J.LACAN gaogoa
séminaire XVI
La logique du fantasme -1966-1967
version
que CB
23 novembre 1966 note
(p19->)Je voudrais aujourd'hui essayer d'avancer à votre usage, quelques relations essentielles et fondamentales pour assurer au départ ce qui fait cette année notre sujet.
J'espère que nul n'y fera l'objection d'abstraction pour la raison que ce serait un terme impropre comme vous allez le voir. Rien de plus concret que ce que je vais avancer même si ce terme ne répond pas à la qualité d'épaisseur dont c'est la connotation pour beaucoup.
Il s'agit de vous rendre sensible telle proposition comme celle que jusqu'ici je n'ai avancée que sous l'apparence d'une sorte d'aphorisme qui aurait joué à tel tournant de notre discours, le rôle d'axiome tel que celui-ci : il n'y a pas de métalangage. Formule qui a l'air d'aller au contraire de ce qui est donné sinon dans l'expérience au moins dans les écrits de ceux qui s'essaient à fonder la fonction du langage.
A tout le moins, dans beaucoup de cas montrent-ils, dans le langage, quelques différenciations dont ils trouvent bien de partir d'un langage-objet, et sur ces bases édifiant un certain nombre de différenciations, l'acte de cette opération semble impliquer que pour parler su langage on use de quelque chose qui n'en est pas et qui l'envelopperait d'un autre ordre de ce qui le fait fonctionner.
Je crois que la solution de ces contradictions qui se manifestent dans le discours dans ce qui se dit, est à trouver dans la fonction qu'il m'apparaît essentiel de dégager au moins par le biais ou je vais essayer de l'inaugurer aujourd'hui, de dégager spécialement pour notre propos, car la logique du fantasme me semble-t-il ne saurait d'aucune façon s'articuler sans la référence à ce dont il s'agit, à savoir : quelque chose que pour l'énoncer, j'épingle sous le terme de "l'écriture", ce n'est bien sûr pas là pour autant dire que c'est ce que vous connaissez sous les annotations ordinaires de ce mot, mais si je le choisis c'est bien qu'il doit avoir quelque rapport avec ce que nous avons à énoncer.
Un point justement sur lequel nous allons avoir à jouer aujourd'hui, sans cesse, est celui-ci: que ce n'est pas la même chose après que nous ayions dit quelque chose de l'écrire, ou bien d'écrire ce que l'on dit.
(p20->) Car la seconde opération essentielle à la fonction de l'écriture, précisément sous l'angle, sous le biais, où je veux aujourd'hui vous en monter l'importance, pour ce qu'il en est de nos références les plus propres dans le sujet de cette année, se présente avec des conséquences paradoxales.
Après tout, pourquoi pas, pour vous mettre en éveil, repartir de ce que j'ai déjà par un biais présenté devant vous sans qu'on puisse dire, je crois que je me répète, qu'il est assez dans la nature des choses qui s'agitent qu'elles émergent sous quelque biais, quelque arête qui perce la surface sur laquelle, du seul, fait de parler, nous sommes forcés de nous tenir.
1 2 3 4
le plus petit nombre entier qui n'est pas inscrit sur ce tableau |
ceci aurait pu être écrit de façon différente, j'aurais pu sans l'écrire, vous demander, ou même faire un petit personnage de la bouche duquel sortirait ce qu'on appelle en bande dessinée une bulle, le plus petit nombre entier qui n'est pas inscrit sur le tableau |
C'est le nombre 5.
Il est clair qu'à partir du moment où cette phrase est écrite, le nombre 5 y étant de ce fait écrit, y est exclu, vous n'avez qu'à chercher si ce ne serait pas le nombre 6.
Ce paradoxe, il n’est peut-être pas
inutile d’introduire la fonction de l’écriture par ce biais ou elle peut
vous présenter quelque énigme. V’est une énigme à proprement parler
logique, et ce n’est pas une plus mauvaise façon qu’une autre de vous
montrer qu’il y a quelque rapport étroit entre l’appareil de l’écriture
et ce qu’on peut appeler la logique, ceci mérite d’être rappeler au moment
où la plupart de ceux qui sont ici en auraient une notion suffisante même pour
ceux qui n’en auraient aucune, ceci pourrait servir d’accrochage pour
rappeler que s’il y a quelque chose qui caractérise les pas nouveaux,
nouveaux en ce sens qu’ils sont loin, d’aucune façon, de pouvoir se
contenir et se résorber dans la logique classique traditionnelle, ces pas
nouveaux sont entièrement liés à des jeux d’écriture.
