11-02-1914 Αβραάμ à Freud

* Βερολίνο W, Rankestrasse 24 11.2.14.

Αγαπητέ καθηγητή,

Tout semble bien aller pour le Jahrbuch; j’espère que les rédacteurs livreront rapidement leurs travaux. Le rapport de Sadger est déjà parvenu. J’en suis moi-même encore à la « pulsion de voir », j’espère avoir terminé dans une ou deux semaines; je me mettrai alors à mon compte rendu.

Nous avons eu, il y a quelques semaines, une réunion très satisfaisante de notre groupe, qui comportait 4 rapports sur l’affaire Jung. Il règne l’accord le plus complet.

Aujourd’hui, en cette époque sombre, un vrai rayon de lumière. Renterghemη m’envoie un journal qui fait un compte rendu détaillé du discours rectoral de Jelgersma, psychiatre de Leyde, qui portait sur l’inconscient 2. Comme vous n’êtes peut- être pas au courant, je vais vous en parler brièvement : J.

(N.B. : le plus en vue des psychiatres hollandais) accepte dans leur entier la théorie du rêve et la théorie des névroses, qu’il considère comme de grandes acquisitions, il prend également à fond le parti de la sexualité, et parle pour finir de la forte impression qu’a faite sur lui la redécouverte du complexe d’Œdipe. Un exposé très approfondi, en somme, et une appro­bation sans restrictions ni clauses. Je viens d’envoyer à Ferenczi un court extrait du compte rendu de Hollande, et je lui ai proposé de demander à Jelgersma d’autoriser la traduction de son discours pour la Zeitschrift.

Il me reste à vous saluer cordialement à la hâte, de famile à famille.

Αβραάμ σας.

1. Dr Α. Ο. Van Renterghem, neurologue et psychiatre à Amsterdam,

2. G. Jelgersma, professeur de psychiatrie à l’Université de Leyde, auteur de Unbewusstes Geistesleben [La vie psychique inconsciente], 1914.