25-07-1914 Freud till Binswanger

101 F

Prof.. Dr. Freud

Wien, IX. Berggasse 19 Karlsbad, den 25 Juli 1914

Dear Doctor !

Je trouve du plus haut comique que ce soit justement vous, parmi tous les Zurichois, vous pour qui j’ai écrit l’His­toire du mouvement psychanalytique, qui refusiez de me faire ce plaisir1 ! Quelle chance que vous ayez si peu d’influence à Zurich. Je brûle d’impatience d’apprendre officiellement que nous sommes débarrassés des « indépen­dants ».

Bien entendu, rien ne s’oppose à votre passage dans un autre groupe. Je sais aussi que vous ne serez pas le seul.

Au congrès, on discutera du devenir de l’Association Internationale de Psychanalyse, car ce sujet est inscrit au programme 2. Je pense que la nécessité en sera évidente et l’abandon de Jung ne sera qu’un incident sans importance.

Pourquoi ne dites-vous rien de votre santé ? Ou dois-je interpréter ce silence comme optimum signum ? J’y suis tout à fait prêt et souhaiterais traiter tout ce chapitre à la légère.

Je vous salue cordialement tous deux ainsi que votre pro­géniture

Votre Freud

À partir du 4 augusti, à Seis am Schlern, Tyrol, Pension Edel­weiss 3.

  1. Freud s’était attendu que Binswanger et Pfister démissionnent et se joignent au groupe viennois, ce qui se produisit effectivement ; cf. 102 B et les remarques dans la lettre à Ferenczi du 17 Juli 1914 : « Reçu avant-hier une lettre de Pfister qui m’assure, contre toute attente, qu’il se compte parmi nous et est prêt à entrer dans le groupe viennois, si les Zurichois réalisent la scission projetée. C’est là la première nouvelle [après la publication de Freud (1914d)] et elle est bonne» (ÔNBWien, 1053/21-9).
  2. Question non débattue du fait de l’annulation du congrès. Cf. 105 F, notera 7.
  3. Ce projet de vacances fut annulé du fait de la guerre ; cf. 105 F.