Posons donc une question depuis le temps que je parle de la fonction du langage, depuis que pour articuler ce qu’il en est du sujet, de l’inconscient, j’ai construit, il a fallu que je le fasse étage par étage et devant une audience qui se faisait, à m'entendre tirer l'oreille, que j'ai construit le graphe qui est fait pour ordonner précisément ce qui dans la fonction de la parole est défini par ce champ qui nécessite la structure du langage et ce qui s'appelle les voies du discours où encore les défilés du signifiant.
(p21->) Quelque part dans ce graphe est inscrit la lettre A, à droite, sur
1a ligne inférieure. Ce A en un sens, qu'on peut identifier au lieu de l'Autre, est
le lieu où se produit tout ce qui peut s’énoncer, c’est-à-dire : ce qui
constitue ce que j’ai appelé ; le trésor du signifiant. Ce qui ne se limite
pas en principe au mot du dictionnaire, quand corrélativement
à la construction de ce graphe j’ai commencé à parler du mot d’esprit
prenant 1es chose par ce biais qui était indispensable pour éviter toute
confusion, le trait " non sensical " " non-sense "
qu’il y a dans
le mot d’esprit.
Pour faire entendre la dimension qu’i1 s’agissait de dégager, j’ai montré la parenté au moins au niveau de la réception tympanique, la parenté qu’il a avec ce qui fut, pour nous, dans un temps d’épreuve le message personnel : c’est-à-dire tout énoncé en tant qu’il se découpe non-sensicalement. J'y ai fait allusion la dernière fois
L’ensemble des énoncés fait aussi bien partie de cet univers du discours qui
est situé dans le A. La question qui se pose et qui
est proprement une question de structure, celle qui donne
son sens à ceci : que l’inconscient est structuré comme un langage, ce qui
est un pléonasme dans mon énonciation puisque
j’identifie structure à ce commun 1angage dans la structure que je vais
essayer de faire fonctionner devant vous.
Qu'en est-il de cet univers du discours entant qu'il implique ce jeu du signifiant en tant qu'il définit ces deux dimensions de la métaphore pour autant que la chaîne peut toujours ne enter ( ? proposition : dépendre ) d'une autre chaîne par la voie d'une opération de substitution. Que par essence ce glissement qui tient à ce qu'aucun signifiant n'appartient à aucune signification.
Autant rappeler cette mouvance de l’univers du discours qui permet une mer de variations de ce qui constitue les significations, cet ordre essentiellement mouvant et transitoire où rien, comme je l’ai dit en son temps, ne s’assure que de la fonction de ce que j’ai appelé sous une forme métaphorique les points de capiton. C’est ça aujourd’hui, l’univers du discours qu’il s’agit d’interroger, à partir de ce seul axiome dont il s’agit de savoir ce qu’à l’intérieur de cet univers du discours il peut spécifier : axiome que j’ai avancé la dernière fois ; que le signifiant : que le signifiant, ce signifiant que nous avons jusqu'ici défini comme représenter un sujet pour un autre signifiant, ce signifiant que représente-t-il , En face de lui-même ? De sa répétition d'unité signifiante ?
Ceci est défini par l’axiome : qu’aucun
signifiant, fut-il réduit à sa forme minimale, celle que nous appelons la
lettre, ne saurait se signifier lui-même.
L’usage mathématique qui tient précisément en ceci : que quand nous avons quelque part, et pas seulement dans un exercice d’algèbre, posé une lettre A, nous la reprenons ensuite comme si c’était la deuxième fois que nous nous en servions, toujours le même. Ne faites pas cette objection que je n’ai pas...
(p22->)
Sachez
que nulle énonciation correcte d’un usage quelconque
de lettre dans ce qui est le plus
proche de nous, par exemple l’usage d’une chaîne de Markoff, nécessitera
de tout enseignant l”étape propédeutique de bien faire sentir ce qu’il y a
d’impasse, d’arbitraire, d’absolument injustifiable dans cet emploi du A,
tout apparent d’ailleurs, pour représenter le ler A comme si c’était
toujours le même. C’est une difficulté qui est au principe de l’usage
mathématique, de cette prétendue identité nous n’y avons pas expressément
à faire aujourd’hui puisque ce n’est pas de mathématique qu’il
s’agit, je veux vous rappeler que le
fondement, que le signifiant n’est point fondé à se signifier lui-même,
est admis par ceux qui, à l’occasion, ne
peuvent faire un usage contradictoire à ce principe, au moins en
apparence, il serait facile de voir par quel truchement ceci est possib1e.
