J.LACAN gaogoa
séminaire XVI-
La logique du fantasme -1966-1967
version
rue CB
7 décembre 1966 note
(p31->) Vous avez pu la dernière fois que nous nous sommes rencontrés ici, entendre ce que vous a proposé J. A. MILLER.
Je n'ai pu y ajouter des observations. Je pense que vous avez pu remarquer dans cet exposé marqué d'une surconnaissance de ce qui a été inauguré comme logique moderne par le travail et l'œuvre de BOOLE. Il n'est peut-être pas indifférent de vous faire savoir que J. A. MILLER qui était absent à mon dernier cours n'était pas très fixé sur son choix, ces remarques ont leur importance en raison de l'extraordinaire convergence ou encore réapplication de ce qu'il a pu énoncer devant vous, sans doute bien sûr en connaissance de cause, c'est-à-dire sachant quels sont les principes et si je puis dire, les axiomes autour desquels tournent maintenant mon développement. Il est frappant qu'à l'aide de BOOLE, chez qui est absente cette articulation majeure, qu'aucun signifiant ne saurait se signifier lui même, qu'en partant de la logique de BOOLE, c'est-à-dire de ce moment de virage où en quelque sorte on s'aperçoit à avoir voulu formaliser la formalisation classique, que cette formalisation permet non seulement de lui apporter des extensions majeures et se révèle être l'essence cachée sur laquelle cette logique avait pu s'orienter et se construire en croyant quelque chose qui n'était pas vraiment sans fondement, en croyant suivre ce que nous allons essayer de cerner aujourd'hui, pour en quelque sorte l'écarter du champ auquel nous allons procéder : la logique du fantasme.
La
surprenante aisance avec laquelle des champs en blanc de la logique de Boole,
Miller a retrouvé la situation, la place où le signifiant dans sa fonction
propre y est élidé dans ce fameux - 1 dont il a admirablement détaché
l’exclusion dans la 1ogique de Boole, passant par cette élision, il laissait
la place où j’articulais ce qui se situe ici.
Ceci
a son importance et vous permet de saisir la cohérence
dans laquelle s’insère cette logique au nom
des faits de l’inconscient et si nous sommes ce que nous sommes,
c’est-à-dire rationalistes, ce à quoi il faut s’attendre c’est
bien évidemment non pas que la logique intérieure
soit en quelque sorte renversée, mais nous y fasse retrouver ses propres
fondements. Vous avez vu marqué qu’en ce point qui nécessite pour nous la
mise en jeu d’un certain symbole, ce quelque chose qui répond à ce - 1 de Boole, dont il n’est pas sûr que
ce soit le meilleur à l’usage. Car le propre
d’une logique formelle c’est qu’elle opère, nous avons à dégager de
nouveaux opérateurs dans ce qu’à ta mesure des oreilles à qui
je m’adressais j’ai déjà essayé d’articuler d’une façon maniable pour
ce qu’il y avait à manier qui n’était autre en l’occasion
: que la praxis analytique.
(p32->)
Je quitte ce sujet de ce que J. A. Miller a apporté
moins comme articulation à ce que j’ai développé devant vous, que comme confirmation, assurance, cadrage, il n’est pas intéressant de vous
pointer qu’en vous désignant chez J. P.
Sartre sous l’appellation de la conscience thétique
de soi la façon qu’if a d’occuper la place où
réside cette articulation 1ogique qui est notre tâche, cette année, il
s’agit bien là de ce qu’on appelle un tenant-lieu. Ce dont nous avons à
nous occuper nous autres analystes d’une façon
équivalente à celle des autres tenant- lieux quand nous avons à manier ce qui est effet de
l’inconscient, C’est bien en quoi l’on
peut dire que d’aucune façon, ce que je peux énoncer se situe par rapport à
J.P- SARTRE puisque ce point fondamental autour duquel tourne le privilège
qu’il tente de maintenir du sujet. Cette sorte
de tenant-lieu ne peut d’aucune façon m’intéresser, sinon dans le registre de
son interprétation.
