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12-03-1914 Eitingon à Freud

48 E

[En-tête III Berlin], den 12 Mars 1914

Kjære Professor,

Tous mes vœux de bonheur les plus chaleureux et ceux de mon épouse à vous et aux vôtres pour la naissance de votre petit-enfant[1]. Puisse-t-il vous procurer à tous beaucoup de joie.


[1]Le premier petit-enfant de Freud, Ernst Wolfgang Halberstadt (qui prit plus tard le nom de W. Ernest Freud), né le 11 Mars 1914, fils de la fille de Freud, Sophie.

11-03-1914 Freud à Ferenczi

463 FA

[Vienna], den 11 Mars 1914

Cher Ami,

Cette nuit (10/11) Ã 3 heures, un petit garçon, comme premier petit- enfant (1)! Très singulier! Un sentiment d’avoir vieilli, du respect devant les miracles de la sexualité! Sophie va très bien, elle a déclaré elle-même au téléphone : « Ce n’était pas tellement terrible. »

Cordiales salutations, aussi à Madame G.

votre Freud

Jahrbuch et Imago sont parus.

A. Carte postale.

1. Ernst Wolfgang Halberstadt; ultérieurement, il prendra le nom de Freud et deviendra psychanalyste. Freud a décrit et interprété le jeu de « Fort-Da » de son petit-fils dans « Au- delà du principe de plaisir», in Essais de psychanalyse, 1970, pp. 7-81, allusion ; pp. 15-18.

09-03-1914 Abraham Freud

* Berlin W, Rankenstraße 24

9-3-14.

Kjære Professor,

Demain, un petit paquet sera expédié à votre adresse; il contient le cadeau par lequel, depuis longtemps, je voulais vous remercier de votre portrait, que vous m’aviez offert. Il y a quelque temps, Stanley Hall m’avait demandé de faire don d’une photographie de moi au séminaire de psychologie de Worcester. C’est ainsi que vous parviendra un exemplaire de la photogra­phie que j’ai fait faire à cette occasion.

Votre manuscrit est sur ma table depuis plus d’une semaine. Je l’ai lu plusieurs fois. Concrètement, je ne vois pas quelle remarque je pourrais y faire, sinon que je retrouve dans chaque mot mes propres pensées, il y a un soulagement à voir tout cela écrit noir sur blanc; la manière dont vous l’avez fait est parti­culièrement satisfaisante. — Je vais mentionner quelques points tout à fait secondaires :

  1. P. 20, vous dites comment Rank est venu à vous, mais son nom n’est pas cité. Je ne sais pas si c’est intentionnel, mais je voulais vous le faire remarquer.
  2. P. 27, il y a certainement une omission : « Havelock Ellis qui avait suivi son développement avec sympathie. » Il manque certainement à cet endroit : « depuis le début ».
  3. Le qualificatif que vous attribuez à Hoche ne va-t-il pas entraîner des conséquences fâcheuses? Vous avez raison, bien sûr, mais il vaut peut-être mieux l’enlever.

Je ne pourrais rien mentionner d’autre. Sinon, tout au plus, que j’ai apprécié de pouvoir, en ma qualité de rédacteur, lire le manuscrit avant les autres. Cela a été un dédommagement pour le dur labeur de ces derniers mois.

Je viens de terminer mon travail sur la pulsion de voir. Maintenant, il me faut venir à bout à toute force de mon compte rendu. J’espère que je recevrai toutes les contributions dans le courant de ce mois.

Je renvoie ci-joint la lettre de Jelgersma, qui m’avait été envoyée par Jones; elle m’a fait très plaisir. — Vous devez certainement savoir que je corresponds fréquemment avec tous les membres du Comité. — Pour Reik, je fais mon possible; mais ce n’est pas facile de lui trouver quelque chose.

Je poserai à notre groupe la question de la participation à la recherche sur les enfants [Kinderforschung] et vous donnerai réponse ensuite. ‘

Med min hjertelig hilsen. Votre dévoué

Abraham.

08-03-1914 Freud à Binswanger

95 F

Prof. Dr. Freud

Vienna, IX. Berggasse 19 den 8 Mars 1914

Cher Docteur !

Je suis très heureux d’apprendre que vous allez bien et je pense que bientôt la précarité de la vie ne vous concernera pas davantage que les autres êtres humains1. Le mérite de la prospérité de votre progéniture revient aussi à votre femme !

Votre intérêt pour Shakespeare 2 est aussi très réjouissant. Je m’étonne souvent du besoin de poètes nouveaux de la part de l’humanité. J’attends avec une grande curiosité vos impressions sur Rome l’année prochaine. Tout le monde sait que la première impression est décevante, et même inquiétante.

Jusqu’à présent l’année m’a apporté beaucoup de travail ; c’est seulement maintenant que les choses se calment. Quel dommage que votre travail théorique n’avance guère. Nous aurions pu très bien le placer dans le premier volume du nouveau Jahrbuch3. Celui-ci comporte en fait deux de mes travaux : « Pour introduire le narcissisme 4 » et « Contribu­tion à l’histoire du mouvement psychanalytique5», qui devraient, jeg håper, clarifier ma relation avec Jung. La confé­rence de Jelgersma 6, recteur de Leyde, ne vous aura certai­nement pas échappé.

