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02-12-1914 Eitingon à Freud

72 E

Hatvan, den 2 Desember [1914]a

Kjære Professor,

une fois encore en route, à la suite de l’évacuation du nord de la Hongrie notre hôpital a lui aussi été transféré, nous devons nous diriger vers une bourgade au bord du Danube, Fadd ; nous attendons ici, à Hatvan, l’ordre définitif. Dans cette expectative, on a facilement l’impression qu’on décou­vrait plus souvent un sens utile dans les séries de détermination existant en psychanalyse que dans les plus grandes séries où l’on se trouve actuelle­ment. – Serait-il immodeste, kjære lærer, de vous demander quelques allusions aux travaux qui vous occupent à présent? – Les centres d’intérêt de la psychanalyse, refoulés par la gigantesque pression de ces journées de juillet et d’août, commencent à faire du bruit et veulent être « de retour1 ». –

Rank, Sachs, Reik sont-ils déjà passés au conseil de révision ?

Bien des chaleureuses salutations à vous et aux vôtres de la part de votre

dévoué M. Eitingon

  1. Carte postale militaire.
  2. Souligné dans le manuscrit par des majuscules et des lettres écartées.

1. Allusion au concept de « retour du refoulé » que Freud avait standardisé en 1896 (1896b, p. 401-403).

30-11-1914 Ferenczi à Freud

520 Fer

INTERNATIONALE ZEITSCHRIFT FÜR ÄRZTLICHE PSYCHOANALYSE Herausgegeben von Professor Dr Sigm. Freud Schriftleitung : Dr. S. Ferenczi, Budapest, VII. Elisabethring 54/ Dr. Otto Rank, Wien IX/4, Simondenkgasse 8 Verlag Hugo Heller & , Wien, I. Bauernmarkt N° 3 Abonnementspreis : ganzjährig (6 Hefte, 36-40 Bogen) K 21.60 = MK. 18.

Papa, den 30 November 1914

Cher Monsieur le Professeur,

La seule perturbation dans nos relations — pas tout à fait négligeable — due à l’analyse entamée se manifeste en ceci que je trouve difficilement le ton pour notre correspondance. J’oscille entre une lettre normale et une confession analytique par écrit, jusqu’à ce que la résistance qui s’exprime dans cette oscillation l’emporte, et la lettre n’est pas écrite du tout.

Vous en faire part a été une manière d’échapper à cette difficulté. Mais vous comprendrez et vous pardonnerez si, dans mes lettres, l’égocentrisme du névrosé s’étale longtemps encore.

Je dois vous raconter tout de suite une expérience de cet ordre, tout à fait subjective, et pourtant en rapport avec les événements du monde. Un lieutenant de hussards est venu aujourd’hui de Miskolcz et a raconté que les hôpitaux militaires de là-bas avaient été évacués. Rien de ce que la guerre a jusque-là produit d’effroyable ne m’a fait une si forte impression que la nouvelle d’un danger menaçant la ville paternelle (plus exactement : qui menaçait, car ce danger-là semble entre-temps avoir été écarté). Vous pouvez imaginer combien cette preuve éclatante de ma fixation infantile à la terre natale m’a surpris. Du reste, vous avez là aussi la démonstration de din théorie, à savoir qu’en fait, il n’existe pas d’amour de la patrie [Vaterlandsliebe], mais seulement un amour de la ville du père (« amour de la ville paternelle ») [Vaterstadtliebe], De là découlent des perspectives socio- psychologiques intéressantes sur le rapport intime entre narcissisme et patriotisme local d’une part, entre amour d’objet et internationalisme de l’autre. Être né et avoir été élevé dans une petite ville a un effet inhibiteur — semble-t-il — sur le développement, au sens d’une fixation au patriotisme narcissique.

Le travail que j’ai entrepris (la traduction de la théorie sexuelle)1 n’avance que lentement. Perturbations de toutes sortes. Tantôt la maîtresse de maison (Madame la Comtesse Eszterhazy, née Andrassy 2) arrivée ici entre­temps, vient et m’invite à bavarder avec elle, tantôt je suis appelé à la caserne comme conseiller médical par le commandant polypragmatique * récemment installé. Mais, manifestement, je me laisse volontiers déranger et ne me presse pas de retourner à ma table.

Je dois avouer que la nouvelle de votre travail assidu ne m’a pas seulement apporté de la joie, mais aussi un peu de honte envers mon mode de vie. Ce n’est que ces tout derniers jours (probablement sous l’influence du changement intervenu dans le commandement) que je pense plus souvent au caractère intenable de cette situation. Les perspectives de mutation sont toujours très incertaines.