Logique
du fantasme. Il faudrait presque aujourd’hui rappeler et nous ne pouvons le
faire que très rapidement, la façon dont touchant du doigt on la fait un
instant vibrer pour rappeler la vacillation non éteinte de ce qui se rattache
à la tradition que le terme d’universitaire épinglera. I1 n’est pas inutile d’indiquer quels
que soient les autres
sens qu’on puisse donner à ce terme d’université, universitas litterarum, il y a 1à quelque allusion à l’univers du discours. Il est
clair que dans cette hésitation (rappelez-vous la valse que
le professeur de philosophie dans l’année où vous y passâtes, faisait
autour de la logique des 1ois de la pensée ou
de ses normes, de la façon dont ça
fonctionne et que nous allons extraire scientifiquement, ou la façon
dont il faut que ce soit conduit). Admettez que pour qu’on en soit encore à ne pas avoir tranché le débat,
peut-être le soupçon nous peut venir que la
fonction de l’université au sens où je l’articulais tout à l’heure est peut-être
d’en écarter la décision. Je veux dire que cette décision est peut-être plus intéressée, je parle de
logique dans ce qui se passe au Viêt-Nam.
Qu’il en est de la pensée, si tant est qu’elle reste encore ainsi suspendue
dans ce dilemme entre ces 1ois qui dès lors nous laissent à nous interroger si
elle s’applique au monde, disons plutôt au réel, autrement dit : si elle
ne rêve pas. Je ne perds pas ma corde psychanalyste. Pour nous, analystes,
savoir si l’homme qui pense rêve, est une question
qui a un des sens les plus concrets.
Pour
vous tenir en haleine, sachez que j’ai
l’intention de passer cette année à ce qu’il en est de l’éveil;
normes de la pensée à l’autre opposé. Voilà bien qui nous intéresse aussi
et dans sa dimension non réduite par ce petit travail de ponçage
par lequel, généralement le professeur, quand il s’agit de logique dans sa
classe de philosophie, finira par faire que ces lois et ces normes finissent par
se présenter avec la même ligne qui permet de filer du doigt l’un sur
l’autre, autre- ment dit, de manier tout ça à l’aveugle.
(p33->)
Si je me suis permis, pour les faire vibrer, d’écrire une figure qu’il n’était
pas difficile de faire vivre, celle de la vérité sortant du puits, " moi,
la vérité je parle " c’est pour pointer ce relief où il s’agit pour nous de maintenir ce
à quoi s’accroche notre expérience et qui est impossible à exclure de
l’articu1ation de Freud, car Freud y est mis tout de suite au pied du mur et
on n’est pas forcé d’intervenir pour ça, il
n’y était mis lui-même. La question de la façon dont se présume la
champ de l’interprétation, le mode sous lequel ta technique de Freud lui
offre l’occasion : l’association libre qui autrement dit, nous porte au cœur
de cette organisation formelle d’où s’ébauchent 1es premiers pas
d’une logique mathématisée qui a un nom : réseaux, treillis, et l’on
précise (que ce n’est pas ma fonction de préciser
aujourd’hui) que ce qu’on appelle treillis ou lattis, c’est de cela qu’il
s’agit dans ce que Freud aussi bien dans ses premières esquisses d’une
nouvelle psychologie et dans la façon
dont il organise le maniement de l’analyse comme telle. qu’il construit
avant la lettre, si je puis dire, et comment 1’objection lui est faite en un
point précis de la Traumdeutung, il a à répondre à l’objection bien
sûr avec votre façon de procéder à tout
carrefour, vous aurez bien l’occasion de trouver un signifié qui fera le
pont entre deux significations si avec votre façon
d’organiser tes ponts vous irez toujours de que1que part à quelque part.
