12-06-1914 Freud till Binswanger

96 F

Prof.. Dr. Freud

Wien, IX. Berggasse 19 den 12 Juni 1914

Dear Doctor !

Je vous félicite chaleureusement pour votre quatrième rejeton (1) je regrette seulement de ne pouvoir mieux déchiffrer votre lettre afin d’apporter des arguments vala­bles aux inquiétudes (2) qui y transparaissent. Il me semble que vous annulez vous-même votre pronostic.

La nouvelle de votre conférence (3) m’a fait grand plaisir. Mais je n’ai pas compris pourquoi vous l’avez donnée à Alzheimer (4) pour publication plutôt que de soutenir notre revue par votre contribution ?

Ce que nous faisons ici ? Nous préparons le nouveau Jahrbuch en espérant que sa parution permettra un vrai divorce avec les Suisses (6). Je travaillerai cet été, à Seis am

Schlern où nous irons après Karlsbad, à rédiger ma contri­bution pour Kraus. Fin septembre, après le congrès , je ferai une conférence à Leyde .

Je vous salue cordialement, ainsi que votre famille, qui n’est plus si petite, et j’espère sous peu entendre de vos bonnes nouvelles,

Votre Freud

  1. Wolfgang Binswanger né le 8 Juni 1914,
  2. Cf. 65 F note 1.
  3. « Questions de psychologie quotidienne en psychiatrie clinique », conférence prononcée à la 50och réunion des psychiatres suisses à Bellevue le 2 Juni 1914 (1914b).
  4. Alois Alzheimer (1864-1915) ; psykiater ; a découvert la maladie neurolo­gique qui porte son nom ; avec Lewandowsky, fondateur de la Zeitschrift fur die gesamte Neurologie und Psychiatrie, Sedan, från 1910 till 1915, travailla avec d’autres édi­teurs de cette revue. Binswanger avait proposé sa conférence le 9 Juni 1914 et en reçut l’acceptation le 21 Juni 1914 ; cf. BA 443/34.
  5. T. 6 (1914). Il ne contenait aucune contribution d’analystes suisses, mais comportait surtout le texte polémique de Freud, terminé en février 1914 : « Contri­bution à l’histoire du mouvement psychanalytique », pp. 207-260. (1914d) ; cf. aussi 97 F.
  6. Cf. 75 F, notera 4.
  7. Le congrès psychanalytique suivant devait avoir lieu à Dresde le 20 sep­tembre ; cf. Jones (1960-62), t. 2, p. 209. Dans le Korrespondenzblatt der Internat. Zschr. ârztl. Psychoanal., t. 2 (1914), p. 483, parut le communiqué suivant : suite aux « événements dans le monde », le congrès « a dû être reporté sine die ».
  8. Invité par Jelgersma, Freud devait faire une conférence à l’Université de Leyde le 24 September. Du fait de la guerre, ce plan fut annulé. Au lieu de cela, il passa douze jours, à partir du 16 September, chez sa fille Sophie à Hambourg. Cf. Jones (1960-62), t. 2, p. 209 et suiv.