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29-09-1914 Freud à Binswanger

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Καθ.. Ο Δρ. Freud

Βιέννη, IX. Berggasse 19 ο 29 Σεπτέμβριος 1914

Αγαπητέ Doctor !

Je tiens volontiers compte de l’avertissement contenu dans votre dernier envoi. (Entre nous, est-ce que je ne connaî­trais pas cet auteur anonyme L. B, (1) ?) Mais je ne peux rien vous dire d’autre que ce que vous avez dû vous-même sup­poser. C’est-à-dire que nous sommes complètement soumis aux conséquences des événements, que la poursuite de nos travaux exige des efforts immenses et que nous prévoyons une réduction massive de notre activité thérapeutique. Mon fils aîné (2) est engagé volontaire, donc encore au Tyrol, ma fille (3) est rentrée d’Angleterre par le train de la mission diplomatique.

Nos revues vont continuer à paraître, un peu réduites et retardées, le Jahrbuch est bouclé depuis longtemps mais Deuticke ne l’a pas encore expédié. Ο 7 octobre se tiendra la première session de l’Association. Me permettez-vous d’y annoncer, comme convenu, votre mutation (4) ?

Je suis allé la semaine dernière à Berlin et à Hambourg (5) pour y chercher un peu de réconfort. J’espère recevoir bientôt de très bonnes nouvelles de vous, de votre chère femme et de votre progéniture riche de promesses.

Cordialement votre

Freud

1. Binswanger a adressé à Freud son travail Klinische Beiträge zur Lehre vom Verhältnisblödsinn (1914ένα), που (par égard envers son maître Bleuler) parut sous le pseudonyme de « Lothar Buchner ».

2. Martin Freud en tant que volontaire avait été enrôlé comme canonnier et poursuivait son instruction à Salzbourg et à Innsbruck ; cf. Jones (1960-62), t. 2, p. 209, et la lettre de Freud à Ferenczi du 23 Αύγουστος 1914 (ÖNB Wien).

3. Anna Freud, qui séjournait en Angleterre depuis le 18 Ιούλιος, est retournée à Vienne par Gibraltar et Gênes sous la protection de l’attaché autrichien ; cf. Jones (1960-62), t, 2, p. 209.

4. Βλ.. Protokolle, t. 4 (1981), p. 257.

5. Freud était depuis le 16 septembre en visite chez sa fille Sophie Halberstadt à Hambourg et, au retour, passa cinq jours chez Abraham à Berlin ; cf. Jones (1960- 62), t. 2, p. 210.

22-09-1914 Freud à Αβραάμ

* Hambourg, 22.9.14.

Αγαπητέ φίλε,

Je vous remercie vivement de tous les préparatifs que vous envisagez de faire en vue de mon deuxième séjour à Berlin, surtout en ce qui concerne l’Angleterre (1). C’est en fonction de ceci que je compte partir d’ici vendredi matin pour arriver à une heure dix à Berlin, où je pourrai rester jusqu’au soir six heures. Le temps sera bien trop court pour une séance de groupe; il vaut mieux, si vous le pouvez, le réserver tout entier à notre rencontre.

Ce n’est pas la première fois que je suis à Hambourg; mais c’est la première fois que je n’y suis pas comme dans une ville étrangère. Je loge chez mes enfants, je parle du succès de « notre » emprunt et discute des chances de « notre » bataille pour les millions. Cela me rappelle un peu une autre discussion, à propos d’une ancienne bataille gigantesque, που, après quelques succès partiels, s’est perdue dans les sables (2). C’est ainsi que, d’après la théorie de la métempsycose, on doit se souvenir d’une existence antérieure.

Mon petit-fils (3) est un petit gars adorable, qui sait si bien vous conquérir par son rire dès qu’on s’occupe de lui, quelqu’un de bien élevé, de civilisé, ce qui, en notre époque de bestialité sans frein, est doublement estimable. L’éducation stricte d’une mère avisée, instruite des principes de Hugh Hellmuth 1 lui a fait le plus grand bien.

Mon gendre a, de temps à autre, à faire le portrait d’un héros qui part à la guerre et à agrandir celui d’un héros mort au champ d’honneur; mais le reste du temps, il peut se consacrer à sa famille, de sorte que la journée se passe très agréablement.

Je pense arriver de la gare tout juste pour le repas de midi; et dans mes calculs, l’hospitalité de votre maison est toujours une constante.

En espérant que cette lettre arrivera tout de même chez vous avant moi, j’adresse mes cordiales salutations à vous, à votre chère femme et à tous vos enfants, που, Ελπίζω, sont main­tenant tout à fait sur pied.

Freud σας.


1. Se rapporte à des projets d’établir une liaison avec Anna, qui avait été surprise par l’éclatement de la guerre en Angleterre.

2. Allusion à la querelle avec Jung.

3. Ernst, fils de Sophie et Max Halberstadt.

4.Hermine von Hugh Hellmuth, psychanalyste viennois non médecin.