Autrement
dit, ce qui s’oppose à l’interprétation psychanalytique fondamentalement,
ce n’est aucune espèce de " critique
scientifique ", comme on l’imagine dans ce
qui est le bagage de ceux qui entrent dans la médecine qui ont encore un peu
aussi de philosophie. à savoir que le scientifique se fonde sur l’expérience. Bien entendu on a pas encore ouvert Claude Bernard,
mais on en connaît le titre !
C’est
une objection qui remonte à la tradition médiévale où on savait ce qu’était
la logique. où c’était bien plus répandu
que de notre temps. Les choses en sont au point qu’ayant glissé dans une interview
que j’avais une certaine pratique de scolastique, j’ai prié qu’on efface
ça,
sinon qu’est-ce que les gens auraient cru !
Il
est de la caractéristique du faux de rendre tout vrai.
La
caractéristique du faux c’est qu’on en déduit du même pas, du
Il serait intéressant de savoir comment il a pu ou n’a pas pu profiter de
1’enseignement de BRENTANO. La fonction de la structure du réseau comme la façon dont les lignes d’association viennent converger en des points,
illustrent d’où se font les départs électifs, voilà ce qui est indiqué
par Freud.
On sait assez, par toute la suite de
son oeuvre l’inquiétude, le véritable souci qu’il avait
de cette dimension qui est celle de la vérité, car du point de vue réalité
on est à l’aise, même à savoir peut-être que 1e
traumatisme n’est que fantasme d’une certaine façon,
c’est même plus sur un Fantasme comme
je suis en train de vous le montrer, c’est structural, mais ça ne 1aisse pas Freud,
qui était aussi capable que moi de l’inventer, ça ne le laisse pas plus tranquille. Où est
le critère de vérité ? demande-t-il. Il n’aurait pas écrit " l’homme aux
loups " si ce n’était
pas sur cette piste, sur cette exigence, est-ce que c’est vrai ou pas .’
Est-ce
que c’est vrai qu’il supporte ce qui se découvre à interroger la figure
fondamentale qui se manifeste dans le rêve à répétition de l’homme aux
loups ? Est-ce que c’est vrai, ne se réduit
pas à savoir si oui ou non, et à quel age il a vécu quelque
chose qui est reconstruit à l’aide de la figure
du rêve ? L’essentiel est de savoir comment le sujet, l’homme aux loups,
a pu cette scène la vérifier, dessous son être
et par son symptôme, ceci veut dire (car Freud ne doute pas de la réalité de
la scène originelle) comment il
a pu l’articuler en termes proprement de signifiant. Vous n’avez
qu’à vous rappeler la figure du V romain en tant qu’elle y est en cause
entre les jambes écartées d’une femme
ou d’ailes de papillon, pour comprendre qu’il s’agit
du signifiant. Rapport de la vérité au signifiant, le détour par où
l’expérience analytique rejoint le procès le plus moderne de la logique,
consiste justement en ceci : c’est que ce rapport du signifiant à la vérité
peut court-circuiter toute pensée qui le supporte et de même qu’une
sorte de visée se profile à l’horizon de la logique moderne qui est celui qui réduit
1a logique à un maniement correct de ce qui est seulement écriture, de même,
pour nous 1a question de la vérification concernant ce à quoi nous avons à
faire passe par ce fil direct du jeu du signifiant pour autant qu’à 1ui seul
reste suspendue la question de la vérité. Il n’est pas facile de mettre en avant un terme comme celui du vrai sans
faire
raisonner immédiatement tous les échos où viennent se glisser " les
intuitions ", les plus suspectes, sans aussitôt produire les objections
faites de vieilles expériences dont ceux qui
s’engagent sur ce terrain savent trop (chat échaudé craint l’eau froide)
qui vous disent que par ce que je vous fais
dire " moi la vérité je vous parle " que par là j’ouvre sa rentrée au thème de l’Être,
par exemple.