Les nouveautés dans la théorie sexuelle ne m’ont surpris que pour une très faible part, puisque la plupart des changements étaient déjà en pré­paration ; j’ai moi-même poussé jusqu’au bout l’élaboration de certains détails (ainsi l’influence réciproque des zones érogènes et leur rapport à la sublimation)3, dans une formulation moins réussie. Dans aucune de vos œuvres la précision scientifique et l’objectivité dépassionnée ne s’expriment aussi nettement que dans la théorie sexuelle. On sent que chaque mot y est pesé au plus juste ; elle est la charpente de tout l’édifice de la psycha­nalyse. La traduction m’apporte beaucoup de plaisir ; de cette façon, on « s’approprie » l’œuvre, pour ainsi dire.

Les grandes découvertes dont vous parlez rendent plus aigu mon vif désir de me rendre à Vienne. Toutefois, il m’est impossible de savoir quand je pourrai partir, car on attend la visite d’un général. Qu’en est-il de din projet de venir ici quelque jour ? D’une manière ou d’une autre : je veux lire très prochainement la grande histoire clinique et entendre parler des grandes découvertes. Même si ma productivité est tarie (pas définitivement, jeg håper), ma compréhension des créations d’autrui n’est pas encore perdue, du moins pas pour l’instant. — La liaison ferroviaire entre Papa et Vienne est très commode — à l’aller comme au retour. Je vous signale que tous les trains figurant dans l’indicateur ne circulent pas entre Györ et Papa, Je vous indiquerai prochainement exactement lesquels.

J’achève cette lettre, parce que je suis à tout moment menacé de déraper sur la voie analytique.

Juste ceci encore : l’idée du lien entre l’annonce de la mort 4 et la prophétie de Jung provient en fait de Madame G., mais je ne l’ai pas rejetée. L’autre idée (la guerre, osv.), je l’ai eue aussi, d’ailleurs. (Manifestement un morceau de cette clairvoyance ** qu’a le fils pour la mort du père !) Mon « occultisme» est très nettement séparé du reste du savoir et ne le perturbe en aucune manière ; il est libre de tout mysticisme.

Salutations cordiales !

Ferenczi

Dois-je publier le rêve des colonnes de sel et l’interprétation analytique de la femme de Loth changée en statue de sel ? Je traduis votre silence à ce sujet comme le signe que cela vous a déplu ; ou bien est-ce que je me trompe ?


* Nous conservons le terme forgé par Ferenczi, qui pourrait avoir le sens de « polyvalent ».

** I fransk i teksten.

  1. Voir t. I, 284 Fer et la note 8.
  2. Ilona Andrassy (1886-1967), épouse de Pal Eszterhazy (se 549 Fer et la note 1).
  3. Voir Freud 1905d : Trois Essais sur la théorie sexuelle, på. cit. Il est question de la subli­mation p. 70-71 et p. 178. Toutefois, Freud a repris les deux passages de la première édition sans les modifier.
  4. Emanuel, le demi-frère de Freud.

29-11-1914 Jones à Freud

207

[Carte postale (1)]

29 November 1914

69 Portland Court Londres

Lieber Herr Professor,

Hoffentlich haben Sie meinen Brief erhalten. Ich schlage Ihnen vor, die Frage von der [Uber (2)] « Geschichte»Übersetzung zu Brill zu überlassen, er wird am bes­ten wissen, wie es in Amerika steht. (Journal u. Review, osv.) Ich möchte sehr gern hören, ob Rank oder Sachs […(3)] einrücken müssen.

Hier geht alles gut. Keine Neuigkeiten.

Mit herzlichsten Grüssen an alle Freunde,

Ihr getreuer

Jones (4).


1. Adressée à « Van Emden, Den Haag », et réexpédiée à « Berggasse 19, Wien ». En voici le texte : « Cher Monsieur le professeur,

J’espère que vous avez reçu ma lettre. Je vous propose de laisser à Brill la question de la traduction de la « Geschichte » ; il est le mieux placé pour savoir ce qu’il en est en Amérique, {Journal og Review, osv.). J’aimerais bien savoir si Rank et Sachs doivent être mobilisés.

Tout va bien ici. Rien de bien neuf.

Mes salutations les plus cordiales à tous les amis,

Votre fidèle

Jones. »

2. Rayé dans l’original.

3. Plusieurs lettres illisibles rayées.

4. Sur la carte, Van Emden a ajouté cette note : « Zeitschrifte für Jones habe ich noch nicht von Ihnen empfangen. Viele herzliche Grüsse von Ihrem ergebenen J. v. Emden. » (N’ai pas reçu de vous les revues pour Jones. Avec mes sincères amitiés, bien respectueusement à vous, J. v. Emden.)

25-11-1914 Freud à Ferenczi

519 F

Prof. Dr Freud

den 25 November 1914 Vienna, IX. Berggasse 19

Cher Ami,

Votre photo étoilée, qui vient juste d’arriver, précipite la réponse que je vous dois. Je veux d’abord vous reprocher de penser à une chose aussi insensée que la prédiction de Jung, en une occasion aussi inadéquate. Vous êtes bien plus profondément plongé dans l’occulte que nous ne le pensons. S’il en était ainsi, ne vous semble-t-il pas que c’est à la guerre elle-même que l’oracle devait faire allusion ? Si elle se prolonge et qu’elle me tue, d’une manière ou d’une autre, ma propre superstition, que vous connaissez, concernant les chiffres, l’aura quand même emporté (1).

