Intervention sur l’exposé de S. Ginestet-Elsair : « Le psychanalyste est du côté de la vérité : mais est-il si simple de savoir de quel côté est la vérité ? » Congrès de l’École freudienne de Paris sur « La technique psychanalytique », Aix-en-Provence (matin). Parue dans les Lettres de l’École freudienne, 1972, n° 9, pp. 165-166.

Exposé : […]

Discussion : […]

 

(165)[…]Mme Tordo – Ça vient toujours d’autre part. Au risque de m’en mordre la langue, je viens ici reprendre l’interrogatoire de Mme Aubry, puisqu’aussi bien nous parlons de vérité, en exprimant quant à la réponse qui lui a été donnée une certaine déception. Qu’est-il advenu, entre la castration et la mort, de la connaissance, et si même Lacan n’en a pas parlé, ne vais-je pas, moi ici, tenir lieu d’épileptique ?

Ce sera la lettre volée. Pourquoi n’a-t-on pas parlé de la connaissance ? Qu’est-ce qui est insupportable ? La perte de connaissance, la perte de contrôle de quoi ? Qu’est-ce qui survient dans l’effacement et la réapparition du témoin épileptique ? On en a parlé dans l’exposé de Christiane Strohl, du témoin. Témoin de quoi ? de la scène primitive ? Sur quel secret se mord-il la langue ? qu’il doit garder – gardénal – ou qu’il doit emporter dans la mort, à liquider, à liquider en urine. Sophie mourra, mais son frère prendra la suite. N’est-ce pas le secret du savoir lui-même ? Pourquoi n’a-t-on pas (166)parlé du savoir ? De cette répétition du symptôme où se maîtrise l’angoisse de mort et de vie, dans le raccourci dramatique de la crise, dans une perpétuelle perte et reprise de connaissance.

 

M. Lacan – La question est stimulante, tout de même ! Qui parle ?

 

M. Benoît – La vérité !

 

 

[…]