Regardons-y au moins pour 1e savoir, à deux fois. contentons-nous de ce nœud très express que je viens de faire entre la vérité, je n’ai pas impliqué
nulle personne sinon celle à gui je fais dire
ces mots : " moi la
vérité je parle ", nulle personne divine ou humaine est intéressée en
dehors
En
évoquant le " paysan de la Garonne " sous son dernier habillement (dernier livre de Jacques Maritain) cet
auteur qui s’est occupé de scholastique influence de
la philosophie de St Thomas, qui n’a pas de raison de ne pas être évoquée
ici dans la mesure où l’évocation de l’œuvre n’a pas d’incidence sur
la 1ogigue. Si j’évoque J. MARITAINT et si
implicitement je vous invite à vous y reporter dans cet esprit du paradoxe qui
s’y démontre, qui maintient chez cet auteur parvenu à son grand age, cette
sorte de rigueur qui permet d’y voir pousser jusqu’à
une impasse caricaturale, dans un repère très exact de tout le relief du
développement
de la pensée moderne, le maintien des espoirs les p1us impensables de ce qui
devrait se développer dans sa marge pour que puisse se maintenir ce qu’il
appelle l’intuition de l’Être.
Il parle à ce propos : d’Éros philosophique.
Je n’ai pas à répudier devant vous, l’usage d’un tel terme, mais son
usage en cette occasion, à savoir : au nom de la philosophie de l’Être
espérer la renaissance corrélative de la science moderne, d’une philosophie
de la nature, participe d’un Éros qui
ne peut relever que de la comédie italienne. Ceci n’empêche nullement au
passage, pour reprendre ses distances, que soient pointées des remarques des plus
pertinentes concernant ce qu’il en est de la structure de la
science que notre science ne comporte rien de commun avec la dimension de la
connaissance, voilà qui en effet, est fort juste, mais ne comporte pas une
promesse que cette renaissance de la connaissance antique est rejetée qu’elle
comporte une autre perspective dont je reprendrai après cette parenthèse
ce qu’il s’agit d’interroger.
Nulle
nécessité, pour nous, de reculer devant l’usage de ces tableaux
de vérité par où les logiciens introduisent par exemple un certain
nombre de fonctions fondamentales de logique de
1a proposition,
La
conjonction de deux propositions implique que si nous mettions les
valeurs, à. savoir, que si de deux propositions
:
La valeur P ; vrai ou faux
La
valeur Q : vrai ou faux
Ce qu’on appelle conjonction est-ce que ce ne sera vrai que si les deux sont vrais ? Dans tous les autres cas, leur conjonction sera fausse. II suffit que vous ouvriez n’importe quel livre de logique moderne pour trouver l’implication, l’équivalence.
(p36->)
Ceci
peut être pour nous support, mais n’est que support et appui à ce que nous
avons à demander à savoir : est-il licite ce que nous manions par la parole,
ce que nous disons, et dire qu’il y a vérité, est-il licite d’écrire ce
que nous disons pour autant que de 1’écrire va être pour nous le
fondement de notre manipulation.
En
effet, la logique moderne, je viens de le dire et de le répéter, entend s’instituer,
je n’ai pas dit d’une convention, mais d’une règle d’écriture,
laquelle règle d’écriture bien sûr, se fonde sur quoi
? Sur le fait qu’au moment d’en constituer l’a1phabet nous avons posé
un certain nombre de règles appelées axiomes concernant leur manipulation
correcte et que ceci comporte une parole qu’à nous- même nous nous sommes
donnés.
Avons-nous
le droit d’inscrire dans les signifiants : le
vrai et le faux, du vrai et du faux comme quelque chose de maniable
logiquement.
Il
est sûr que quel que soit le caractère
introductif, prémiciel de ces " tableaux
de vérité " qui peuvent nous tomber sous la main, l’effort de cette
logique sera-t-il de construire la logique
propositionnelle sans partir de ce tableau, dût-on d’ailleurs après avoir
construit autrement les règles de la déductibilité, y revenir.