Je vous ai envoyé aussi les dernières corrections de la Théorie sexuelle dont vous aurez tiré quelques nouveaux aperçus 2. Depuis que nous nous sommes quittés, j’ai été très actif. Outre l’histoire clinique, forte de ses cent douze feuillets, quelque chose d’autre est en route, dont il ne faut pas encore parler. On travaille quand même tout autrement quand on a la tête aussi complètement reposée. Je vous révélerai seulement que, sur des che­mins depuis longtemps tracés, j’ai enfin trouvé la solution de l’énigme du temps et de l’espace, ainsi que le mécanisme depuis si longtemps recherché de la déliaison de l’angoisse Depuis lors, Det er sant, il y a une certaine paresse.

Rank échappera très probablement au conseil de révision et il pourra alors faire son travail ψα sur l’épopée 4. Jones a envoyé aujourd’hui une longue lettre via Emden, dans laquelle il rapporte beaucoup de choses personnelles et il juge de l’issue de la guerre avec l’étroitesse d’esprit de l’Anglais ; il y mentionne aussi, parmi ses projets de travail, la traduction de vos écrits 5.

De la part de Brill, il y avait une lettre concernant ses difficultés person­nelles. Il se comporte vraiment comme le vrai chien du jardinier * 6, il ne peut faire toutes les traductions lui-même et ne veut en déléguer aucune à quiconque.

Madame Lou Salomé fait mention de vous aujourd’hui dans un écrit fort intelligent7.

J’espère apprendre en même temps votre promotion et votre mutation, et je vous salue cordialement,

votre Freud

* I fransk i teksten.

  1. La préoccupation de Freud concernant la date de sa mort. « La date qu’il se fixa d’abord fut l’âge de quarante et un et quarante-deux ans, et ultérieurement, avec plus d’intensité encore, cinquante et un ans. På 1899, c’est l’âge de soixante et un et soixante-deux ans qui commençait à l’inquiéter, et en 1936 ce fut l’âge de quatre-vingt-un ans et demi.» (Max Schur, La Mort dans la vie de Freud, trad. Brigitte Bost, Paris, Gallimard, 1975, p. 199. Voir aussi la lettre de Freud à Jung du 16 April 1909, Freud./Jung, correspondance, I, Paris, Gallimard, 1975, p. 295-297.)
  2. La troisième édition contenait essentiellement, par rapport aux précédentes, trois parties nouvelles : l’une sur la curiosité sexuelle infantile (Freud, 1905d, p. 123-125), une autre sur les stades de développement de l’organisation sexuelle, comprenant ici la constitution d’une organisation orale (på. cit., p. 127-132), une troisième sur la théorie de la libido, essentiellement fondée sur l’article de Freud (1914c) traitant du narcissisme (på. cit., p. 157-160). On y trouve par ailleurs les enrichissements suivants : des commentaires de Freud sur l’étiologie de l’ho­mosexualité (1905d, 2e alinéa de la note en bas de page, p. 50sq) et du fétichisme (note en bas de page, p. 63) ; des notes sur la nature secondaire du masochisme (p. 69 sq.) ; la définition de la pulsion « en tant que représentation psychique d’une source endosomatique de stimu­lation » (p. 83) ; la distinction entre sublimation et formation réactionnelle (note en bas de page, p. 101) ; la discussion du problème des caractéristiques générales permettant de recon­naître les manifestations sexuelles de l’enfant (p. 104) ; la disposition constitutionnellement renforcée comme caractère essentiel d’une manifestation sexuelle infantile. Celle-ci apparaît par étayage sur une des fonctions vitales du corps (p. 106) ; l’équation « selles-cadeau-enfant » (p. 112) ; discussion des concepts de « masculin » et « féminin » (p. 161) ; discussion entre choix d’objet anaclitique et choix d’objet narcissique (p. 165-166) ; établissement d’une « série éco­logique » (qui deviendra plus tard « série complémentaire ») à propos de l’efficacité relative des facteurs constitutionnels et des facteurs accidentels (p. 191-192).
  3. Les deux questions ont déjà été abordées précédemment par Freud (celle du temps et de l’espace dans 1901a [Le Rêve et son interprétation, trad. Hélène Legros, Paris, Gallimard, koll. «Idées», 1969, p. 64], celle de la déliaison de l’angoisse dans 1895f [« Zur Kritik des Angstneurose »]) mais reprises seulement plus tard dans (1920g) «Au-delà du principe de plaisir » (trad. S. Jankélévitch, Essais de psychanalyse, Paris, Payot, PBP n° 15, p. 7-81 ; référence p. 34-35) et dans (1926d) hemming, symptôme et angoisse (trad. Michel Tort, Paris, PUF, 1968). Jones pense (Jones, II, p- 186) que le problème du temps et de l’espace se réfère à la conception : « Le premier de ces concepts [temps] se rapporte à la topographie du psychisme, particuliè­rement à celle du psychisme inconscient, tandis que le second [espace] ne se trouve pas dans l’inconscient, mais demeure confiné dans les couches plus conscientes du psychisme. » Vers la même époque, Freud a caractérisé les systèmes du conscient (Cs) et de l’inconscient (Ics) de la façon suivante : « Tous les investissements de chose constituent le système Ics, le système Cs correspond à la mise en relation de ces représentations inconscientes avec les représentations de mots qui rendent possible l’accès à la conscience. » (Freud til Abraham, 21 XII 1914, Cor­respondance, på. cit., p. 210.)
  4. Otto Rank : « Homer, Psychologische Beiträge zur Entstehungsgeschichte des Volksepos, I » (Contributions psychologiques à l’histoire de la genèse de l’épopée populaire), Imago, 1917, 5, p. 133-169 ; « Psychologische Beiträge zur Entstehungsgeschichte des Volksepos, II », ibid., p. 372-393. Rank voulait présenter ces travaux pour l’agrégation (Freud til Abraham, lettre du 11 XII 1914, Korrespondanse, på. cit., p. 208-209).
  5. Lettre de Jones à Freud, du 15 XI 1914 : «[…] manifestement, l’Allemagne ne peut ni vaincre ni être véritablement défaite» (Korrespondanse, p. 197, en anglais.) La traduction des articles de Ferenczi par Jones parut sous le titre de Contributions to Psychoanalysis (Ferenczi, 1916 [186]) chez R. G. Badger (Boston). Nouvelle édition : First Contributions to Psychoanalysis, New York, Brunner-Mazel, 1980.
  6. Référence à une pièce de Lope de Vega, Le Chien du jardinier, où le chien veille jalou­sement sur son os sans pouvoir tirer aucun bénéfice de sa possession. Les droits de traduction anglais et américains pour les œuvres de Freud constituaient une source de conflits permanents entre Brill et Jones (voir par exemple Jones, II, p. 47-48).
  7. Lettre du 19 XI 1914 (Freud/Andreas-Salomé, Korrespondanse, Paris, Gallimard, 1970, p. 28-29).