Mais
je ne veux pas m’y égarer.
Mon
propos est celui-ci : quelle est la conséquence de cet univers du
discours, de ce principe : que le signifiant ne
saurait se signifier lui-même, que spécifie cet axiome dans cet univers du
discours en tant qu’il est constitué par tout ce qui
peut se dire. Quelle est la sorte de spécification, que
cet axiome détermine ?. Fait-elle partie de l’univers du discours ? Si elle
n’en fait pas partie, c’est assurément pour nous un problème. Ce qui spécifie
je 1e répète, l’énoncé axiomatique, que le signifiant ne saurait se signifier
lui-même, aurait
pour conséquence de spécifier quelque chose
qui, comme tel, ne serait pas dans l’univers du discours, alors que précisément,
nous venons d’admettre en son sein de dire qu’il
englobe tout ce qui peut se dire. Nous trouvons
dans quelque déduit qui signifierait ceci : que ce qui ainsi ne peut faire
partie de l’univers du discours, ne saurait se dire de quelque façon
puisque nous parlons de ceci que je vous amène, ce n’est évidemment pas pour
vous dire que c’est l’ineffable. Thématique
dont on sait que par pure cohérence, sans être pour cela de l’école de Mr,
Wittzenkein dont il est inutile de parler, avant d’en arriver à une telle
formule dont vous voyez bien que je ne vous ménage pas le relief ni
l’impasse, qu’il constitue, puisque aussi bien il va nous falloir y revenir,
je fais tout pour que les voies vous soient frayées
dans ce en quoi j’essaie que vous me suiviez.
Prenons
d’abord le soin de mettre à l’épreuve ceci : c’est ce que
spécifie l’axiome : que le signifiant ne saurait se signifier lui-même reste
partie de l’univers du discours,
Qu’avons-nous alors à poser ?
Ce
dont il s’agit, ce que spécifie la relation que j’ai énoncée (que le
signifiant ne saurait se signifier lui-même)
S w S prenons un petit signe qui se f’onde sur cette 1ogique,
Que
le signifiant ne saurait se signifier lui-même, nous l’avons dit que ce que
détermine cet axiome comme spécification dans l’univers du discours et que
nous allons désigner par un signifiant : B : un signifiant essentiel
dont vous remarquerez qu’il peut s’approprier à ceci ; que
l’axiome précise qu’il ne saurait dans un certain rapport s’engendrer
aucune signification. B est précisément ce signifiant dont rien
n’objecte qu’il soit spécifié de ceci: qu’il
marque cette stérilité, le signifiant en lui-même étant justement caractérisé
de ceci : qu’il n’y a rien d’obligatoire,
qu’il est loin d’être le sujet, qu’il engendre une signification.
B
& A
C’est
ce qui me permet de dire que le rapport du signifiant à soi-même n’engendre
aucune signification. Partons de ceci qui semble s’imposer : c’est que
quelque chose que je suis en train d’énoncer fait partie de l’univers du
discours.
Je
me sers momentanément de mon petit poinçon pour
dire que B fait partie de A, dont je
vous ai indiqué 1a complexité en décomposant
ce petit signe de toutes les façons.
Il
s’agie de savoir s’il n’y a pas quelques
contradiction qui en résulte, à savoir si le
fait que nous ayions écrit que le signifiant ne saurait se signifier lui- même,
nous pouvons écrire que ce B non pas se signifie lui-même, mais
faisant partie de l’univers du discours peut être considéré comme quelque
chose qui sous le mode qui caractérise ce que
nous avons appelé une spécification peut s’écrire B, fait partie de
lui-même.
Il
est clair que la question se pose : B fait-il partie de lui-même ? Autrement dit ce qu’entraîne la notion de
spécification, à savoir ce que
nous avons appris à distinguer en plusieurs variétés logiques,
je veux dire qu’il y en a assez qui savent que l’ensemble n’est pas
superposable à la classe. Tout doit
s’enraciner d’une 1ogique de spécification.
