En
matière de sexualité humaine, le comique et l’impudeur s’affichent
imitant l’exhibitionnisme du modèle animal- Monde du terrier et du loft...,
sans porte, livré à l’impudeur et à la pauvreté du texte.
La
sexualité humaine peut alors être identifiée à la sexualité animale et
relever alors de l’éthologie. Ce naturalisme d’imitation se fonde sur la
réponse erronée des Lumières aux doctrines religieuses dominantes (idée
d’une Nature). Cette codification si bien relayée aujourd’hui par le
documentaire animalier télévisé quotidien, par le documentaire ethnologique
, la liturgie écologique ou
de l'aveuglement génétique !
Cet
aveuglement rhétorique masque le fait que le langage modifie la sexualité,
que l’incorporation du langage introduit une identité différente du fait
de la pulsation dynamique du métalangage.
Ainsi
pas de violence naturelle chez l’homme des sociétés scientifiques
capitalistes mais une violence fondée sur un pacte, le pacte du rejet de la
sexualité et de l’Inconscient. Pas la sexualité animale naturelle comme
force ou énergie, ou libido, (l’orgone de Reich), ou le chi du Tao,
fondée sur le potentiel, l’héritage, le territoire de l’identité
comme extension de la libido ; mais rejet de la sexualité du parlêtre
qui elle dépend de la fonction de la parole (impérative).
Le
sujet oscille et se perd entre autisme (destruction de la langue) et rigidité
du discours (langue figée, objet, dogmatisme..), peinant à habiter
l’espace de l’exercice du langage qui le détermine comme sujet. Ce rejet
touche à l’exercice du désir de castration (dépouillé de la menace du
bouchon émasculant colporté par les fables et agit dans les rites), exercice
d’une pulsation dynamique, exercice de l’involution signifiante.
La
sexualité humaine ne repose pas sur un binaire homme femme car dans le
langage il y a quatre termes, quatre postes sexuels : homme femme ;
femme homme ; homme homme ; femme femme. Entre le deux (imaginaire)
et le quatre (symptôme) il y a le trois (nœud Borromeen).
Ainsi
la sexualité ne produit pas d’identité (mais des rigidités…)…
Fourre
tout :
-la
sexualité humaine fait trou dans la vérité
-la
sexualité n’est pas la vérité des sujets
-Il
n’y a rien d’écrit sur les tables de la loi, sinon les lois de la parole.
-la
différence sexuelle, homme femme, dans le symbolique, n’est pas
inscriptible.
-il
n’y a pas de rapport sexuel.
-la
psychanalyse est un symptôme social par rapport à l’érotisme social (lieu
du clivage érotisme/sexualité)
-au
XIX eme siècle invention de la sexologie
par les psychiatres, invention en 1842 du Sadisme, en 1870 de l’Homosexualité
et en 1890 de l’Hétérosexualité pour désigner une « perversion » :
baiser pour le plaisir et non pour la reproduction. Quid de la perversion ?
-le
symptôme est la ligne de clivage entre le champ de la psychanalyse et celui
des études Gays et Lesbiennes (ces dernières ignorent le symptôme).
-le
symptôme est la jouissance que le sujet trouve à opposer au savoir.
-baiser
c’est jouer avec le manque phallique, c’est jouer avec le vide.
-il
y a deux libidos, la libido d’objet et celle du moi, et c’est la même.
Sur la bande de moebius, localement la libido à deux faces, c’est la même,
toute inscrite dans le langage, dans la coupure, dans le désir !
Lectures :
HALPERIN
David, Saint Foucault, EPEL 1999
et
Cent ans d’homosexualité, Paris EPEL 1999
BARSANI
Léo, Le rectum est il une tombe ? EPEL 1998
ALLOUCH
Jean, La psychanalyse, une érotologie de passage EPEL 1998
ERIBON
Didier, Réflexions sur la question gay, Fayard 1999
VAPPEREAU
Jean Michel L’amour
du tout