25-11-1914 Freud à Lou

Vienna, IX, Berggasse 19

25. XI. 14

kjære frue,

Comme une lettre entre Vienne et Göttingen met actuel­lement six jours, je crois pouvoir vous répondre aussitôt sans paraître indiscret. Le tiré à part désiré voyage sans passer par la censure et a dû déjà vous arriver.

Ce que vous écrivez me donne le courage de joindre ma voix à la vôtre. Je ne doute pas que l’humanité se remettra aussi de cette guerre-ci, mais je sais avec certitude que moi et mes contemporains ne verront plus le monde sous un jour heureux. Il est trop laid ; le plus triste dans tout cela, c’est qu’il est exactement tel que nous aurions dû nous repré­senter les hommes et leur comportement d’après les expec­tatives éveillées par la ψα. C’est à cause de cette position à l’égard des hommes que je n’ai jamais pu me mettre à l’unisson de votre bienheureux optimisme. J’avais conclu dans le secret de mon âme que puisque nous voyions la culture la plus haute de notre temps si affreusement entachée d’hypocrisie, c’est qu’organiquement, nous n’étions pas faits pour cette culture. Il ne nous reste qu’à nous retirer et le grand Inconnu que cache le destin reprendra des expériences culturelles du même genre avec une nouvelle race.

Je sais que la science n’est morte qu’en apparence, mais l’humanité semble vraiment morte. C’est une consolation que de penser que notre peuple allemand est celui qui s’est le mieux comporté en la circonstance ; peut-être parce qu’il est sûr de la victoire. Le négociant avant la banqueroute est toujours fourbe.

Nos mercredis, auxquels vous avez ôté beaucoup de valeur en déclarant qu’en d’autres temps, vous y auriez pris part, n’ont plus lieu que deux fois par mois. Ils se déroulent pai­siblement et d’une manière un peu superficielle. Beaucoup sont très occupés par leurs fonctions, quelques-uns manquent tout à fait. Je travaille secrètement à des choses 33 très vastes et peut-être aussi riches de contenu * ; après une léthargie d’environ deux mois, j’ai pu rendre la liberté à mon intérêt et je sens très nettement que ma tête a bien profité de ce repos.

Deux de mes fils34 sont à l’armée, tous deux encore en période d’instruction dans des villes de province.

Je vous envoie mon souvenir affectueux et songe avec plaisir qu’après la guerre, nous aurons aussitôt besoin de nous revoir.

Votre dévoué Freud,

* Umfangreichen, vielleicht auch inhaltsreichen Dingen.