Nous
nous trouvons devant quelque chose dont aussi bien, la parenté doit
suffisamment raisonner de ce que j’ai appelé la dernière fois, à savoir le
paradoxe de Russel en tant que
ce que j’énonce ici dans les termes qui nous intéressent
: la fonction des ensembles, pour autant qu’elle fait quelque chose que je
n’ai pas fait moi encore, car je ne suis pas ici pour l’introduire mais pour
vous maintenir dans un champ qui logiquement est en deçà,
C’est l’occasion d’essayer de saisir quelque chose : à savoir ce qui
fonde la mise en jeu de l’appareil dit : théorie
des ensembles qui, aujourd’hui, se présente comme tout à fait original,
a,ssurément, à tout énoncé mathématique et à qui, pour qui, la logique
n’est rien d’autre que ce que le symbolisme mathématique
peut saisir, sera aussi le principe, et c’est ça
que je (24->)
Essayons
de voir ce que veut dire le paradoxe de Russel, quand
il couvre quelque chose qui n’est pas loi de
ce qui est là au tableau, simplement, il promeut comme tout à fait enveloppant ce
fait d’un type de signifiant qu’il prend d'ailleurs
Mais
partons de l’opposition que met un Russel à marquer quelque
chose qui serait contradiction dans la formule qui s’énoncerait ainsi d’un
sous-ensemble B dont il serait impossible d’assurer le statut à partir de
ceci : qu’il serait spécifié dans un
autre ensemble A par une caractéristique
te11e qu’un élément de A ne se contiendrait pas lui-même.
Il
est facile dans cette condition de montrer la contradiction dans ceci : que
nous n’avons qu’à prendre un élément Y comme faisant partie de B pour
nous apercevoir des conséquences qu’il y a dès lors à le faire à la fois
comme tel, partie comme élément de AA
et n’étant pas élément de lui-même.
la contradiction consisterait à mettre B
à la place de Y chaque fois que nous
faisons B élément de B, il en résulte que puisqu’il fait
partie de A là ne doit pas faire partie de lui-même. Si d’autre part,
B étant mis, substitué à 1a place de cet Y s’il ne fait pas partie de lui-même
satisfaisant à la parenthèse de droite, il fait partie donc de lui-même dans un de ces y élément de H,
voilà la contradiction dans laquelle nous met
le paradoxe de Russel, il s’agit de savoir si dans notre registre, nous
pouvons nous y arrêter, quitte en passant,
à nous apercevoir ce que signifie la contradiction mise en valeur dans la théorie
des ensembles, ce qui nous permettra peut-être de dire par quoi la théorie des
ensembles se spécifie dans la logique, à savoir
: quel pas elle constitue par rapport à celle que
nous essayons ici de distinguer.
La
contradiction dont il s’agit à ce niveau où s’articule 1e paradoxe de
Russel, tient précisément comme le seul usage des mots nous le livre, à ceci
: que je vous le dis.
Car
si je ne le dis pas, rien n’empêche cette formu1e, très précisément,
1e seconde, de tenir comme tel, écrit et rien ne dit que son usage s’arrêtera
là. Ce que je dis ici, n’est nullement jeu de
mots, car la théorie des ensembles en tant que
Voilà
ce qui fait que puisque nous ne sommes pas au niveau d’une telle spécification,
que puisque je mets en jeu l’univers du discours, ma question ne rencontre pas
le paradoxe de Russell à savoir : qu’il ne se déduit nulle impasse. nulle
impossibilité à ceci que B dont j’ai commencé à supposer qu’il
puisse faire partie de l’univers du discours, assurément quoique fait de la
spécification que le signifiant ne saurait se signifier lui-même peut peut-être
avoir avec lui-même cette sorte de rapport qui échappe au paradoxe de Russell
à savoir nous démontre que1que chose qui serait peut-être sa propre dimension.
Nous allons voir dans quel statut il fait partie de l’univers du discours. En
effet, j’ai pris soin de vous rappeler l’existence du paradoxe de Russel, je
voudrais pouvoir m’en servir pour vous faire sentir quelque
chose.
Je
vais vous le faire sentir de la façon la plus
simp1e et ensuite d’une façon un peu plus
riche.
