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28-10-1907 Jung à Freud

49 J

Burgholzli Ζυρίχη, 28. X. 07.

Τιμήθηκε ο καθηγητής!

J’ai immédiatement mué en pratique, avec succès, vos bons conseils (1) dans le cas de la névrose obsessionnelle. Soyez-en cordialement remercié.

L’affaire Naecke (2) est extraordinairement amusante. Du reste je pense que N[aecke] ne vaudrait guère la peine. C’est un excentrique, qui vague à travers les domaines de la neurolo­gie, de la psychiatrie et de la psychologie, et que vous avez certainement déjà dû rencontrer un nombre inquiétant de fois au cours de vos lectures. Il a écrit dernièrement une monographie « historique » tout à fait étrange, complètement tordue, sur la crampe du mollet. Chap. premier : la crampe du mollet chez les Égyptiens. Chap. II : chez les Assyriens, κλπ.. Qu’il n’ait pas pu se retenir de mettre aussi son grain de sel dans la grande discussion autour de Freud ne paraît pas étonnant. Je ne connais pas la critique, car je ne possède pas l’Archiv de Gross (3).

Vos deux dernières lettres contiennent des allusions à ma paresse quand il s’agit d’écrire. Je vous dois, j’en conviens, quelques explications à ce sujet. L’une des causes doit être cherchée dans ma surcharge de travail, qui me permet à peine de reprendre haleine, même le soir; l’autre cependant dans des choses affectives, pour lesquelles vous avez trouvé le terme superbe de « complexe d’auto-conservation ». Vous savez que ce complexe m’a déjà joué plus d’un tour, et non des moindres dans ma Dem. praecox. Je fais (!) honnêtement (!) (4) des efforts dans ce sens, mais le mauvais esprit qui vient de se manifester dans mon écriture, à d’autres occasions encore ne me laisse pas écrire. En fait — ce que je dois vous avouer avec réticence — je vous admire sans bornes en tant qu’homme et que cher­cheur, et consciemment je ne vous jalouse pas; ce n’est donc pas de là que vient le complexe d’auto-conservation, mais il vient de ce que ma vénération pour vous a le caractère d’un engoue­ment passionné « religieux », που, quoiqu’il ne me cause aucun autre désagrément, est toutefois répugnant et ridicule pour moi à cause de son irréfutable consonance érotique. Ce senti­ment abominable provient de ce qu’étant petit garçon j’ai succombé à l’attentat homosexuel d’un homme que j’avais auparavant vénéré. A Vienne déjà les remarques des dames (« enfin seuls * », κλπ.) ont suscité mon dégoût, sans toutefois que la chose me soit devenue claire à ce moment-là.

Ce sentiment donc, dont je ne suis pas encore tout à fait débarrassé, me gêne fortement. Il se manifeste aussi en ce que j’ai pratiquement de la répugnance dans les rapports avec les collègues qui transfèrent fortement sur moi, quand cela est devenu clair psychologiquement. Je crains donc votre confiance. Je crains aussi la même réaction chez vous quand je vous parle de mes intimités. C’est pourquoi j’évite ces choses autant que possible, αυτοκίνητο, à mon sentiment du moins, elles donnent à toute fréquentation, après quelque temps, un caractère senti­mental et banal ou exhibitionniste, comme chez mon chef, dont la franchise est offensante.

Je crois vous devoir cette explication. Je ne l’ai pas dit volontiers.

Recevez les salutations les plus cordiales de votre entièrement dévoué

Νέος.


1. Il manque deux lettres de Freud après le 19 Σεπτέμβριος; il devait sans doute dans l’une d’elles commenter le cas décrit par Jung. Voir aussi le 3και paragraphe de cette lettre.

2. Paul Näcke (1851-1913), psychiatre allemand né en Russie, direc­teur d’un asile d’aliénés à Colditz en Saxe. Auteur prolixe, il passe pour avoir le premier fait usage du terme de « narcissisme ». Βλ.. Freud, Ανν. X, p. 138. Il publia dès 1901 une série d’articles sur les crampes du mollet, par ex. « Das Vorkommen von Wadenkrämpfen in orientalischen Gebieten in alter und neuer Zeit » [L’occurrence de crampes du mollet en Orient dans l’Antiquité et les temps modernes], Neurologisches Zen­tralblatt, πτήση. XXVI, 1907, p. 792 τετραγωνικά. La critique que mentionne Jung est sans doute « Über Kontrastträume und speziell sexuelle Kontrast­träume » [Sur les rêves contrastés, en particulier les rêves contrastés sexuels], Archiv für Kriminalanthropologie und Kriminalistik, πτήση. XXIV n° 1-2, Ιούνιος 1906; Näcke y critique la théorie du rêve de Freud et observe que Jung s’est trop laissé influencer par Freud. Dans le même numéro se trouvent les comptes rendus négatifs de Näcke sur les Trois essais de Freud et le « Diagnostic psychologique des états de fait » de Jung.