Mais
ce qui nous intéresse c’est aussi de savoir
ce que ça voulait dire qu’on s’en soit servi, je dis ici tout spécia1ement, dans la
logique stoïcienne.
J’ai
fait allusion à :
Il
est clair que çà n’a été articulé
avec une telle force nulle part mieux que
chez les stoïciens,
Sur
le vrai et le faux, les stoïciens se sont interrogés par cette voie logique,
à savoir : qu’est-ce qu’il faut pour que le vrai et le faux aient un
rapport avec la 1ogique au sens propre où
nous le plaçons
ici, à savoir : que le fondement de la logique
n’est pas à prendre ailleurs que dans l’articulation du langage
dans la chaîne signifiante. C’est pourquoi leur logique était une logique de proposition et
non une logique de classe. Pour qu’il y ait
une logique de
proposition. pour que ça puisse même opérer, comment faut-il que les propositions s’enchaînent au regard du
vrai et du
faux, ou cette 1ogique n’a rien à faire avec
le vrai ou le faux, ou si elle a à faire, le vrai doit engendrer le vrai,
c’est ce qu’on appelle la relation d’implication en un sens où elle ne fait rien intervenir d’autre que
deux temps proportionnels : la protase. pour ne pas dire hypothèse, il ne
s’agit pas de croire, il s’agit de poser que ce qui est affirmé est
affirmé comme vrai. et la seconde proposition l’apodose. Nous définissons
l’implication comme quelque chose où il peut
y avoir rien de plus : une protase vraie et une apodose vraie. Ceci ne peut
donner que quelque chose que nous mettons entre parenthèses et qui constitue
une liaison vraie, cela ne veut pas dire du
tout qu’il ne puisse y avoir que ça..
(p37->)
L’implication
ne veut pas dire la cause, l’implication veut dire cette liaison où
s’inscrit d’une certaine façon concernant le
tableau de la vérité, la protase et l’apodose.
La
seu1e chose qui ne peut pas aller est la doctrine du dénommé FILON, c’est
que la protase soit vraie et l’apodose fausse.
Le
fondement le plus radical de toute possibilité
de manier dans un certain rapport avec la vérité, la chaîne signifiante comme
telle, nous avons donc la possibilité d’un tableau. Alors, la liaison
d’implication est connotée de fausseté.
Qu’est-ce que ça veut dire ? Bien sûr les
conditions d’existence les plus radicales
d’une logique vous ai-je dit.
l.e
problème tout à fait évident c’est ce que nous avons, nous, à faire
quand nous avons ensuite à parler de ce qui est écrit,
En
d’autres termes, quand le sujet de l’énonciation entre en jeu pour
le mettre en valeur, nous n’avons qu’à observer ce qui se passe quand nous
disons « qu’il est vrai, qu’il
est faux » ça ne bouge pas, à savoir que
simp1ement le faux reprend peut-être je ne sais quoi de lustre, d’encadrement
qui le f’ait passer au faux rayonnement.
Dire
du taux qu’il est vrai, n’a pas le même résultat, je veux dire que
nous fondons le faux, mais nous dirons plutôt qu’il est faux
qu’il soit vrai. L’emploi du
subjonctif nous
indique qu’i1 se passe quelque
chose.
Dire
qu’il est vrai qu’il est vrai, va bien aussi, nous laisse une vérité assurée
encore que tautologique, mais dire qu’il est
faux qu’il soit vrai n’assure sans doute pas le même
ordre de vérité.
Dire qu’il soit faux, ce n’est pas pour autant dire que c’est vrai. Nous nous voyons donc avec la dimension de l’énonciation remise en suspens de quelque chose qui ne demandait qu’à fonctionner d’une façon tout à fait automatique, au niveau de l’écriture, c’est pourquoi il est tout à fait frappant de noter quel est le côté glissant de ce point où le drame surgit très exactement de cette duplicité du sujet. Je n’hésiterai pas à illustrer d’une petite histoire de ma carrière, cette réclamation d’exigence qui un jour surgissant de la gorge de quelqu’un de très séduit par ce que j’apportais de l’articulation de mon enseignement, touchante jaculation lancée vers le ciel : " Pourquoi ne dit-il pas le vrai sur le vrai ?. "
( p38->)
A
propos du discours aussi rigoureux que j’essaie de f’aire aujourd’hui, ça peut encore dans vos cervelles engendrer ces sortes de confusions liées
à la production du signifie dans la métaphore.