Je
vous le fais sentir de la façon la plus simple
parce que je suis prêt depuis quelque temps à toutes
les concessions. On veut que je dise des choses
simples, et bien je dirai des choses simples. Vous êtes déjà assez Formés à
ceci, grâce à mes soins, pour savoir que ce n’est pas une voie si directe
pour comprendre, même si ce que je vous dis paraît simple,
vous restera-t-i1 une méfiance.
Un catalogue de catalogue, voilà bien au premier
abord, il s’agit bien de signifiants.
Qu’avons-nous à être surpris qu’il ne se contienne pas lui-même puisque
ceci nous paraît exigé au départ. Rien n’empêcherait que te catalogue qui
ne se contient pas lui-même, ne s’imprime lui-même, Rien ne l’empêcherait,
pas même la contradiction de
RUSSELLl.
Considérons
cette possibilité : que pour ne pas se
contredire il ne s’inscrive pas en lui-même, il n’y a que 4 catalogues qui ne se contiennent pas eux- mêmes
: A B C D. Supposons qu’il apparaisse un autre catalogue qui ne se
contienne pas lui-même E. Qu’y a-t-il
d’inconcevable à penser qu’il y a un premier catalogue
qui contient A B C D un second catalogue
qui contient : B C D E et à ne pas nous étonner qu’à chacun il
manque cette lettre qui est proprement celle qui
le désignerait lui-même mais à partir du
moment où vous engendrez cette succession, vous n’avez qu’à l’arranger
sur 1e pourtour d’un disque et à vous apercevoir que ce ne soit pas (p26->)
Nous
rentrons avec 1e livre apparemment dans l’univers
du discours, pourtant dans la mesure où le livre a quelque
référent, et où lui aussi, il peut être un livre qui a à couvrir une certaine surface
au registre de quelque titre, le livre comprendra une bib1iographie, ce qui veut dire quelque
chose qui se présente proprement pour nous imager ceci : de ce qui résulte
pour autant qu’un catalogue vive ou ne vive pas dans l’univers du discours.
Si je fais le catalogue de tous les livres qui contiennent une
bibliographie, naturellement ce n’est pas de bibliographies que je fais
1e catalogue. Néanmoins à cataloguer ces
livres, je peux fort bien recouvrir l’ensemble de toutes les bibliographies.
C’est bien là que peut se situer le Fantasme qui
est proprement le Fantasme poétique par excellence, celui qui obsédait Mallarmé,
du livre absolu, il est à ce niveau où les choses se novant au niveau
de l’usage non pas du pur signifiant, mais du
signifiant purifié pour autant que je dis et que j’écris que je dis que le signifiant
est ici articulé comme distinct de tout signifié, que je vois alors se
dessiner la possibilité de ce livre absolu dont le propre serait qu’il
engloberait toute la chaîne signifiante proprement en ceci qu’elle peut ne
plus rien signifier. En ceci qu’i1 y a quelque chose qui s’avère comme fondé
dans l’existence au niveau de l’univers du discours mais dont nous avons à
suspendre cette existence de la logique propre qui
peut constituer celle du fantasme, car aussi
Cette
indication suggestive n’a rien qui épuise la
richesse de ce que nous fournit la moindre étude topologique, c’est qu’il
s’agit aujourd’hui, d’indiquer que le spécifique de ce mode de l’écriture
est justement de se distinguer du discours par le fait qu’il peut se fermer et se fermant sur lui-même c’est de
là que surgit
cette possibilité d’un un qui a un tout autre statut, que celui de l’un qui
unifie et qui englobe, mais de ce un qui déjà de la simple fermeture et sans
qu’il soit besoin d’entrer dans le. statut de la répétition qui lui
pourtant est lié étroitement rien que de sa fermeture,
il fait surgir ce qui a statut de l’un en plus pour autant qu’il ne
se soutient que de l’écriture et qu’il est pourtant ouvert dans sa possibilité à l’univers du
discours, puisqu’il suffit comme je l’ai fait remarquer, que j’écrive,
mais il est nécessaire que cette écriture ait lieu, ce que je dis de
l’exclusion, de cet un, ceci suffit pour engendrer cet autre plan qui est
celui où se déroule à proprement parler toute 1a fonction de la logique, la
chose nous étant suffisamment indiquée par 1a stimulation
que la logique a reçu de se soumettre au seul
jeu de l’écriture à ceci près qu’il lui manque toujours de se souvenir, que ceci ne repose
que
sur la fonction d’un manque, de cela même qui est écrit et qui constitue
le statut de la fonction de l’écriture.