33. Dans une lettre adressée à Karl Abraham en date du 21 déc., Freud écrit à la fin : « J’aurais pu achever une nouvelle théorie de la névrose avec des chapitres sur le destin des pulsions, le refoulement et l’inconscient, si mon envie de travailler n’avait pas succombé à ma mauvaise humeur. »

34. Martin Freud, l’aîné, et Ernst Freud, le plus jeune.

24-11-1914 Ferenczi à Freud

Fer A

Papa, den 24 November 1914

Cher Monsieur le Professeur,

Ci-joint mon portrait, pour l’instant encore en modeste uniforme de médecin-assistant.

Cordialement, Ferenczi

A. Carte postale fabriquée par Ferenczi lui-même, le représentant en silhouette découpée (buste de profil) collée dans la partie gauche du côté réservé à la correspondance.

22-11-1914 Ferenczi à Freud

517 Fer

Papa, den 22 November 1914

Cher Monsieur le Professeur,

Mon long silence doit avoir pour cause une résistance ; mais je ne sais pas ce qui a pu l’actualiser.

Du point de vue analytique, mon état peut se caractériser à présent de la façon suivante : je me sens assez à l’aise dans la situation militaire homosexuelle; quelque chose en moi semble s’en accommoder parfaite­ment. La raison s’insurge toutefois contre cette façon de gaspiller la vie et le temps ; c’est pourquoi, à Budapest, j’ai mis en marche tout ce qui était possible pour accélérer ma mutation. – Les indispositions nocturnes et les rêves qui les accompagnent trahissent à peu près ceci : si mon travail de rêve réussit à réconcilier, d’une façon ou d’une autre, les courants homo­sexuel et hétérosexuel, alors je dors bien et me réveille frais et dispos ; sinon, mes malaises surviennent. — J’aimerais transcrire pour la Zeitschrift un rêve très intéressant qui, par ailleurs, explique un épisode biblique, celui de la chute de Sodome et Gomorrhe Il résulte de l’analyse que la femme de Loth a été changée en statue de sel non seulement parce qu’elle s’est retournée pour voir les villes en flammes, mais aussi parce que le sel symbolise en même temps le mode pervers de satisfaction sexuelle dans ces cités (le cunnilingus, osv.). (Explication, en même temps, de l’expression hongroise : « même un vieux bouc lèche volontiers du sel ».)

J’ai un peu plus à faire ici dans l’exercice de mes fonctions, car je prends mes tâches sanitaires au sérieux. Moyennant quoi, j’ai déjà été proposé pour une promotion par le commandant, de sorte qu’on me donnera bientôt le titre de « médecin-chef ».

Aujourd’hui, je reçois des visiteurs très chers de Budapest : Madame G. et sa sœur (2) viennent voir mon logement à Papa.

Entre-temps, mon incognito ici a été honteusement détruit : les jeunes dames m’ont fait inviter pour une conférence sur la psychanalyse. J’espère que je pourrai exprimer mon refus, avec mes regrets, en datant ma lettre de Budapest. – Je dois dire, d’un autre côté, qu’il y a beaucoup d’obstacles à une mutation en pleine guerre.

Je vous remercie de l’envoi des épreuves. Elles sont, pour ainsi dire, une exhortation à ne pas oublier la science. Il est curieux de voir combien me paraissent évidentes, maintenant, les idées révolutionnaires qu’elles recèlent.

J’ai eu ici une séance d’analyse. Mais la patiente n’est pas revenue après la première fois.

Possédez-vous déjà des renseignements détaillés sur le décès de votre frère ? Madame G. et moi-même avons tous deux pensé, malgré nous, à la prophétie de Jung s. Nous voulons espérer que le destin se satisfera d’un seul accident dans la famille.

Salutations cordiales de votre Ferenczi

1. Genèse, XIX, 1-26. Il n’a été trouvé aucune note de Ferenczi sur ce thème.

2. Sarolta Morando, née Altschul.

3. Allusion non éclaircie. Voir cependant 519 F et 520 F.

19-11-1914 Abraham Freud

* Berlin W, Rankenstraße 24

19.11.14.

Kjære Professor,

L’épreuve que vous m’avez envoyée me montre que les moulins de la science ne se sont pas tout à fait arrêtés. L’article (1), tant dans l’ensemble que dans les détails, m’a profondément convaincu. Dans l’intérêt des débutants, je me permets de vous proposer de développer quelque peu un passage. Dans le placard numéro 3, les lignes 7-12 relatent une expérience que l’initié comprend sur-le-champ, mais dont le néophyte regret­tera qu’elle ne soit pas appuyée sur plus de détails.

Ces essais techniques m’arrivent chaque fois à point nommé; ces jours-ci, le dernier m’a donné un bon conseil pour un traite­ment difficile!