Il
n’est pas étonnant que me revienne aux oreilles, de la même source où se produisit une
invocation concernant ce que
j’enseigne de Freud, ce que cette bouche élégamment articulé comme
" délayage conceptuel " !
Il
y a une sorte d’abus où se désigne que le rapport étroit qu’a avec
la structure du sujet, l’objet partiel, Le fait d’admettre qu’il
est possible de commenter un texte de Freud en dé1ayant ses concepts évoque ce
qui ne saurait satisfaire à la f’onction
de l’objet partiel, que l’objet partiel doit pouvoir être tranché. Le pot de moutarde
défini comme étant
nécessairement vide de moutarde, ne saurait être rempli de façon
satisfaisante avec un délayage, avec la merde molle.
Il
est essentiel de voir la cohérence qu’ont ces objets primordiaux avec tout
maniement correct d’une dialectique subjective,
Pour
reprendre ces premiers pas concernant l’implication, il est
Ce
n’est pas aujourd'hui, mais dans les séances qui vont suivre, que je vais essayer de distinguer
pour vous, d’une façon complète quels sont au niveau logique, à proprement parler, ce qui s’impose
de l’écriture elle-même de discerner
Que
la logique ne se supporte que là où on peut la manier dans 1’usage de l’écriture,
mais à proprement parler, personne ne peut assurer que quelqu’un
qui en parle, dit quelque chose, C’est ça qui
le fait prendre en suspicion, c’est pour ça
qu’il est nécessaire de recourir à l’appareil
de l’écriture.
Nous
devons nous apercevoir du mode sous lequel surgit ailleurs que dans
l’articulation écrite, cette négation. Où allons-nous pouvoir la saisir
’, Ou allons-nous devoir être forcés de l’écrire avec les seuls appareils
que j’ai déjà produit devant vous !
Prenons
cette implication : la proposition P implique la proposition : Q. Essayons de
voir ce qu’il en est, en partant de Q, à
savoir : ce que nous pouvons articuler de la
proposition P, si nous la mettant après la proposition Q, nous devons écrire
la négation avant, ou à coté. ou au-dessus, quelque part, liée à Q. P
implique Q, indique que si non Q par de P.
On
a donc saisi un exemple, et l’un des plus simples, de la nécessité du
surgissement dans l’écrit, de quelque chose
dont on aurait bien tort de croire que c’est: !e même qui fonctionnait tout à l’heure
au titre du complémentaire, à savoir qui
de lui-même posait l’univers du discours comme l, les deux choses vont si
peu ensemble qu’il suffit de les décréter pour les désarticuler l’une et
l’autre, et faire que l’une et l’autre Fonctionnent distinctement.
Ceci
se propose comme à interroger de l’avant pour ce qui peut être écrit, à
savoir : du point où s’illumine la duplicité
du sujet de l’énonciation au sujet de l’énoncé, cette duplicité où
ce sujet se maintient, nous aurons d’abord la fonction de la
négation pour autant qu’elle rejette tout
ordre de discours en tant que le discours l’articule, ce dont elle parle, ça je vous
le ferai remarquer.
Ce que Freud avance et ce qui est méconnu quand il articule le premier
pas Je l’expérience en tant qu’il est structuré par le principe du
plaisir, comme s’ordonnant, dit-il d’un
moi et d’un non-mai. An est si peut logicien, qu’on ne s’aperçoit
pas qu’à ce moment, il ne saurait s’agir, ceci avec une façon
d’autant
Si
moi et non-moi voulaient dire ; saisie du monde dans un univers du
discours celle qui est ce qu’on évoque à considérer que le narcissisme
primaire peut intervenir dans la science analytique, ceci voudrait dire que le
sujet infanti1e, au point où Freud le désigne déjà dans 1e premier
fonctionnement du principe du plaisir, est capab1e de faire de la logique !
