17-02-1914 Eitingon à Freud

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[En-tête III Berlin], le 17 février [1914]

Cher Professeur,

En vous envoyant la transcription de mon propos lors de notre discussion berlinoise sur les mystères de l’aide à la résurrection zurichoise1, je voudrais vous laisser le soin de déterminer s’il serait justifié d’ajouter aux critiques de Ferenczi, Abraham, Rank et Sachs ma propre contribution (par exemple dans la Zeitschrift)2.

A une exception indécise près3, notre groupe local est totalement una­nime pour refuser Jung.

Avec les salutations les plus chaleureuses de votre totalement dévoué

M. Eitingon

1. Le 11 février, Abraham écrivit à Freud (F/A, p. 160) : « Il y a quelques semaines », c’est-à-dire le 17 janvier, « nous avons eu une réunion de notre groupe, avec quatre exposés sur l’affaire Jung » (voir Corr.). Eitingon y participa avec une contribution « Sur l’inconscient chez Jung et son tournant vers l’éthique » (1914a). Un point de sa cri­tique visait les tentatives menées par le groupe zurichois pour transformer le « complexe d’Œdipe païen en symbolique chrétienne de la résurrection » (p. 103).

2. Le premier numéro de la 2e année (1914) de parution de la Zeitschrift était un numéro anti-zurichois, avec des textes critiques de Ferenczi, Abraham, Jones, etc. (p. 62- 87 ; voir par ailleurs Ferenczi 1913). La contribution d’Eitingon (1914a) fut elle aussi accep­tée. Lorsque Ferenczi lut le texte sur les épreuves, il écrivit à Freud (F/Fer 1/2, p. 290) : « La polémique étonnamment vive contre le sabotage du concept d’inconscient a été pour moi une surprise. » Rank et Sachs voulaient en outre publier dans le Jahrbuch un article polémique intitulé « Qu’est-ce que la psychanalyse? » qui fut ensuite retiré. Voir Schröter (1995a, notamment p. 526 et note 22).

3. Wolf Stockmayer (cf. par ex. Abr. à Freud, 11 février; Rundbr. II, p. 93-94).