J’ai en moyenne 3 Ã 4 séances par jour. D’après mon expé­rience, il n’y a plus maintenant qu’une catégorie de clients qui entrent (ou plutôt, qui peuvent, pour des raisons financières, entrer) en traitement : les hommes célibataires qui ont fait un héritage. Cela se vérifie pour tous mes clients actuels.

Zeitschrift et Imago sont arrivées, de même que la Psychoanalytical Review (2) ; mais je n’en ai lu qu’une infime partie.

J’espère que pour vos deux fils, partis au front, tout conti­nuera à aller pour le mieux, ici, le moral est en ce moment, et c’est très positif, à l’espoir. Il y a plus d’un sujet sur lequel j’aimerais m’étendre; mais par écrit, ce n’est pas possible. — Pour ce qui est de réviser votre gros manuscrit, j’aimerais bien venir à Vienne, mais je ne sais pas encore si, dans un avenir prévisible, je pourrai partir en voyage. Peut-être entre la Noël et le Jour de l’An.

A l’hôpital, mes 5o malades me donnent fort à faire; le travail et les succès qui l’accompagnent me satisfont beaucoup par eux-mêmes. — Chez nous, tout va bien. A vous et à tous les vôtres, mes bien cordiales salutations, så vel som kona mi.

Din Karl Abraham.


(1) S. Freud : « Nouveaux conseils pour la technique psychanalytique : observations sur l’amour de transfert », 1915, trad. fr. in De la technique psychanalytique, P.U.F

(2) Revue trimestrielle américaine de psychanalyse.

19-11-1914 Lou à Freud

Göttingen,

19 November 1914

Kjære Professor, Quel plaisir de recevoir aujourd’hui de vous un signe de vie. Tout récemment, j’avais demandé au Dr Abraham les­quels de vos fils étaient sur le front et appris également que le Dr Ferenczi s’y trouvait.

Oui, évidemment ces « grands frères »! Tous tant qu’ils sont, ils sont devenus de véritables démons. (Mais cela pro­vient de ce que les États ne se font pas psychanalyser !)

Tous les jours, on se lève pour faire face au même pro­blème : concevoir l’inconcevable ; on se fraie un chemin à travers cette époque si terriblement douloureuse comme à travers un buisson d’épines. Je ne sache pas de destin per­sonnel, de loin aucun, qui eût pu me faire saigner davantage. Et je ne crois pas non plus vraiment qu’après Dette, on pourra jamais redevenir heureux.

Lorsque vous m’aviez écrit pour la dernière fois cet été, les luttes auxquelles nous songions étaient d’un autre genre. Mais n’est-ce pas, les soirées du mercredi ont lieu comme de coutume ? (Si même beaucoup manquent à l’appel.) Sans ces circonstances particulières, j’y aurais certainement pris part cet hiver.

M’enverriez-vous bien une épreuve de Pour introduire le narcissisme32 ? En inscrivant dessus un mot de souvenir ?

Avec mes meilleurs souhaits pour vous et toute votre maisonnée.

Votre Lou Andréas.

32. Cette œuvre, « Zur Einführung der Narzissmus » (1914), est celle qui a le plus profondément occupé Lou A.-S. et rendu inébranlable sa confiance en Freud. Dédicace de Freud sur le tiré à part : « Avec le souvenir affectueux de l’auteur solitaire. 25. XI. 1914. »

15-11-1914 Jones à Freud

15 November 1914

69 Portland Court, Londres

Cher professeur,

Martin, je crois, part pour la Russie le 28 November. Il m’a envoyé une carte pos­tale de vous, comme V. Emden, et j’ai reçu la lettre de votre ami archéologue1. Reçu aujourd’hui de Jekels, via V. Emden, son article sur Napoléon2, qui m’intéressera au plus haut point ; auriez-vous la gentillesse de l’en remercier, car je n’ai pas son adresse, je vous serais grandement obligé si vous pouviez me faire adresser les revues, dont le Jahrbuch, via V. Emden ; le Dr Bisschop3 lui rendra visite et passera les chercher lors de son prochain séjour à La Haye. Loe et moi échangeons aussi toutes les lettres, osv., que nous recevons, de manière à avoir les toutes dernières nouvelles de vous et de votre famille. Nous aurons particulièrement hâte d’avoir des nouvelles du sort de vos fils, et de savoir ce que deviennent Rank et Sachs.

Je donnerais beaucoup pour avoir une heure de discussion avec vous, dont je crains qu’il faille la reporter jusqu’à l’été 1916, peut-être, et je ne sais pas par quel sujet commencer dans une lettre. J’espère vivement que vous pourrez distraire quelque attention de la guerre, et la consacrer à des tâches plus productives, en sorte que les écrits qui sortiront de vos loisirs accrus compensent, jusqu’à un certain point, les autres choses (ce que Ferenczi appelle nachkriechende Lust (4)). Qu’en est-il de l’article sur l’hystérie pour le Handbuch5? De même, qu’écrivez-vous pour Imago ? J’ai écrit à Payne pour lui proposer un coup de main dans la traduction de l’essai historique, si c’est d’accord avec Brill. Vous dites qu’il paraît dans la revue de Prince, mais je pen­sais que c’était dans la Review de Jelliffe6. Janet a republié sa communication des Congress Transactions dans son propre Journal de Psychologie et dans la revue de Prince7. Il n’a pas apporté la moindre correction à ses exposés fautifs, et j’ai donc rédigé une réponse qui devrait paraître dans la livraison de décembre du Tidsskrift for unormal psykologi (8). Comme vous l’imaginez bien, elle est libérale, et calculée pour affecter sa réputation en Amérique.