Alors que ce dont il s’agit c’est de l’identification du moi dans
ce qui lui plait, dans le lust. Ce qui veut dire que le moi du sujet ici
s’aliène de façon imaginaire, ce qui veut dire que c’est précisément dans
te dehors, que ce qui plait est isolé comme moi, ce premier non qui est
fondateur quant à 1a structure narcissique, pour autant que dans la suite de Freud elle ne se développera que dans cette sorte de négation
de l’amour.
On
ne dira pas que je ne dis pas le vrai sur le vrai, mais le vrai sur ce que dit FREUD.
Que
tout amour soit fondé dans ce narcissisme premier, voilà une des
demandes où FREUD nous sollicite de savoir ce qu’il en est de cette fonction
prétendue universelle, pour autant qu’elle vient donner la main à la fameuse intuition de l’Être.
Le
mé de méconnaissance qui se distingue du comp1ément en tant que dans
l’univers du discours il désigne et peut désigner la contre partie. Nous
l’appellerons le " contre " pour ne
pas dire le contraire. Il est distinct pour FREUD
lui-même. Ce à quoi je fais allusion dans l’implication pour le révéler
dans les révélations opaques dans leur retournement, dans l’implication
elle-même, le " pas-sans ",
l’implication telle que définir (?) dans la
tradition stoïcienne. Il y a quelque paradoxe
à ce qu’elle sait constituée telle que n’importe quelle proposition
P et Q constitue une implication et qu’il est clair que de dire
que si Mme Untel a les cheveux jaunes, les triangles équilatéraux ont une
proportion pour leur hauteur, Mais ce qu’implique
la proposition du retournement à savoir que la condition devient nécessaire de
renverser la seconde proposition vers la première,
c’est le " pas-sans ".
Ceci
ne va pas sans « Mme Untel peut avoir les cheveux jaunes
» ça n’a pas pour nous de liaison nécessaire
avec ceci : que le triangle équilatéral doit
avoir quelque propriété. Reste le fait qu’elle ait les
cheveux jaunes, ça ne va pas sans que quelque
chose paraisse vrai. Ce pas sans le place, le surgissement de ce
qu’on appelle la cause, si on peut donner une existence à cet être
fantasmatique, c’est la fonction de ce " pas
sans " et la place qu’il occupe qui nous
permettra de 1e débusquer,
Pour
terminer sur ce qui fera l’objet de notre prochaine rencontre, qu’est-ce
que veut dire le
terme : non. Pouvons-nous le faire surgir en tant que forme du complémentaire
du monde la méconnaissance, si ce terme de ce " pas
sans ", quand il viendra à s’appliquer aux termes les plus radicaux sur
lesquels je
Quant
au "ne pas penser" qui ira à dire que c’est là quelque chose qui ne puisse se saisir
dans ce autour de quoi la logique du prédicat. La compréhension comme si
elle constituait la moins antinomique au registre de l’extension, qu’il est
clair que tout pas qu’on a fait dans la logique c’est fait
sous l’angle de l’extension, Que la négation puisse continuer d’être
dans un questionnement primordial mis en usage, concernant ce dont il
s’agit, si elle doit rester liée à l’extension, que veut dire ce " ne
pas penser " . Au point que nous
puissions l’écrire dans notre logique ? Question autour de quoi, celle du
" je
ne suis pas " et du " je ne pense pas, " je ferai
porter notre prochain entretien.
note
:
bien que relu, si vous découvrez des erreurs manifestes dans ce séminaire, ou
si vous souhaitez une précision sur le texte, je vous remercie par avance
de m'adresser un
émail.
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