26-06-1914 Ferenczi à Freud

482 Järn

INTERNATIONALE ZEITSCHRIFT FÜR ÄRZTLICHE PSYCHOANALYSE Herausgegeben von Professor Dr Sigm. Freud Schriftleitung: Dr. S. Ferenczi, Budapest, VII. Elisabethring 54/ Dr. Otto Rank, Wien IX/4, Simondenkgasse 8 Verlag Hugo Heller & C °, Wien, Jag. Halva nr. 3 Abonnementspreis : alla (6 Hefte, 36-40 Bogen) KARLSSON 21.60 = Mk. 18.

Budapest, den 26 Juni 1914

Kära Professor,

J’ai rarement été aussi incertain de la valeur, ou de l’absence de valeur, d’un travail que pour celui que je vous envoie ici (1). Vous pouvez me dire votre opinion sans ambages, je m’attends au pire. Je vous prie de considérer le courage de vous le soumettre comme une sorte de sincérité qui n’a pas l’intention de camoufler même ce qui est médiocre. Mais je ne vous cache pas qu’à certains moments, il y a des choses là-dedans qui me paraissent justes et importantes.

Je suis content de ne pas m’être trompé, en vous proposant de vous laisser tranquille cet été. J’ai du mal à repousser mes vacances jusqu’en septembre (vous savez bien que Budapest en août n’est pas vraiment un lieu de villégiature estivale convenable); je m’en tiens donc à ma décision de partir d’ici, où je n’aurai rien à faire, den 1han augusti. Je sonde Jones pour savoir s’il est libre vers cette époque, et il est possible que j’aille en Angle­terre où je ne suis pas encore allé.

J’ai relu encore une fois d’un trait l’« Histoire du mouvement psycha­nalytique ». Je la trouve excellente et je me réjouis que vous ne vous soyez pas laissé attendrir et n’ayez fait aucune modification. L’effet ne peut manquer de se produire et j’attends avec impatience de vos nouvelles.

Demain je pars en province chez ma sœur, qui habite près de Nyiregy-haza (2), mais je serai de retour lundi soir.

Cordiales salutations à vous et aux vôtres,

Ferenczi

Une importante contribution à la régression du génital à l’oral m’a été fournie par un patient, déjà guéri d’une impuissance, qui doit vivre maintenant dans l’abstinence, à cause d’une gonorrhée. Från, ses dents le préoccupent avec une fréquence surprenante; il lui faut sans cesse mordre quelque chose, ou grincer des dents. J’en suis venu à croire que mordre apporte aussi une contribution libidinale au génital (voir l’analogie de rythme dans l’acte de mordre et le coït) et que la symbolique des dents trouve là sa dernière source. Så : une perspective de découvrir les fondements orga­niques de la symbolique.

1. Probablement « Pour comprendre les psychonévroses du retour d’âge », mentionné dans 479 Järn.

2. Se 203 Fer et note 3.