3. η‘Archiv fur Kriminalanlhropologie und Kriminalistik fut fondé, et édite par Hanns Gross (1847-1915), le père d’Otto Gross (sur ce dernier voir 33 J, n. 6) ; Hanns Gross était professeur de criminologie à Prague et à Graz et le fondateur de la psychologie criminologique.

4. Autographe : « redeh » (qui n’a pas de sens), biffé plusieurs fois et remplacé par » (!) redlich (!) » [honnêtement],

* Γαλλικά στο κείμενο. (N.d.T.)

01-10-1907 Jung à Freud

47 J

Burgholzli Ζυρίχη, Εγώ, X. 07 (1).

Τιμήθηκε ο καθηγητής!

Je crois que vous n’avez pas reçu ma dernière lettre, que je vous ai envoyée à Rome. Je vous ai écrit là-bas il y a sept jours environ. La première réunion de notre société était très inté­ressante. Il y avait douze personnes présentes. L’un de nos assistants (2) a discuté la symbolique sexuelle d’un cas de cata­tonie et Ο κινητήρας a apporté une analyse des Confessions d’une belle âme (3). Après les deux conférences, discussion vive et fruc­tueuse. Την επόμενη φορά, le directeur Bertschinger (4) (un élève de Forel, maintenant très actif partisan de vos idées) exposera la « psychosynthèse (5) », avec laquelle il n’a fait que des expé­riences négatives.

Avec les meilleures salutations,

votre entièrement dévoué

Νέος.


1. Καρτ ποστάλ.

2. Hans Wolfgang Maier (1882-1945), élève de Forel et d’Aschaffenburg, au Burghölzli dès 19o5; successeur de Bleuler à la direction de la clinique en 1927.

3. Gœthe, Wilhelm Meisters Lehrjahre, livre VI. La conférence de Riklin n’est pas publiée.

4. Heinrich Johannes Bertschinger (1870-1935), psychiatre suisse, médecin au Burghölzli à l’époque de Forel, από 1898 assistant à la clinique de Rheinau et de 1904 à sa mort directeur de la clinique cantonale de psychiatrie de Breitenau près de Schaffhouse. Membre de l’Association zurichoise de psychanalyse.

5. La théorie de Bezzola, cf. 18 F, n. 5; cf. la conférence de ce dernier à Amsterdam, 43 J, n. 5 : « Des procédés propres à réorganiser la synthèse mentale dans le traitement des névroses », Revue de psychiatrie, πτήση. XII, n ° 6, Ιούνιος 1908; pour un système de psychosynthèse indépendant de celui- ήταν, élaboré par le Dr R. Assagioli, βλέπω 151 J, n. 3.

25-09-1907 Jung à Freud

46 J

Burgholzli Ζυρίχη, 25. IX. 07.

Τιμήθηκε ο καθηγητής!

Ma réponse arrive malheureusement, de nouveau avec quelque retard, car j’ai passé les derniers jours pour la plus grande part au lit, du fait d’une gastro-entérite aiguë. Je suis encore passa­blement diminué à cause de cela.

Je vous serais très reconnaissant si vous pouviez me procurer la photo qui a été faite par vos fils. Puis-je vous prier de m’indiquer où l’on peut se procurer la plaquette? J’aimerais me l’acheter.

Nous venons de fonder ici à Zurich une société freudienne de médecins (1) qui tiendra sa première réunion vendredi prochain. Nous comptons sur environ douze personnes. A l’ordre du jour il y a naturellement de la casuistique.

Le projet de fonder une revue ne me déplairait pas, Όπως γνωρίζετε; mais je n’aimerais pas précipiter l’affaire, car je dois d’abord suffire à mes autres engagements. Ce n’est qu’une fois que tout cela sera au net que je pourrai me mettre à une telle entreprise nouvelle. De plus je suis actuellement engagé dans la question d’un institut international de recherche sur les causes des maladies mentales (2). Il faut également attendre la résolution de cette question. En tout cas je n’ai pas le droit de penser à la revue avant la deuxième moitié de 1908. Ensuite la chose viendra pour ainsi dire à peu près d’elle-même.

Je tiens Eitingon pour un bavard absolument sans force aucune — à peine ce jugement sans amour est-il prononcé qu’il me vient à l’esprit que je suis jaloux de son abréaction sans réserves des instincts polygamiques. Je retire « sans force » comme trop compromettant. Certes il ne fournira jamais quelque chose de solide, peut-être deviendra-t-il député à la Douma (3)?

Le Dr Gross m’a dit qu’il se débarrassait immédiatement du transfert sur le médecin, en faisant des gens des immoralistes sexuels. Le transfert sur le médecin et sa fixation durable ne sont, Είπε, qu’un symbole de monogamie, et font ainsi un symptôme, en tant que symbole d’un refoulement. L’état véri­tablement sain pour le névrosé est l’immoralité sexuelle. Il vous associe par là à Nietzsche. Il me semble que le refoulement sexuel est très important et indispensable comme facteur de culture, quand bien même il est pathogène pour beaucoup d’êtres inférieurs. Il doit bien y avoir quelques nuisances dans le monde. La culture enfin n’est que le fruit de choses répu­gnantes. Il me semble que Gross s’engage trop loin, avec les modernes, dans la doctrine du court-circuit sexuel, qui n’est ni spirituel, ni de bon goût, mais seulement commode, et par là tout sauf un élément producteur de culture.