13-09-1914 Αβραάμ à Freud

Βερολίνο W, Rankestrasse 24

13.9.14.

Αγαπητέ καθηγητή,

Je suppose que plusieurs cartes et au moins une lettre de moi sont parvenues entre vos mains. L’acheminement est toujours difficile. Votre lettre datée et tamponnée du 3 sep­tembre est arrivée ici hier, donc après un voyage de neuf jours.

J’apprends avec joie que vous êtes tous en bonne santé et que votre belle-sœur est en voie de guérison. Tous mes vœux accompagnent vos deux fils; je vous remercie, το υπόλοιπο, de la carte que vous m’avez écrite avec Martin.

Chez nous, toute la famille se porte bien. A Berlin, le retentis­sement de la guerre est en général peu sensible. Nous sommes très tranquillisés par la défaite complète des Russes en Prusse orientale. Nous espérons avoir dans les tout prochains jours des nouvelles favorables des combats de la Marne. S’ils se terminent bien, le sort de la France sera réglé pour l’essentiel, c’est-à-dire que la prise des places fortes du sud-est ne sera plus qu’une question de jours. Ce soir, nous avons appris la nouvelle de la retraite autrichienne à Lemberg; je m’attends tout de même à ce que les forteresses et les Carpates fassent échec à l’avance des Russes.

Passons au petit monde de nos préoccupations! J’ai écrit une carte à Rank mardi et je lui avais laissé entrevoir un petit travail. Le même soir, j’ai été avisé qu’un convoi de blessés arriverait de très bonne heure dans notre hôpital qui se trouve assez loin hors de la ville. Cela impliquait que je me lève à 4 heures et demie, que je reste sans interruption dans la salle d’opération jusqu’à 2 heures, puis que l’après-midi, je consacre quelques heures à la clientèle; et comme la situation n’a pas varié les jours suivants, je n’ai pas pu écrire le moindre bout d’article. Peut-être que la semaine prochaine cela ira mieux. — Quant au travail plus important dont je voulais donner des extraits sous la forme d’un exposé au congrès, il n’est pas question que je m’y mette pour l’instant. Je serai d’autant plus heureux de pouvoir vous exposer mes idées quand vous viendrez à Berlin. Je m’arrangerai pour être aussi peu gêné que possible, lors de votre visite, par mon service à l’hôpital.

J’ajoute mes plus cordiales salutations pour vous, les vôtres et tous vos amis.

Comme toujours, σας

Καρλ Αβραμ.

15-09-1914 Freud à Eitingon

69 F

Βιέννη, ο 15 Σεπτέμβριος 1914ένα

Αγαπητέ Doctor

Merci beaucoup pour les nouvelles que vous me donnez consciencieuse­ment! Je vous répondrai avec plaisir. Mon fils est encore à Bozen, je lui ai rendu visite à Innsbruck la semaine passée. Demain je pars pour Berlin et Hambourg. Dommage que je ne vous rencontre pas ! Je me suisrepris, j’ai pratiquement retrouvé ma capacité de travail, bien que notre psycha­nalyse soit passablement déroutée (1). Οι καιροί είναι δύσκολοι. Peut-être rapporterai-je en Allemagne la nouvelle de la victoire à Paris.

Ειλικρινά Freud σας

ένα. Καρτ ποστάλ.

1. Και allemand : deroutiert, emprunt au français. Signifie ici sortie de sa trajectoire.

11-09-1914 Eitingon à Freud

68 Το

Igló, ο 11 Σεπτέμβριος 1914ένα

Αγαπητέ καθηγητή,

comme je vous l’ai écrit lorsque j’ai reçu mon ordre de quitter Prague, j’ai été envoyé à Kaschau et, de là, affecté à l’hôpital de réserve à Igló1 ; voilà désormais ma métamorphose en médecin militaire et chirurgien de guerre ainsi à peu près accomplie. Nous avons beaucoup de transports de blessés en provenance de la Galicie voisine. – Comment allez-vous, Αγαπητέ καθηγητή? Recevez-vous de temps en temps des nouvelles de votre aîné? Et comment vous portez-vous personnellement? –

Nous n’avons ici que peu de nouvelles par les journaux. Les débuts, d’une incomparable beauté, à l’Ouest et à l’Est2, [semblent] s’être un peu ralentis. –

Je vous adresse tous mes vœux à vous et aux vôtres, avec mon dévouement fidèle

M σας. Eitingon

ένα. Καρτ ποστάλ militaire.

  1. La ville tchèque de Nova Ves, qui appartient aujourd’hui à la Slovaquie, à l’époque dans le nord de la Hongrie.
  2. Référence aux très rapides succès obtenus au début de la guerre par les armées alle­mande et autrichienne alliées.

