19-04-1914 Freud à Jones

19 Abril 1914

Viena, IX. Berggasse 19

Caro Jones,

Merci de votre lettre. Je sais que vous serez très impatient de recevoir des nou­velles de Loe. Son état s’améliore rapidement et elle réduit la morphine. Ce que vous interprétez comme sa «haine» contre vous est vrai, mais ce n’est pas toute la vérité. Je vous ferai part de l’essentiel du cas lorsque le traitement sera terminé. J’espère que vous avez conscience que, malgré cette «haine», vous n’avez pas d’amie plus fidèle qu’elle, elle se conduit toujours avec beaucoup de panache dans les vrais problèmes. Le plus que je puisse trahir, c’est que le motif de son aversion est identique à celui de son attachement. La famille Jones se conduit de manière fort peu aimable et grossière envers elle. Mais on a trop parlé des accidents intimes de votre vie commune, será melhor para mostrar menos abertura para com os estrangeiros agora.

Concordo com a sua proposta de uma reunião antes do Congresso1, mas eu preferiria que as datas estão mais próximos. Vai ser difícil ficar longe maio. Você pode saber mais sobre este.

Estou muito cansado e doente nas últimas semanas, e eu acho que vou tentar – não fazer nada por algum tempo. Brioni foi um grande momento de relaxamento, mas curto demais para uma recuperação; ça n’aura servi qu’à mettre en évidence une fatigue et une lassitude latentes2.

J’ai été surpris que vous vous soyez procuré vous aussi mon eau-forte. J’ai eu vent des jugements les plus contradictoires qu’elle a inspirés. Ferenczi en a fait de grands éloges, Abraham a adopté la même position que vous. Je la trouve magistrale, bien qu’elle me fasse paraître plus âgé que nature.

Deux lettres (Pfister et Brill), que j’ai fait circuler dans le C[omité] vous parvien­dront. C’est tout ce que j’ai appris sur ce qui se trame à Zurich.

Je sais bien que vous êtes très occupé, mais je ne crois pas que vous négligerez la Revista dans le mois qui vient.

Je persiste à considérer votre ami Morton Prince comme un âne bâté. J’ai reçu la visite d’un certain Dr Garvin de NY, qui vous connaît et paraît raisonnable (3).

Muito carinhosamente seu

Freud.

1. Le Ve Congrès était prévu pour le mois de septembre 1914, mais la guerre déjoua les projets.

2. Sur le séjour de Freud, en compagnie de Rank et de Ferenczi, à Brioni (sur la côte de l’Adria­tique), ver Jones (1955 uma, p. 105 ; 1955 b, p. 118).

3. William C. A. Garvin, MD. 1903, Columbia University College of Physicians and Surgeons; membre fondateur de la New York Psychoanalytic Society (12 Fevereiro 1911).