Je
dis des choses simples, ceci risque de vous faire apparaître ce discours
décevant.
vous auriez tort de ne pas voir que ceci s’insère dans un registre de
questions qui donnent dès 1ors la fonction
de l’écriture quelque chose qui ne saurait
que se répercuter jusqu’au plus profond de toute conception possible de la
structure car si l’écriture dont je parle, ne se supporte que
de ce retour sur soi- même et d’une coupure.
Nous
voici portés à ceci : que les attitudes précisément les plus fondamentales,
liées au progrès de l’analytique mathématique
nous ont mis à même d’en isoler la fonction du bord. Dès lors que nous
parlons de bord, il n’y a rien qui puisse nous faire substantifier cette
fonction pour autant que vous en déduisez indûment que cette fonction de l’écriture
est de limiter ce mouvement comme étant celui de nos pensées, ou de
l’univers du discours. Loin de là, s’il est quelque chose qui se structure comme bord, ce qui le limite
lui-même est en posture d’entrer à son
tour dans la fonction bordante.
C'est là ce à quoi nous allons avoir à faire, ou bien c’est l’autre voie sur
laquelle j’entends terminer, c’est le rappel de ce qui depuis toujours est
connu de cette fonction du trait unaire.
(p28->)
Je terminerai en évoquant le verset 26 d’un livre pour faire entendre
ce qu’il en est de la fonction du
signifiant : le livre de Daniel.
Le pantalon d’un zouave désigne d’un mot qu’on appelle : anopak, à moins
que ce soit de ce que partagent les personnages
en question.
Au
livre de Daniel, vous avez la théorie du sujet surgissant à la limite de cet
univers du discours, c’est l’histoire du festin dramatique dont nous ne
retrouvons plus la moindre trace dans les annales, " Mane
mene tekel fares " mane qui veut dire
compter, comme le fait remarquer Daniel. Il le dit deux fois pour montrer la répétition
la plus simple. Il suffit de compter jusqu’à deux pour ce qu’il
en est, que la racine de la répétition
s’exerce contrairement à ce qui est dans la théorie des ensembles,
on ne le dit pas. On ne dit pas que ce que la répétition cherche à répéter c’est
précisément
ce qui échappe de par la fonction de la marque
pour autant que la marque est originelle dans la fonction de répétition.
C’est pour ça que la répétition s’exerce de ce que répète la
marque, mais pour que la marque provoque
la répétition cherchée, il faut que sur ce qui est cherché : la
marque, cette marque s’efface au niveau de ce qu’elle
a marqué, que c’est là pourquoi dans la répétition
ce qui est cherché, qui par sa nature se dérobe, laissa se perdre ceci : que
la marque ne saurait se redoubler qu’à effacer, à répéter la marque
première, c’est- à-dire à la laisser glisser
hors de portée. Mane - quelque chose manque au point. Teckel, le prophète Daniel l’interprète aux princes qu’il veut en effet passer quelque chose
manque, ce manque radical qui découle de la
fonction même du compter en tant que tel, cet un en plus qu’on peut qu’on ne peut pas compter c’est
ça qui constitue ce manque
auquel il s’agit que nous donnions la fonction
logique, celui qui fait précisément éclater ce qu’il en est de l’univers
du discours, de la bulle, insuffisance de ce qui s’enferme dans
l’image du tout imaginaire voilà par quelle voie se porte l’effet de l’entrée de ce
qui se situe au point radical,
La
lettre dont il s’agit, la 1ettre en tant
qu’elle manque, puisque aujourd’hui je refais une irruption sur cette tradition juive sur laquelle j’ai tant de
choses à dire, où j’ai été jusqu’à me collecter, de tout ceci il
m’en reste quelque chose.
"
Commence
le livre ... par ce bet ... " cette lettre que nous avons employée le
A l’Aleph, n’était pas aujourd’hui celle d’où ressortir toute la
création, en quelque
sorte reliée sur elle-même, c’est pour autant qu’une de ces lettres est
absente que les autres fonctionnent, mais sans
doute est-ce dans son manque que réside toute la fécondité de l’opération.
note
:
bien que relu, si vous découvrez des erreurs manifestes dans ce séminaire, ou
si vous souhaitez une précision sur le texte, je vous remercie par avance
de m'adresser un
émail.
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