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23 περισσότερο 07.
Αγαπητοί και τίμησε τον συνάδελφό,
Puisque vous me faites attendre si longtemps une réaction à la Υλικά, Πρέπει να πιστεύουν ότι είστε βαθιά συμμετέχουν στις εργασίες σχετικά με dem. pr., και δεν θέλω να περιμένουν περισσότερο τις πληροφορίες μου.
Je vois deux problèmes dans votre écrit : ένα) ce que doit signifier la rétraction de la libido loin de l’objet, β) quelles sont les différences entre la projection paranoïaque à l’extérieur et d’autres projections. Je vais vous dire ce que j’en pense.
ένα) Je ne crois pas que la libido se retire de l’objet réel pour se jeter sur la représentation fantasmatique remplaçante, avec laquelle elle mène ensuite son jeu auto-érotique. D’après le sens des mots en effet, elle n’est pas auto-érotique aussi longtemps qu’elle a un objet, que ce soit un objet réel ou fantasmatique. Je crois au contraire que la libido quitte la représentation d’objet, laquelle, par là précisément dénuée de l’investissement qui la désignait comme intérieure, peut être traitée comme une perception et projetée vers l’extérieur. Elle peut alors pour ainsi dire être accueillie froidement pendant un moment, et soumise à l’épreuve de réalité habituelle. « On dit de moi que j’aime le coït. Eh bien on le dit, mais ce n’est pas vrai. » Le refoulement réussi irait jusque-là, la libido devenue libre se manifesterait alors sur un quelconque mode auto-érotique comme dans l’enfance. — Je crois que tous nos malentendus proviennent de ce que je n’ai pas assez accentué le caractère en deux temps du processus, la décomposition en refoulement de la libido et en retour de la libido.
On peut alors construire 3 cas. 1) Le refoulement selon le processus décrit réussit définitivement, c’est alors le déroulement qui semble caractéristique de la dem. pr. La représentation d’objet projetée n’apparaît peut-être que passagèrement dans l’ « idée délirante », la libido s’épuise définitivement en auto-érotisme, la psyché s’appauvrit de la manière que vous connaissez si exactement.
2) Ou bien, lors du retour de la libido (échec de la projection), une partie seulement est dirigée Vers l’auto-érotisme, une autre recherche à nouveau l’objet, qui doit à présent être trouvé à l’extrémité perceptive, et qui est traité comme une perception. Alors l’idée délirante devient plus pressante, la contradiction contre elle toujours plus violente, et tout le combat de défense est livré une nouvelle fois, comme rejet de la réalité (le refoulement se transforme en rejet [Verwerfung]), et cela peut se poursuivre pendant une période, jusqu’à ce que finalement la libido nouvellement arrivante soit quand même jetée vers l’auto-érotique, ou qu’une partie en soit durablement fixée dans le délire dirigé contre le désir d’objet projeté. C’est là, dans des proportions de mélanges variables, le déroulement de la dem. praecox chez le paranoïde, le cas certainement le plus impur et le plus fréquent,
3) Ou bien le refoulement échoue complètement, après être parvenu pendant un moment à la projection du désir d’objet. La libido nouvellement arrivante gagne l’objet désormais devenu perception, produit des idées délirantes extrêmement fortes, la libido se change en croyance, la transformation secondaire du moi se déclenche; cela donne la paranoïa pure, dans laquelle l’auto-érotisme ne parvient pas à se constituer entièrement, mais dont le mécanisme ne devient toutefois explicable qu’au moyen de cette série allant jusqu’à la dem. pr. complète.
Voilà les trois schémas que je me représente. Vous verrez bien ce qu’on peut en prouver cliniquement, donc amener à l’existence. J’observe pour l’instant que c’est dans la dem. pr. pure que le retour à l’auto-érotisme se porte le mieux. Ce que vous dites est en effet concluant! Je répète en passant ici que je ne crois pas que les mécanismes connus ne soient démontrables que dans la dem. pr. et non dans la vraie paranoïa comme le pensait Bleuler.