Avec mes meilleures salutations, votre entièrement dévoué

Νέος.

1. Jung rapporte dans un exposé sur « L’état actuel de la psychologie appliquée dans divers pays de civilisation » (Zeitschrift fur angewandte Psychologie, πτήση. Εγώ, 1907-1908, p. 4^9 sq. : « On fonda alors en automne 1907 une société d’études freudiennes (comprenant environ 20 membres), le président en est le professeur Bleuler. Βλ.. G.W., 18.

2. On ne sait rien d’autre de ce projet.

3. La douma russe, qui se réunit pour la première fois en 1906, fut dis­soute par le tsar; deux doumas furent élues par la suite, qui restèrent toutefois sans effet.

19-09-1907 Freud à Jung

45 F

Rome, 19 επτά.07 (1).

Αγαπητό μου συνάδελφο

A mon arrivée ici j’ai trouvé votre lettre sur le déroulement ultérieur du congrès. Αυτή δεν έχει κατάθλιψη μου, και σημειώνω με ικανοποίηση ότι δεν είστε περισσότερο. Για σένα, Νομίζω ότι αυτή η εμπειρία θα έχει τα καλύτερα αποτελέσματα, ceux du moins qui me tiennent le plus à cœur. Chez moi, le respect de la cause s’accroît à nouveau. J’étais déjà sur le chemin de me dire : quoi, après dix ans déjà sur la voie de la considération? ce ne peut rien être là de convenable. Τώρα, je peux de nou­veau le tenir pour tel. Mais vous voyez, la tactique que vous avez adoptée jusqu’ici perd son fondement. Les gens ne veulent pas qu’on leur fasse la leçon. C’est pourquoi maintenant ils ne comprennent pas les choses les plus simples. Le jour où ils voudront, il s’avérera qu’ils comprennent les plus compliquées aussi. Jusque-là la consigne est : continuer à travailler, discuter le moins possible. On ne pourrait en effet que dire à l’un : vous êtes un imbécile, à l’autre : vous êtes un filou, et il est à bon droit exclu de réaliser l’expression de ces convictions-là. Nous savons par ailleurs que ce sont de pauvres bougres, qui crai­gnent d’une part de choquer, de nuire à leur carrière, et qui de l’autre, sont(2) enchaînés dans la peur du refoulé en eux- mêmes. Il nous faut attendre qu’ils périssent tous ou qu’ils deviennent lentement minorité. Ce qui arrive de frais et de nou­veau nous appartient de toute manière.

Je ne peux malheureusement pas citer de mémoire les beaux vers de C. F. Meyer qui se terminent ainsi :

Und jenes Glöcklein, das so lustig schellt Da kommt ein neuer Protestant zur Welt (3).

[Et cette clochette, qui sonne si gaiement, C’est que vient au monde un nouveau protestant.]

Aschaffenburg toutefois, que vous avez si brillamment percé à jour (voir plus haut mon lapsus calami : suis au lieu de sont), est apparemment le filou principal, car il a ceci en lui de toujours tout savoir mieux. Il faut se souvenir de cela. Vous relevez très justement l’absolue stérilité de nos adversaires, qui doi­vent s’épuiser en insultes et en répétitions identiques, alors que nous pouvons continuer à travailler, de même que tous ceux qui se joignent à nous. Le Celte (4) qui vous a surpris n’est certainement pas le seul; nous entendrons parler cette année de partisans inattendus et vous en obtiendrez d’autres dans votre florissante école.

A présent voici mon ceterum censeo (5) : fondons notre revue. On va insulter, acheter et lire. Les années de lutte vous paraî­tront un jour les plus belles, dans le souvenir. A mon sujet, s’il vous plaît, ne faites pas tant d’histoires. Je suis trop humain pour être bon à cela. Votre souhait de posséder mon portrait m’amène à exprimer en retour un souhait qui sera certainement plus facile à exaucer. II y a quinze ans que je n’ai pas posé de mon plein gré pour un photographe, car je suis à ce point vani­teux que je supporte mal la décadence physique. Il y a deux ans, j’ai dû me faire photographier (sur décret) pour l’exposition d’Hygiène, mais j’ai tellement horreur de cette photographie que je ne veux rien faire pour qu’elle parvienne en votre posses­sion. Mes fils ont fait à peu près à la même époque une photo- graphie de moi qui est tout à fait sans artifice et bien meilleure. Si vous voulez, je la chercherai à Vienne pour vous. Ce qu’il y a de meilleur et de plus flatteur pour moi, c’est sans doute la plaquette que C.F. Schwerdtner a confectionnée pour mon cinquantième anniversaire (6). Si vous me dites un mot d’assen­timent, je vous la ferai parvenir.

