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Vienne, le 14 août 1914
Cher Ami,
Je tente ma chance avec une carte B. Que faites-vous ? Où êtes-vous passé ? Depuis le 5 du mois nous sommes tous ensemble à Vienne (1) sauf Martin qui s’est porté volontaire à Salzbourg 2 et Annerl qui est en Angleterre, coupée de nous. Pour travailler, je n’ai pas la moindre concentration. Ce sont des temps difficiles ; nos centres d’intérêt ont perdu leur valeur dans l’immédiat.
Salutations cordiales, votre Freud
A. Carte postale.
B. La carte est adressée à Budapest et porte en post-scriptum, de la main de Freud : » Faire suivre ! »
1. Voir la lettre de Freud à Sophie et Max Halberstadt, du 6 août 1914 : «De plus, à Karlsbad, on ne pouvait pas se rendre compte de toute la gravité de la situation. Mais Tante Minna et Mathilde, déjà rentrées à Vienne, ne nous ont pas laissés en paix jusqu’à ce que nous repartions […] le mardi 4 au soir, par le tout dernier train. » (Library of Congress, Washington D.C. [désormais : LOC].)
2. Martin Freud, qui travaillait au tribunal de Salzbourg, venait de s’engager comme volontaire, bien qu’il ait été précédemment réformé (voir t. I, 195 F et la note 4, ainsi que 272 F).