 1, et si vous continuez encore une fois le truc,
vous aurez là, au bi du bout, 3, 2, 1.
Bon. Figurez-vous qu'ils sont dans l'ordre, l'ordre de départ :
entre 1, 2, 3 et 3, 2,1, c'est l'ordre inverse, il n'y a rien de plus
facile que de les conjoindre... rien de plus facile que de les conjoindre,
il y suffit en somme de prendre le procédé, comme s'en est
très bien aperçu la charmante personne qui m'a écrit
sur ce truc, il s'agit de procédés comme dans la bande de
Moebius. Le drôle, c'est que quand vous regardez, là, ce
qui circule, du moins je l'espère, à savoir mes noeuds borroméens
de tout à l'heure... tripotez-le ! Vous verrez qu'entre les endroits
où ça paraît faire nud et les endroits où
ça peut se mettre à plat, c'est une question bien sûr
de choix, ça peut varier infiniment, mais ça se met naturellement
en, en trois temps, si je puis dire. Vous pouvez vous imaginer que le
noeudborroméen, c'est fait de trois de ces échanges, et
seulement de trois. Eh bien pas du tout, pas du tout. Si vous n'en faites
que trois, c'est-à-dire si vous procédez en recollant le
1, 2, 3 à 3, 2, I, c'est-à-dire sans attendre que si seulement
vous faites six temps, vous avez l'1, 2, 3 dans le bon sens, et que c'est
comme ça et sagement qu'on obtient le noeud borroméen. Faites
l'essai.
Faites l'essai de ceci, à savoir de ne faire que trois temps de
la tresse, ce que vous obtiendrez ce n'est pas le noeud borroméen,
c'est ça.
Ceci pour vous dire à quel point il est facile de tomber dans le
moyen. Et que la face, la face équivalente de ce que j'ai situé
de l'amour comme étant ce lien essentiel du Réel et du Symbolique,
c'est que pris comme moyen, ça a toutes les chances d'être
ce que ça est aussi au niveau de la finalité, à savoir
ce qu'on appelle un pur ratage.
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