Je vis tout à fait solitairement ici à Rome, dans quelques fan­tasmes, et je compte rentrer dans les derniers jours du mois seule­ment. Mon adresse est Hôtel Milano. Avec le début des vacances j’ai profondément enterré la science et j’aimerais maintenant revenir un peu à moi et tirer quelque chose de moi. La ville incomparable est le lieu qu’il faut pour cela. Quand bien même le principal de mon travail devrait être fait, je veux néanmoins collaborer avec vous et les plus jeunes, aussi longtemps que cela ira. Eitingon (7), que j’ai rencontré à Florence, est mainte­nant ici et me rendra sans doute bientôt visite, pour me relater des impressions détaillées d’Amsterdam. Il semble s’être à nouveau pourvu de quelque femme. Cette praxis éloigne de la théorie. Quand j’aurai tout à fait surmonté ma libido (au sens ordinaire), je me mettrai à une « vie amoureuse des hommes (8) ».

Avec mes salutations cordiales et dans l’attente de votre réponse,

Με φιλικούς χαιρετισμούς

Dr Freud.


1. Reproduite dans Freud, Αλληλογραφία 1873-1939, Freud fut à Florence les 15 και 16 Σεπτέμβριος, où il rencontra Eitingon, et à Rome du 17 ο 26 Σεπτέμβριος. Βλ.. Jones, II, p. 38 τ.μ., et les lettres à la famille écrites ce mois-là (Αλληλογραφία).

2. Bin [suis] corrigé en sind [sont].

3. Citation inexacte du poème épique de Conrad Ferdinand Meyer (1825- 1895), Huttens letzte Tage [Les derniers jours de Hutten], 1871, XXIV. Dans sa réponse à un questionnaire de la revue viennoise Neue Blätter für Literatur und Kunst, Freud avait cité ce poème dans une liste de « dix bons livres ». Βλ.. Freud, Αλληλογραφία 1873-1939, lettre à Hugo Heller du Iαυτός Νοέμβριος 1906, faussement datée de 1907 στην 1σχετικά με édition.

4. Der Celte [le Celte] a été faussement lu comme étant der Alte [le vieux] στην Αλληλογραφία 1873-1939.

5. Allusion à la formule célèbre par laquelle Caton l’Ancien (234-149 av. J.-C.) terminait tous ses discours devant le Sénat romain : Ceterum censeo Carthaginem esse delendam. [Εκτός, je pense qu’il faut détruire Carthage].

6. Les partisans de Freud à Vienne firent frapper à l’occasion de son cinquantième anniversaire, ο 6 περισσότερο 1906, une médaille dessinée par un sculpteur viennois réputé, Karl Maria Schwerdtner (1874-1916). Le recto porte un profil de Freud, le verso Œdipe devant le Sphinx, encadré du vers de Sophocle « Celui qui résolut l’énigme fameuse du sphinx et fut un homme très puissant » (en grec). Δείτε pl. 6.

7. Max Eitingon (1881-1943), né en Galicie, passa sa jeunesse à Leipzig. Volontaire au Burghölzli, il alla de là à Vienne et assista aux soirées du mercredi les 23 et 3o janvier 1907. Il était le premier étranger à rendre visite à Freud, cf. la lettre que Freud lui écrivit le 24 Ιανουάριος 1922, στην Αλληλογραφία 1873-1939. Membre fondateur de l’Association berlinoise de psychanalyse, 1910, et sixième membre du « comité » en 1919, cf. la notice après 321 J. Il fonda en 1921 la policlinique berlinoise de psycha­nalyse, se proposant de rendre la thérapeutique analytique accessible à de plus larges couches de la population et d’organiser des cours de formation analytique, comprenant l’analyse didactique obligatoire. Il partit pour la Palestine en 1934, où il fonda l’Association de psychanalyse de Palestine.

8. Freud avait déjà annoncé à la société du mercredi du 28 Νοέμβριος 1906 qu’il projetait une étude sur « la vie amoureuse de l’homme ». Βλ.. Λεπτά, Εγώ, p. 66; cf. επίσης 209 F, n. 7 και 288 F, n. 1.

04-09-1907 Jung à Freud

43 J

Hôtel de l’Europe Amsterdam, 4. IX. 1907.

Τιμήθηκε ο καθηγητής!

