25-02-1914 Freud à Jones

25 février 1914

Vienne, IX. Berggasse 19

Cher Jones,

Ci-joint la fameuse lettre de Jelgersma. Je vous prierai de la faire suivre à Abraham.

Egalement une autre lettre de Putnam. Peut-être avez vous la dent trop dure envers lui. Il a soixante ans passés, et son naturel le porte à douter, ce qui ne l’em­pêche pas de faire montre de courage. L’essentiel paraît être que l’autorité de Jung est bien entamée à ses yeux. Reste qu’il a l’air un peu sot de prétendre que la Leitlïnie [ligne directrice] d’Adler n’est rien d’autre que notre « fantasme » et de continuer à la préconiser. Je comprends que vous perdiez patience.

Moi-même je n’ai pas reçu les épreuves de la Zeitschrift. Déjà Imago s’essouffle. Je ne saurais excepter [accepter] votre offre généreuse de me laisser insérer dans votre critique ce que bon me semble. C’est à vous d’en prendre la responsabilité ; ça vaut bien quelques jours de retard.

Je serai bref parce que je suis encore en pleine rédaction. Il faut en finir avec le narcissisme.

Rien de nouveau du côté de Loe, elle ne s’est pas encore fait examiner. Hier elle m’a soumis un joli spécimen de Verschreiben d’une personne que vous devez connaître. L’adresse indiquait « Frau prof. Loe K. J. (1)». Comme il était impossible de modifier le nom, il n’y avait pas d’autre moyen de nier le changement et la perte.

Je vais essayer de presser Heller et l’imprimeur.

Bien sincèrement à vous

Freud


1. Il semble que Jones ait écrit à Loe en lui donnant du Frau professor Loe Kann Jones.