β) Moins claires, parce qu’il me manque les impressions fraîches, sont mes idées sur le problème (β), comment se situe la projection paranoïde par rapport à la projection hystérique et la projection dans l’amentia. C’est certes dans cette dernière qu’on a la réalisation hallucinatoire la plus pure, où l’image de l’objet désiré devient directement perception, με régression, — sans refoulement avec libido surinvestie. Le refoulement concerne ici au contraire le moi contradicteur et la réalité. Il n’y a pas ici non plus d’inversion du signe, le plaisir reste plaisir, il n’est pas changé en déplaisir comme dans la paranoïa. Pour ce type donc — voir mon analyse d’autrefois (1) — deux caractéristiques : pas de refoulement de l’objet désiré, la libido reste (avec une force excessive) à la représentation d’objet. C’est d’ailleurs un retournement subit, non une lutte prolongée et une évolution chronique comme dans la paranoïa (dem. pr.).
Σε υστερία, le processus analogue, hallucination de l’idée de ce qui est désiré avec subjugation du moi, a lieu, en tant qu’épisode de courte durée dans la crise, par une régression allant de la représentation d’objet surinvestie à la perception. Cette labilité caractérise l’hystérie. Le refoulé devient, temporairement seulement, le refoulant. Pendant son cours, toute hystérie peut se transformer en psychose aiguë hallucinatoire de l’espèce sus-mentionnée.
Στην παράνοια (qui reste le concept théorique; dem. pr. semble être en effet un terme essentiellement clinique), la représentation de l’objet désiré n’est jamais réalisée directement, ni par la voie de la régression, à cause d’un investissement excessif de libido. Nous avons là d’abord le refoulement par la voie de la projection, avec investissement libidineux diminué, et secondairement seulement le renforcement en hallucination par la libido revenant après le refoulement. Je dois affirmer, même si cela n’est démontrable que sur un bon schéma, que la régression et la projection sont deux processus différents, qui prennent aussi des chemins différents. Ce qui est également caractéristique de la paranoïa, c’est que la régression s’efface autant; l’idée de ce qui est désiré est perçue comme mot entendu, et non comme image visuelle; elle provient donc, par renforcement, des processus de pensée. Les hallucinations visuelles, certainement secondaires, m’échappent encore, cela ressemble à une régression secondaire.
ο destins de la libido, le lieu où elle se localise par rapport au moi et à l’objet, et les variations du refoulement en ce qui concerne la libido, et également le déroulement chronologique de celles-ci, voilà ce qui doit constituer la caractéristique des neuropsychoses [Neuropsychosen] et des psychoses.
Après ces choses plus que difficiles, quelque chose de plus confortable. Auprès de votre fillette de six ans vous aurez certainement appris que l’attentat est un fantasme devenu conscient, comme on en découvre régulièrement au cours de l’analyse, et comme ils m’ont induit à admettre des traumatismes sexuels communs dans l’enfance. La tâche thérapeutique consiste alors à retrouver les sources d’où l’enfant a tiré ses connaissances sexuelles. Les enfants donnent en règle générale peu d’indications, mais confirment ce qu’on a deviné et qu’on leur affirme. La recherche dans la famille est indispensable. Si cela réussit, cela donne les analyses les plus stimulantes.
Je dois ajouter quelque chose pour Bleuler. L’auto-érotisme est pourtant désigné sans équivoque dans les Trois essais. Psychiquement, si vous voulez, négativement. Le fait que l’enfant ne parle pas vient aussi de ce qu’il se met tout de suite entièrement et pleinement dans le transfert, comme votre observation le montre aussi.
Mon patient de Görlitz est très instructif, comme toutes les erreurs. Tout ce qui a été reconnu subsiste en effet, et la dem. pr. s’y ajoute. Mon gymnasien, de qui je parle dans la Υλικά, qui s’est réfugié auprès de la géométrie, montrait les plus beaux symptômes obsessionnels, les plus magnifiques fantasmes. Lui aussi est resté infantile dans ses organes génitaux. Je l’ai revu il y a quelques mois, en dément apathique.
Avec mes salutations cordiales et dans l’attente de votre réponse,
σας ειλικρινά αφιερωμένο
Dr Freud.
1. Βλ.. 11 F, n. 5.