Juste deux mots en hâte, pour abréagir quelque chose. J’ai parlé ce matin; malheureusement, je n’ai pas pu tout à fait terminer ma conférence, car j’aurais dépassé la limite d’une demi-heure, ce qui ne m’a pas été permis(1). C’est un vilain repaire d’assassins ici. Il s’agit effectivement de résistances affectives. Aschaffenburg a fait deux lapsus dans sa conférence (au lieu de « pas de faits », « des faits ») qui permettent de conclure qu’il est inconsciemment déjà bien infecté. De là aussi son attaque enragée. Dans la conversation, chose signi­ficative, il ne cherche jamais à recevoir une leçon, mais s’efforce de prouver combien incroyablement grande est notre erreur. Mais il ne cherche pas à en entendre davantage sur nos raisons. J’ai collectionné toute une série de jolies observations sur ses affects contraires. Quant aux autres, chacun s’accroche lâche­ment aux basques de celui qui marche devant lui et qui a plus de poids. La discussion n’aura lieu que demain. Je ne dirai si possible rien, car chaque parole que l’on sacrifie à ces résistances est une perte. C’est une bande épouvantable, puant la vanité, Janet malheureusement en tout premier. Je suis heureux que vous ne vous soyez encore jamais engagé dans la mêlée d’une telle association d’auto-encensement. Quelle quantité de non-sens et de bêtise! Malgré tout cela, j’ai l’impression que la cause fermente. Il manque toutefois encore environ trois personnes d’une grande intelligence et force créatrice, qui soient assez douées pour créer un milieu, et cela en Allemagne. Nous en Suisse sommes maintenant un peu décentrés. J’ai vu une nouvelle fois que si l’on veut être utile à la cause, il faut s’en tenir aux choses les plus élémentaires. Ce que les gens ne savent pas dépasse cependant tout entendement, et ce qu’ils ne veulent pas savoir est simplement incroyable. Aschaffenburg a traité une névrose obsessionnelle et lorsque la malade a voulu en venir à parler des complexes sexuels, il lui a défendu d’en parler, donc — la doctrine freudienne est un non-sens ! Α[schaffenburg] proclame cela publiquement et se frappe la poitrine en le disant (naturellement avec des accents moralisants sous-jacents). Comment peut-on discuter avec les gens dans ces conditions? Avec les meilleures salutations, votre toujours dévoué

Νέος.


1. Cet épisode (ainsi que tout le « Premier Congrès international de psychiatrie, de neurologie et de l’assistance des aliénés », 2-7 Σεπτέμβριος) est décrit en détail par Jones, II, p. 118 sqq., et Ellenberger, TheDiscovery of the Unconscious, p. 796-798. Pour l’exposé de Jung, βλέπω 82 F, n. 3. Celui d’Aschaffenburg parut dans le rapport du congrès, Monatsschrift, πτήση. XXII, 1907, p. sqq.

02-09-1907 Freud à Jung

42 F

Hôtel Annenheim und Seehof am Ossiacher See (Carinthie) Annenheim, ο 2 επτά, 1907 (1).

Αγαπητό μου συνάδελφο,

Je vous sais donc à Amsterdam, peu avant ou juste après votre dangereuse conférence, occupé à la défense de ma cause, et j’éprouve presque comme une lâcheté de chercher entre­temps des champignons dans les bois ou de me baigner dans un lac paisible de Carinthie, au lieu de défendre moi-même ma cause ou du moins de me placer à vos côtés. Pour m’apaiser, je me dis que c’est mieux ainsi pour la cause, que vous, en tant que l’autre, le second, épargniez une partie au moins de la résistance qui me serait préparée, que l’on n’entendrait que des répétitions inutiles si je disais encore une fois les mêmes choses, et que vous êtes le plus apte à la propagande, car j’ai toujours trouvé que quelque chose dans ma personne, mes paroles ou mes idées rebutait les hommes comme étranger, tandis que les cœurs vous sont ouverts. Si vous, un homme sain, vous consi­dérez du type hystérique, je dois revendiquer pour moi le type « obsessionnel », dont chaque membre vit comme à l’inté­rieur d’un monde fermé.

Je ne sais pas si vous avez eu ou si vous aurez de la chance ou de la malchance; mais j’aimerais en ce moment justement être auprès de vous, me réjouir de ne plus être seul, και, s’il vous faut quelque encouragement, vous parler de mes longues années d’honorable mais douloureuse solitude, qui ont commencé pour moi dès que j’eus posé le premier regard sur le monde nouveau; du manque de sympathie et de compréhen­sion des amis les plus proches; des épisodes angoissants pendant lesquels je croyais moi-même m’être trompé et envisageais la manière dont on pouvait encore rendre une vie échouée profi­table aux siens; de la conviction, qui se consolidait peu à peu et pouvait toujours s’accrocher à l’interprétation des rêves comme à un rocher dans le ressac; et de la tranquille certitude qui a enfin pris possession de moi et m’a ordonné d’attendre jusqu’à ce qu’une voix dans la foule inconnue réponde à la mienne. Ce fut la vôtre; ne sais-je pas à présent que Bleuler vous est également dû. Soyez-en remercié et ne vous laissez pas troubler dans la confiance de vivre jusqu’à la victoire et d’en j ouir.

Par bonheur je ne dois pas encore revendiquer trop fortement votre sympathie envers mon état souffrant. J’ai accompli l’entrée dans l’âge climatérique par une dyspepsie (qui suivait une influenza) assez tenace, mais qui pendant ces belles semaines de tranquillité s’est dissipée hormis de très légers rappels.