Nous n’avons eu qu’une seule réunion de notre société depuis juillet, voici une quinzaine. Elle a été orageuse. Constance Long a lu un texte stupide de Jung, annonçant des découvertes du genre : une automobile dans un rêve symbolise l’en­thousiasme ; et quand j’ai critiqué cette communication, Eder et son épouse se sont conduits avec la plus grande obstination. J’ai souhaité qu’il n’y ait plus de réunion jusqu’à la fin de la guerre, ou tout au moins pendant un an (dans l’espoir que les théologiens prennent peu à peu leur distance et finissent par se retirer), mais après une discussion animée il a été décidé que la prochaine réunion aura lieu fin janvier ; j’y présenterai une communication sur les vues de Jung. L’opinion qu’ils défendent est que la méthode de Jung constitue une variante, et une évolution légitime, de la Ps-A, et que la différence entre ses vues et les nôtres n’est pas grande au point d’exclure toute collaboration, mon opinion passant au contraire pour de l’entête­ment et du dogmatisme9. Malheureusement, il n’y a personne de mon côté, hormis Bryan, qui ne sait pas grand-chose, la plupart des membres étant des spectateurs assez passifs. Mais vous pouvez être certain que je ferai de mon mieux pour défendre nos couleurs.

Je reçois de temps à autre des journaux allemands, et j’ai su ainsi que ce que notre presse dit de la misère à Vienne et du choléra en Galicie était grandement exagéré. Til gjengjeld, je vous demande de croire que la Banque d’Angleterre n’a pas été détruite par les bombes, que lEgypte et l’Inde ne se sont pas révoltées, et que nos côtes n’ont pas été bombardées par la flotte allemande ! Il n’y a aucune animosité ici contre l’Au­triche, l’idée étant qu’elle s’est fait exploiter par l’Allemagne. On fait une distinction intelligente entre la Prusse et le reste, et la rancœur est grande contre son arrogance brutale et son mépris absolu des conventions de La Haye. Il y a beaucoup de « sekun­däre Bearbeitung» en la matière, et le peu de valeur de la science allemande a été découvert par la guerre, de la même façon que certaines personnes que nous pour­rions citer ont renoncé à leur croyance en la sexualité infantile pour des prétextes aussi peu pertinents. Personnellement, il m’est très pénible de voir le peu d’objecti­vité dont même des hommes de science ont fait preuve de part et d’autres sur des questions relatives aux causes, aux mobiles et à la conduite de la guerre. Wundt et Eucken, on pouvait l’imaginer, mais Ostwald10 ! Il me semble qu’ici, comme ailleurs, les seuls qui aient une véritable occasion d’afficher leur supériorité à cet égard sont les psychanalystes. J’espère que nous pourrons apprendre quelque chose de la psy­chologie du nationalisme et du patriotisme, tant l’heure est propice pour étudier une question d’une telle importance, et je suis certain que vous y consacrez une bonne partie de votre attention. A ce qu’il me semble, je crois pouvoir maintenir un assez bon équilibre entre les arguments avancés de part et d’autre, et la seule vraie raison [pour laquelle je11] que je puisse donner de mon désir que notre camp l’emporte, c’est que, dans l’ensemble, l’Anglais moyen m’est plus proche et plus sympathique que l’Allemand moyen, surtout le Prussien moyen. On a peine à voir quel principe vital est en jeu dans le conflit, qui est en somme assez puéril : il s’agit de voir qui est le plus fort, et l’on n’arrive pas à s’entendre sur ce point sans recourir à l’épreuve de force. Au-delà d’une formidable abréaction de pugnacité, je ne pense pas qu’il sortira grand-chose de toute la guerre, car de toute évidence l’Allemagne ne peut gagner, pas plus qu’elle ne saurait être vraiment écrasée, et même si la Bosnie, la Galicie et l’Alsace sont permutées, l’affaire n’a pas grande importance. Mais tout se passe comme si l’Allemagne devait en conserver une haine durable de l’Angleterre, ce qui est regrettable mais apparemment inévitable.

J’aimerais beaucoup avoir quelque aperçu de votre attitude personnelle à l’égard de la guerre, et savoir jusqu’où vous vous sentez concerné. Le fait que vos fils soient impliqués est bien entendu de nature à faire une différence de taille.

