15 Φεβρουάριος 1914
69 Πόρτλαντ Δικαστήριο, Λονδίνο
Cher professeur Freud,
Θα πρέπει να έχετε λάβει μακρά επιστολή μου, με συνημμένα, αμέσως μετά τη δική σας αποστέλλονται. Είστε πολύ καλό για να γράψω για μένα έτσι συνεχώς, αλλά δεν θα χάνετε το χρόνο σας ή να σας συναρπάσει τόσο αδικαιολόγητες επιβαρύνσεις, et je voudrais que vous vous sentiez aussi libre qu’il vous plaira à cet égard. D’autant que c’est nécessaire en période de concentration sur un travail important, et je suis heureux d’apprendre que vous attachez tant d’intérêt à l’article du Επετηρίδα, qui sera historique et qui fera date, et que vous entrez à ce point dans le détail1.
Je suis navré d’apprendre qu’on a de nouveau trouvé du pus dans les urines de Loe, comme au bon vieux temps. On a toujours pensé à une pyélite du côté gauche, mais la dernière opération n’a rien montré de visible à l’œil nu dans le bassinet du rein (qui a été examiné à fond), et nous espérions donc que c’était bénin, en tout cas que ça n’expliquait qu’une infime part de la douleur. Je me demande si elle fera un saut de Paris à Londres ? Herbert va-t-il consulter l’avocat à propos de la fiction de mariage2, ou tout ceci est-il balayé comme une absurdité? J’aimerais connaître ses projets de mariage, κλπ., lorsqu’ils seront définitivement arrêtés, ce qui, Υποθέτω, n’est pas encore le cas.
J’aimerais bien savoir la raison pour laquelle vous me donnez ce conseil personnel au sujet des femmes à ce moment précis ? Je ne dirai pas que c’était inutile, car je vois bien les dangers de mon assurance excessive en la matière, αλλά, sincèrement, je crois être devenu un homme très différent au cours des deux dernières années — tout au moins pour ce qui est de la question pratique de la maîtrise et de la connaissance de soi. Je reste en contact avec Ferenczi à propos de mon analyse, et j’ai été en mesure de lui apporter de bonnes nouvelles à chaque fois.
Nous avons eu une réunion jeudi, où Bryan a présenté le cas sur lequel il vous avait envoyé quelques notes ; ça a provoqué une bonne discussion. Forsyth et lui sont des hommes prometteurs. Hart était également présent, mais n’a guère participé. Constance Long était là, de retour de ses cinq semaines d’«analyse» avec Jung; elle dit y avoir pris beaucoup de plaisir (Prendre du plaisir à une véritable analyse, c’est un comble !). Le cas, vous vous en souvenez, était celui d’un homme à qui tout réussissait, mais qui avait une fixation sexuelle sur des fantasmes masochistes qui ne lui laissait aucun désir d’avoir des relations avec des femmes. Nous avons appris que la véritable explication était qu’il se dérobait à sa « tâche» — avoir une maison à lui au lieu de pantoufler, et qu’il le dissimulait en feignant l’impuissance, qui était purement symbolique et qui n’avait qu’un sens secondaire ! ! Elle s’est montrée sotte de bout en bout et a si bien répété Jung comme un perroquet qu’elle peut faire du bien en le discréditant aux yeux d’indécis comme Eder et Hart.
Sachs a été très excité par un passage de H. G. Λοιπόν, que je vous joins, et qui contiendrait l’essentiel de votre théorie du tabou. Je sais que Wells y est arrivé voici trois ans, en rassemblant les écrits de Darwin, Frazer, Robertson Smith, et d’autres, mais il ne mesure pas la portée de sa découverte accidentelle. Ce n’est jamais qu’une preuve supplémentaire de l’inévitabilité de votre théorie.
Ο Βρετανικό ιατρικό περιοδικό de cette semaine ne contenait plus de lettres sur la ψα, mais un compte rendu de la nouvelle recension de Jelliffe, dans lequel ils saluent la conversion de Jung comme un « retour à une vision plus saine de la vie3 ». Nos adversaires portent sur sa rechute un diagnostic plus juste que lui-même et ses partisans. Παρεμπιπτόντως, avez-vous lu la remarque pénétrante de Stekel dans le Zentralblatt [d’octobre4] de décembre? «Es ist eine ebenso feine wie boshafte Rache, die Jung an der [Wiener] Schule nimmt, dass er Sadger als einzigen Vertreter der “bahn[σε]brechenden Wiener Schule” im Jahrbuch paradieren lässt (5). » Mais il est trop poli lorsqu’il ajoute «Es gehört dies in das Kapitel der “unbewussten Bosheiten”6.» J’ai été très contrarié par le compte rendu que Stekel a fait de quelques-uns de mes articles7. Il a modifié chacune des citations, au point de les rendre absurdes ou outrancières ; ainsi «une cause possible» devient-elle «la cause principale», κλπ.. Dans un compte rendu, il cite intégralement un paragraphe de dix lignes, censément extrait de mon article, mais que je n’ai jamais écrit ni vu nulle part. J’ai pensé lui adresser une lettre ouverte de protestation, mais j’ai renoncé au projet (il m’en a beaucoup coûté), pensant qu’il vaut mieux ignorer la question. J’imagine que ce serait aussi votre attitude ?
Côté travail, la situation est excellente. L’un de mes patients est parti, son cas ne s’y prêtait pas, une autre parce qu’elle avait terminé, mais j’ai encore six heures par jour, avec du matériel excessivement intéressant. Je me sens bien plus assuré et capable de travailler que jamais auparavant, et je crois y réussir. Un cas de folie maniaco-dépressive typique projette davantage de lumière sur cet état. Tout se passe, à mes yeux, comme s’il n’y avait pas de maladie de ce type, certains cas relevant de la psychonévrose, d’autres de la paraphrénie (en particulier, de la paranoïa), la prééminence des symptômes affectifs remplaçant les autres mécanismes de distorsion (comme cela arrive parfois dans les rêves). Mais j’y reviendrai plus longuement une autre fois.
Amitiés sincères
Με φιλικούς χαιρετισμούς σε εσάς
Jones.
- Freud (1914 δ).
- Herbert Jones s’inquiétait peut-être de la nature des liens entre Loe Kann et Jones aux yeux de la common law britannique.
- Βρετανικό ιατρικό περιοδικό, 1, 1914, p. 375.
- Ευθυγραμμισμένος στην αρχική.
- «La vengeance de Jung sur l’école est aussi élégante que malicieuse, lorsque, σε ο Επετηρίδα. il présente Sadger comme le seul représentant de “l’école pionnière de Vienne”. »
- « Ceci relève du chapitre de la “malice σε-consciente”. » Le un d’unbewussten est souligné de deux traits. Les citations ne sont pas tirées de la livraison de décembre 1913, mais du numéro suivant : βλέπω Zentralblatt, 4, 1914, p. 179.
- Ποτήρι, comptes rendus de Jones (1912-1913, 1913 1913 î), Zentralblatt, 4, 1914, p. 176-177, 180-181,181-182.