Il est arrêté depuis très longtemps chez moi que je viendrais à Zurich. Mais je vois cela comme un voyage de Noël ou de Pâques, en plein travail, non comme je suis maintenant, où tous les investissements sont déchargés presque comme pendant le sommeil. C’est en effet un réel besoin pour moi de passer à nouveau quelques heures à bavarder avec vous.

Με εκτίμηση (et mes vœux!)

Σας

Dr Freud.


1.]Reproduite dans Freud, Αλληλογραφία 18731939, partiellement dans Schur, Freud, Living and Dying ; presque tout le second paragraphe dans Jones, II, p. 118 τετραγωνικά.

29-08-1907 Jung à Freud

41 J

Burgholzli Ζυρίχη, 29 Αύγουστος 07.

Τιμήθηκε ο καθηγητής!

Recevez mes chaleureux remerciements pour votre bonne lettre. La dernière fois déjà j’étais quelque peu gêné car je pensais que vous aviez mal pris mon long silence. C’est là un de mes défauts, je ne peux jamais faire deux choses de front. Une lettre à vous fait pour moi partie des « choses ».

Le Dr Adler, qui m’a récemment posé une question de techni­que, m’a écrit que vous n’alliez pas tout à fait bien? Vous ne m’en avez rien dit. J’espère qu’il s’agit simplement de quelque chose de tout à fait passager.

Ne pourrions-nous pas songer à vous saluer en Suisse une fois cet automne? Pour notre clinique ce serait un jour de fête et d’honneur, et je serais bien sûr extraordinairement heureux de vous voir et de vous entendre à nouveau. Je rentre d’Amster­dam le 10.XI et pourrais vous relater mon voyage apostolique.

Je crains d’avoir peint Abraham (qui est ce qu’indique son nom) en des couleurs trop sombres. Je ne connais pas du tout ses antécédents, ce qui est significatif. Le rapport confortable fait défaut, ce dont je ne me sens pas coupable. Il a assez sou­vent de légères pensées de persécution quant à moi. Sa femme (1)est de Berlin, elle souffre d’auto-érotisme berlinois, avec toutes les conséquences psychologiques. Cela agit sur A[braham].

Que le sentiment soit la perception d’un investissement pulsionnel, voilà qui est excellent, je trouve, et cette tournure me semble simplifier énormément bien des choses. Si vous ne savez que faire du « moi » bleulérien de son Affectivité, vous pouvez tranquillement y inclure ma conception du com­plexe du moi (2), car tous deux ne valent rien, ne sont vraiment que de la « psychologie de surface ». Αλλά, pratiquement, il faut bien garder le rapport avec la surface, pour des raisons didactiques. Je vous suis très reconnaissant de la formulation de votre opinion sur le rôle de la sexualité; elle correspond à ce que j’ai attendu.

Je serai à Amsterdam du Ier au 10.IX. Adresse : Hôtel de l’Europe, Doelenstraat.

Espérons que votre prophétie se réalisera, qu’il restera quel­qu’un hormis l’opposition.

Πάρτε τις καλύτερες ευχές

de votre entièrement dévoué

Νέος.


1. Hedwig Marie, née Bürgner (1878-1969).

2. Βλ.. Νέος, Η Ψυχολογία της την πρώιμη άνοια, § 86, n. 1.

i. Reproduite dans Freud, Αλληλογραφία 1873- 193g, partiellement dans Schur, Freud, Living and Dying ; presque tout le second paragraphe dans Jones, II, p. 118 τετραγωνικά.

27-08-1907 Freud à Jung

4o F

Hôtel Annenheim und Seehof am Ossiacher See (Carinthie) 1

Annenheim, ο 27 Αύγουστος 1907.

Αγαπητό μου συνάδελφο,

Vous me pardonnez de m’être servi pour vous, sur la carte 2 ouverte, de l’adresse plus formelle. -- Donc votre lettre était charmante et m’a une fois de plus montré davantage de vous que tout un traité. A son début, vous vous êtes trouvé en face du sérieux et vous avez semblé vous effrayer du contraste. Je serais navré que vous ayez pensé un moment que je doute vraiment de quelque chose en vous. Mais ensuite vous vous êtes ressaisi et vous avez trouvé la seule position que l’on peut pren­dre lorsqu’on se trouve en face de son + + +3 αναίσθητος, celle de l’humour, et le vôtre est délicieusement réussi.

Ce qui m’a rendu favorable à Abraham, c’est qu’il attaque directement le problème sexuel, et c’est pourquoi j’ai volon­tiers mis à sa disposition ce que j’avais. Votre description de son caractère porte tellement le sceau de la justesse que j’ai­merais l’accepter sans autre examen. Rien à lui objecter, et pourtant quelque chose qui exclut l’intimité. Un peu quelqu’un qui « rampe, mais sèchement4 », dites-vous, et cela doit contras­ter durement avec votre être ouvert et qui en entraîne d’autres avec lui. Il serait d’ailleurs intéressant de connaître les rapports privés qui font se développer une telle réserve, la blessure secrète du sentiment de soi, ou l’aiguillon de la pauvreté et de la misère, la jeunesse maussade, κλπ.. Αλλιώς, est-il un des­cendant de son éponyme?

