03-10-1914 Freud à Jones

[carte postale de L. C. Martin, Suède (1)]

3 octobre 1914

St. Södergatan 50, Lund

Ma famille va bien. Ma fille est bien rentrée. Mon fils aîné (2), maintenant Dr. en droit, s’est porté volontaire pour suivre une formation d’artilleur, mais n’a pas encore été envoyé au front. J’espère pouvoir bientôt me mettre au travail, bien que naturellement je n’attende pas beaucoup de patients. Mes revues continuent à paraître – réduites, bien entendu, et de loin en loin. La semaine prochaine sortent un numéro de l’ Internat. Zeitschrift et Imago. Le Jahrbuch est prêt depuis un certain temps, mais il n’a pas encore été envoyé. Les amis (?) sont tous ensemble (?) et poursuivront le travail. Voici quelques jours, je suis allé voir Abraham à Berlin. Nous n’arrivons pas à vous considérer comme un ennemi !

S. F.(3)


1. La lettre de Freud a été transcrite et adressée à Jones par Louis Charles Martin, collègue de Jones du temps de Toronto (Jones, 1959, p. 196), désormais domicilié en Suède. Après la guerre, il enseigna l’anglais à Liverpool après un passage à la Sorbonne.

2. Martin Freud.

3. Dans une note jointe, Louis Charles Martin se plaint de l’écriture gothique de Freud : « Ceci m’est arrivé ce madn. Pourquoi s’en tient-il à cette écriture d’un autre âge ? Ce n’est pas facile à lire, mais je pense que ce qui précède est exact dans la quasi-totalité des détails. Je vous envoie deux jour­naux avec ceci. Nous avons l’Illustrated London News et les mensuels — j’essaie actuellement de mettre la main sur la Cotitemporary Review — subtilisée par le professeur d’Économie. Tout va bien. L. C. M. »