08-09-1914 Ferenczi à Freud

Σίδερο

INTERNATIONAL JOURNAL OF MEDICAL ψυχαναλύω Επιμέλεια από τον καθηγητή Dr SIgM. Freud συντάκτες : Ο Δρ. μικρό. Ferenczi, Βουδαπέστη, VII. Elisabethring 54/ Ο Δρ. Otto Rank, Wien IX / 4, Simon σκέφτηκε σοκάκι 8 Verlag Hugo Heller & C °, Βιέννη, Î. Αγρότη Market N ° 3 Abonnementspreis : όλο το χρόνο (6 Φυλλάδια, 36-40 Τόξο) K 21.60 = MK. 18.

Βουδαπέστη, ο 8 Σεπτέμβριος 1914

Αγαπητέ καθηγητή,

Je vous envoie ci-joint une petite analyse de rêve pour la Zeitschrift (1). Je n’ai pas besoin de vous dire qu’elle provient de mon auto-analyse et que c’est seulement après-coup que je l’ai refondue sous forme de dialogue. Vous vous y reconnaîtrez aussien la personne du médecin qui ne veut pas m’analyser. Tout ce qui est essentiel, je l’ai entièrement rendu, mot à mot, comme cela m’était venu.

Samedi j’espère pouvoir enfin venir à Vienne tout de même, et y passer le dimanche et le lundi.

Salutations cordiales de votre Ferenczi

Je vous prie de remettre les deux manuscrits à Rank (2), mais de ne pas mentionner la provenance personnelle du mien.

1. « Le rêve du pessaire occlusif», Ferenczi (1915, 160), Ψυχανάλυση, II, p. 171-176.

2. Le contexte ne permet pas de déterminer quel est le second article en question.

06-09-1914 Freud à Ferenczi

503 FΑ

E.F. Canonnier Dr Freud Régiment des Canonniers 41 Compagnie en déplacement

Miihlau près d’Innsbruck le 6 Σεπτέμβριος 1914

Cher Ami,

Il m’a encore été donné de voir Martin ici, avant qu’il ne parte, à ma grande surprise, en direction du Sud ‘.

Εγκάρδια, Freud

[Écrit au crayon, de la main de Martin Freud :] Bien cordiales salutations de Martin.

Α. Carte de correspondance de l’armée.

1. Freud est ensuite retourné à Vienne, d’où il est reparti le 16 septembre pour Hambourg chez Sophie et Max Halberstadt, τότε, ο 25 Σεπτέμβριος, pour Berlin où il a rendu visite à Abraham. Il est rentré à Vienne le 27 Σεπτέμβριος 1914.

03-09-1914 Ο Φρόιντ Αβραάμ

* Vienne IX, Berggasse 19

3-9-14.

Αγαπητέ φίλε,

Enfin une vraie lettre de vous, accompagnée d’un beau post­scriptum de votre femme! Elle a voyagé depuis le 29.8 jusqu’à aujourd’hui; Berlin est donc toujours très loin.

Je vous remercie vivement de votre offre, qui est heureuse­ment devenue inutile, et des nouvelles que vous me donnez de votre famille, et vais vous rendre la pareille dans toute la mesure du possible. Nous allons tous bien; la seule malade (ma belle-sœur) est presque remise. Martin est à Innsbruck; j’irai le voir dimanche; il compte partir vers le 15 du mois. A la suite d’avis d’appel réitérés, mon fils Ernst sera sans doute incorporé le 9. Les jeunes gens ne voient là qu’un accomplis­sement de désir. La limite entre armée et population civile est d’ailleurs supprimée; il n’y a que la limite d’âge qui subsiste encore.

Les victoires allemandes nous ont apporté un ferme soutien moral, et nous avons été très violemment ébranlés dans l’attente des nôtres. Il semble, certes, que tout aille bien, mais il ne se passe rien de décisif, et nous avons abandonné tout espoir de voir cette affaire promptement réglée par quelques catastrophes retentissantes. La ténacité est en passe de devenir la première des vertus. Σε αυτές τις συνθήκες, notre intérêt se porte à nouveau quelque peu du côté de la science. Τάξη, que j’ai souvent auprès de moi, puisqu’il est en train de ranger ma bibliothèque, vous écrira à ce propos. Nous comptons chez vous aussi sur un virage « positif » semblable. Tant que nous sommes coupés de nos collaborateurs extérieurs, nous aimerions montrer que nous sommes capables de faire quelque chose de bien tout seuls, et publier des numéros de la Zeitschrift et d’Imago qui se res­pectent.

Jones est évidemment notre « ennemi ». La correspondance avec Van Emden, et du même coup celle qui passe par lui, est malheureusement aussi très défectueuse.

J’aime à penser que je serai à Berlin et à Hambourg avant la fin du mois. C’est à peine si nous osons formuler un dessein.

Un ouvrage de la clinique Flechsig1 paru dans le Alzheimersches Blatt semble indiquer qu’en Allemagne aussi, on commence à changer d’attitude en face de la psychanalyse. Avec mes très cordiales salutations,

Freud σας.

Ecrivez-moi bien vite!

1. Paul Flechsig, professeur de psychiatrie à Leipzig, fréquemment nommé dans les Mémoires du Président Schreber.