Pour répondre à votre demande, une liasse de ce papier ne suffirait pas. Non que j’en sache autant, mais on pourrait dire une telle variété de choses possibles également justifiées. Pour l’instant je ne tiens personne pour autorisé à dire que la sexua­lité est la mère de tous les sentiments. Nous connaissons en effet, comme le poète5, deux sources pulsionnelles. La sexualité est l’une d’elles. Un sentiment semble être la perception interne d’un investissement pulsionnel. Il y a certainement des sentiments combinés provenant des deux sources. Je ne sais que faire de la « personnalité », aussi peu que du « moi » bleulérien de son étude sur l’affectivité 6. Je pense que ce sont des concepts de psychologie de surface et que nous sommes dans la métapsychologie, derrière eux, quand même nous ne pou­vons pas encore les recouvrir de l’intérieur.

Je déduis (pour le moment) le rôle des complexes sexuels dans l’hystérie uniquement comme une nécessité théorique, et non de leur fréquence et de leur intensité. Cela n’est sans doute pas prouvable à cette heure. Quand on voit les gens tomber malades de leur métier, κλπ., cela n’est pas encore déterminant, car la composante (homosexuelle chez l’homme) est alors facile à découvrir au cours de l’analyse. Je sais qu’on rencontre alors quelque part l’opposition entre investissement du moi et inves­tissement d’objet; mais sans nécessité directe (clinique), je ne peux pas spéculer du tout.

Je suis tellement hors de tout que je ne sais même pas la date du congrès d’Amsterdam. J’aurai encore de vos nouvelles auparavant? Je reste ici jusqu’au 10 Σεπτέμβριος.

Cordialement votre Dr Freud.

  1. Voir fac-similé pl. 7. Les Freud passèrent quinze jours dans cet hôtel. Βλ.. Jones, II, p. 38.

2. N’est pas conservée.

3. Sur les + + +, cf. supra 11 F, n. 7.

4. Faust I, 521. Freud n’avait jamais vu Abraham. Dès qu’ils eurent commencé à correspondre et qu’Abraham eut rendu visite à Freud à Vienne, Freud eut une opinion tout à fait positive d’Abraham.

5. Schiller, σε Die Weltweisen [Les sages], que Freud aimait à citer. (En parlant de la nature 🙂 Entre-temps, avant que l’édifice du monde. Par la philosophie ne soit maintenu. / Elle en entretient le mécanisme. / Par la faim et par l’amour.

6. Affektwitât, Suggestibilität, Paranoïa [Affectivité, sensibilité à la suggestion, paranoia] Halle, 1906.

19-08-1907 Jung Φρόιντ

39 J

Burghölzli-Zurick, 19. VIII. 07.

Τιμήθηκε ο καθηγητής!

Comme toujours vous touchez cette fois aussi dans le mille en accusant ma soif de notoriété d’être l’agent provocateur de mes accès de désespoir. Je me permets cependant de répli­quer que mon sincère enthousiasme pour la vérité me donne le désir de trouver la façon de présenter vos doctrines qui serait la plus apte à les aider à percer. S’il n’en était pas ainsi, mon dévouement absolu à la défense et à la propagation de vos idées et ma vénération non moins absolue de votre personnalité apparaîtraient dans une lumière extrêmement singulière, ce que j’aimerais éviter, quand bien même la composante de profit personnel ne peut être réfutée que par quelqu’un qui ne voit pas clair. J’ai tout de même des pressentiments désagréables, car je ne dois pas prendre pour une bagatelle le fait de défendre une telle position devant un το τηλεφώνημα public. J’ai à présent terminé mon exposé et je vois que j’ai en général choisi la position que vous avez tenue pour la meilleure, la position intransigeante. On ne peut, si l’on veut être honnête, rien faire d’autre. Heu­reusement je viens aussi de terminer avec succès une analyse d’hystérie chez une personne inculte, ce qui m’a fortifié le moral.