Sur le plan personnel, pas grand-chose de neuf. La clientèle continue à augmen­ter, mais je trouve le temps de faire autre chose. J’ai terminé mon livre sur le trai­tement et je m’attaque maintenant à la traduction des articles de Ferenczi12. Après cela, vient peut-être Napoléon, l’atmosphère étant propice à des sujets de ce genre, puis au gros livre profane sur la Ps-A13. Je vois Loe assez souvent. Elle a des ennuis physiques à présent, mais elle est heureuse et, dans l’ensemble, elle va bien ; sa nouvelle maison sera prête autour du mois de janvier. Mon état de santé a laissé à désirer (arthrite toxique et névrite), mais j’espère y remédier le mois prochain par une opération pour retirer la cloison nasale, les cornets des fosses nasales, et une exploration de l’antre — ce qui signifiera deux semaines d’hospitalisation. Je suis ravi d’apprendre que notre cercle a décidé de ne pas me considérer comme un ennemi, et de voir qu’ils ont ainsi pu corriger la tendance irrationnelle à la Ver­dichtung inconsciente qui leur aurait permis autrement de le faire. De mon côté, je n’ai moi non plus aucune difficulté à dissocier l’amitié personnelle de la rivalité nationale.

Cette lettre ne contenant aucun secret militaire, j’espère qu’elle arrivera à bon port, et c’est avec une vive impatience que j’attendrai votre prochaine lettre. Soyez assez bon pour transmettre mes chaleureuses salutations au Comité et aux vôtres, tout en gardant pour vous les plus chaleureuses.

Bien fidèlement à vous Jones.

  1. Pour une évocation plus fouillée de cette première période de la guerre, voir Jones (1955 a, p. 173-174; 1955 b, p. 194-195).
  2. Jekels (1914).
  3. Peut-être Francis R. B. Bisshopp, M.D. 1892, Londres.
  4. Dans ses notes et fragments du 2 November 1932, Ferenczi emploie l’expression Nachkriechen der Lust (plaisir rampant derrière la douleur) ; voir Ferenczi (1932, p. 277 ; 1955, p. 265).
  5. Voir lettre 200, note 7.
  6. Jones évoque plus longuement l’épisode Brill (1916 b) dans la lettre 208.
  7. Janet (1914).
  8. Jones (1915 b) ; mais voir aussi Freud (1916 e).
  9. Jones avait écrit dogmaticness, au lieu de dogmatism, puis rayé cness pour ajouter sm.
  10. Tout au long du mois d’octobre 1914, des savants et des hommes de science des deux côtés avaient fait des déclarations sur la légitimité de leurs causes respectives. Le manifeste des professeurs allemands, publié dans la Frankfurter Zeitung du 4 Oktober 1914, était signé par 93 membres de l’élite intellectuelle allemande, dont Wilhelm Wundt (1832-1920), professeur de physiologie à Leipzig et fon­dateur de la psychologie expérimentale; Rudolf Christoph Eucken (1846-1926), professeur de philoso­phie à léna, idéaliste, prix Nobel de littérature (1908) ; et Wilhelm Ostwald (1853-1932), professeur de Chimie à Leipzig, et prix Nobel de chimie (1909). Voir Klaus Schwabe, Wissenschaft und Kriegsmoral : Die deutschen Hochschullehrer und die politischen Grundfragen des Ersten Weltkrieges, Göttingen, Musterschmidt, 1969, p. 22 ; ainsi que Hermann Kellermann, Der Krieg der Geister : Eine Auslese deutscher und ausländischer Stimmen zum Weltkriege 1914, Weimar, Heimat & Welt, 1915, p. 64-69.

La réponse britannique, Reply to German Professors : Reasoned Statement by British Scholars, parut dans le Times du 21 Oktober 1914, p. 10. Jones a sans doute remarqué également les prises de posi­tion personnelles de divers hommes de science. Le 5 Oktober 1914, par exemple, den Times publia en page 9 une courte lettre d’Eucken, adressée en Amérique, où celui-ci affirmait que, « jamais, dans l’his­toire, l’Allemagne n’avait été si unie et si grandeTout pousse à prendre les armes. L’amertume est au plus fort contre l’Angleterre. Elle sera à jamais considérée comme notre pire ennemie, et c’en est fini de notre collaboration intellectuelle pour un temps incalculable». De même, den 31 Oktober 1914, en p. 7, den Times fait état de la visite à Stockholm du Pr Ostwald, venu en qualité de délégué à une nouvelle asso­ciation pour la promotion d’une Ligue de la «Kultur» allemande. På 1910, le même Ostwald avait demandé à Freud un article pour les Annalen der Naturphilosophie, mais l’affaire en était restée là. Voir McGuire (1974, p. 315, 322) et Jones (1955a p. 78 ; 1955 b, p. 86-87).

11. Rayé dans l’original.

12. Jones (1920 b, 1916 b).

13. Aucun de ces travaux ne fut achevé.