Vous m’avez demandé dans une de vos dernières lettres de vous exprimer mon opinion sur le Dr Αβραάμ. Je pose tout d’abord que je suis « jaloux » de lui, parce qu’il correspond avec vous [pardonnez cette sincérité, qui vous paraîtra certainement dépourvue de goût!). Il n’y a rien à objecter à A[braham]. Simplement je ne le trouve pas tout à fait sympathique. Je lui ai par exemple proposé de collaborer à mes travaux, ce qu’il a refusé. Mais maintenant il écoute attentivement ce que Bleuler et moi disons, comment nous examinons, κλπ.. Ensuite il fait une publication. De tous nos divers assistants, lui s’est tou­jours tenu un peu à l’écart du grand œuvre, et entre ensuite soudain en scène, comme une existence à part, en publiant. Non seulement moi, mais aussi les autres assistants ont ressenti cela comme quelque peu désagréable. Il est intelligent, mais pas original, d’une remarquable capacité d’adaptation, mais l’intuition psychologique lui fait totalement défaut, ce pour­quoi il est généralement très peu aimé des malades. Je vous prie de soustraire à ce jugement une note venimeuse personnelle. Mises à part ces dernières critiques, Α[braham] est un homme agréable en société, très travailleur et extrêmement actif dans toutes les affaires bureaucratiques de l’établissement, ce que personne ne peut affirmer de moi. De là aussi peut provenir une gouttelette de venin, car sur ce dernier point mon chef a depuis longtemps atteint le sommet de la perfection.

J’aimerais vous demander encore un éclaircissement : concevez-vous la sexualité comme la mère de tous les senti­ments? La sexualité n’est-elle pas pour vous simplement une composante de la personnalité (la plus importante il est vrai) et par conséquent le complexe sexuel la composante la plus importante et la plus fréquente du syndrome hystérique? N’y a-t-il pas des symptômes hystériques qui sont codéterminés par le complexe sexuel, mais conditionnés principale­ment par une sublimation ou par un complexe non sexuel (profession, situation, κλπ.)?

Dans ma petite expérience il est vrai que je n’ai vu ότι des complexes sexuels et je le dirai expressément à Amsterdam.

Recevez les salutations les plus cordiales de votre très dévoué

Νέος.

18-08-1907 Freud à Jung

38 F

18 Αύγουστος 07 (1).

Hôtel Wolkenstein à St. Christina, Grôden (2).

Αγαπητό μου συνάδελφο,

L’appauvrissement de ma personnalité par l’interruption de notre commerce prend donc heureusement fin. Moi-même paresseux et vagabondant dans le monde avec les miens, je vous sais retourné au travail et vos lettres me rappelleront à nouveau ce qui est devenu pour nous deux le plus intéressant.

Ne désespérez pas. Ce n’était sans doute dans votre lettre qu’une de ces façons de parler. Il est indifférent d’être compris pour l’instant par les représentants officiels. Dans la masse qui se cache encore, anonyme, derrière eux, il se trouve assez de personnes qui veulent comprendre et qui surgissent alors subitement, comme j’en ai souvent fait l’expérience. Ne tra- vaille-t-on pas en effet essentiellement pour l’histoire, et là votre conférence d’Amsterdam sera désignée comme un jalon. Ce que vous désignez comme l’hystérique dans votre personne, le besoin de faire impression sur les hommes et de prendre de l’in­fluence sur eux, ce qui vous rend tellement apte à être un maî- Ire et un guide, cela trouvera son compte même si vous n’avez pas fait de concession au jugement qui est de mode actuelle­ment. Ένας, à ce moment-là, vous avez réussi dans une mesure plus abondante encore à insérer vos germes personnels dans la masse en fermentation de mes idées, aucune différence ne subsis­tera plus entre votre cause et la mienne.

Je ne me sens pas assez bien pour entreprendre le voyage de septembre en Sicile comme projeté, où à cette époque le sirocco doit régner en maître incontesté, et par conséquent je ne sais pas où je vais passer les semaines qui viennent. Je reste ici jusqu’à fin août, occupé à des promenades en montagne et à la cueillette des edelweiss; je ne rentre pas à Vienne avant la fin de septembre. Dans l’ensemble il est plus sûr que vous m’écriviez pour l’instant à mon adresse viennoise, car la poste d’été en montagne est peu sûre. Mon petit agenda de poche ne porte pas une seule notation depuis quatre semaines, telle­ment tous les investissements intellectuels sont radicalement vides. Je vous reste pourtant très reconnaissant si vous rappe­lez quelque chose à mon souvenir.

L’Allemagne participera sans doute à notre cause seule­ment à partir du jour où un quelconque bonze supérieur l’aura solennellement reconnue. Le chemin le plus court serait peut- être d’y intéresser l’empereur Guillaume qui, φυσικά, comprend tout. Avez-vous des relations qui s’étendent jusque- ήταν ? Moi pas. Peut-être Harden, l’éditeur de la Zukunft, flairera- t-il dans vos travaux(3) la psychiatrie future? Vous voyez que je suis ici bien d’humeur à plaisanter. Ελπίζω. les vacances qui vous ont été imposées loin du travail vous ont apporté tout le repos que j’espère atteindre ici par un éloignement inten­tionnel.

Votre toujours cordialement dévoué,

Dr Freud.


1. En-tête « Berggasse » biffé. Lettre reproduite dans Freud, Correspon­dance et partiellement dans Schur, Freudy Living and Dying.

2. Les Freud se rendirent de Lavarone à cette station des Dolomites, aujourd’hui italienne, et appelée Selva in Gardena.

3. Βλ.. 27 F, n. 6.