Dans ma famille, tout va bien. Hier, ma femme est partie pour Hambourg, où nous attendons prochainement d’être élevés à un rang supérieur, traduisez au rang de grands- parents 7.

Je me réjouis beaucoup de la nomination de Häberlin8. Si vous avez l’occasion de lui parler, transmettez-lui mes féli­citations. Je ne pense pas qu’il deviendra un adepte actif de la psychanalyse.

Nylig, un collègue de Friedländer m’a encore confirmé que celui-ci avait été dégradé pour tricherie au jeu de tarot, alors qu’il était médecin militaire (volontaire). Cela vous permettra de mieux comprendre mon aversion pour toute forme de contact avec ce porc.

Je vous salue cordialement ainsi que votre femme

Votre Freud

1. CF. 65 F, note 1.

2. À partir de 1916, il est très souvent question de la lecture de Shakespeare dans le Journal de Binswangen

3. La revue porte maintenant le nouveau titre Jahrbuch der Psychoanalyse, mais continue la numérotation avec le t. 6 (1914) ; sa parution est suspendue à cause de la guerre après cette année.

4. Freud (1914c).

5. Freud (1914d).

6. Gebrandus Jelgersma, Ongeweten Geestesleven (1914). En français « Vie mentale inconsciente », conférence tenue pour le 339e anniversaire de l’Université de Leyde le 9 fà © vrier 1914 (1914).

7. Ernst Halberstadt (aujourd’hui W. Ernest Freud), fils de Sophie et Max Hal­berstadt, premier petit-fils de Freud, né le 11 Mars 1914.

8. CF. 92 F, note 3.

06-03-1914 Ferenczi à Freud

462 Fer

INTERNATIONALE ZEITSCHRIFT FÜR ÄRZTLICHE PSYCHOANALYSE Herausgegeben von Professor Dr Sigm. Freud Schriftleitung: Dr. S. Ferenczi, Budapest, VII. Elisabethring 54/ Dr. Otto Rank, Wien IX/4, Simondenkgasse 8 Verlag Hugo Heller & , Wien, I. Bauernmarkt N° 3 Abonnementspreis : ganzjährig (6 Hefte, 36-40 Bogen) K 21.60 = Mk. 18.

Budapest, den 6 Mars 1914

Cher Monsieur le Professeur,

D’abord (comme presque toujours), une série de remerciements : cette fois je vous remercie pour avoir aimablement arrangé cette affaire du voyage de Pâques, et pour l’eau-forte que je trouve excellente. Le graveur ne semble pas encore être un « moderne », néanmoins il souffle déjà dans son œuvre un air un peu plus audacieux. Je suis convaincu que cet homme pourrait aussi réaliser quelque chose pour le Moïse. Mais il vaudrait la peine de faire aussi un essai avec mon ami (Berény).

Le déploiement de nos troupes contre Zurich dans le Cahier I de la IIe année est vraiment imposant. La polémique merveilleusement incisive d’Eitingon contre le sabotage du concept d’inconscient a été une surprise pour moi

Je suis très occupé (presque chaque jour complet); on peut tout de même obtenir des succès thérapeutiques — en se donnant beaucoup de peine, Det er sant – avec suffisamment de persévérance de part et d’autre.

Le soir, je suis si fatigué qu’aucun autre travail ne me réussit. Je n’en disconviens pas : le psychisme peut bien y jouer un rôle. L’état de mon nez est plus satisfaisant, le sommeil pas encore. Peut-être après Brioni!

Cordiales salutations à vous et à toute la maisonnée, av

votre Ferenczi

1. « Über das Ubw. bei Jung und seine Wendung ins Ethische (aus der Diskussion der Berliner psychoanalytischen Vereinigung am 17 Januar 1914 » (De l’Inconscient chez Jung et son virage vers l’éthique [à propos de la discussion à l’Association psychanalytique berlinoise du 17 Januar 1914]), Zeitschrift, 2, 1914, pp. 99-104.

04-03-1914 Freud à Ferenczi

461 F

Prof. Dr. Freud

den 4 Mars 1914 Vienna, IX. Berggasse 19

Cher Ami,

Nous sommes acceptés à Brioni, Je vous propose de partir le jeudi soir (Jeudi saint) ce qui nous fera arriver le vendredi midi.

Heller affirme vous avoir envoyé mon portrait à l’eau-forte. Je suis très curieux de savoir ce que vous en pensez. La famille en est très mécontente, d’autres en font grand éloge.

Le Narcissisme progresse, il sera terminé en mars. Je vous le soumettrai, pour que vous puissiez aussi m’indiquer dans quels passages je peux me référer à votre sens de réalité (1).

Je suis d’avis que nous sortions la conférence de Jelgersma non pas dans le [Zentral]blatt, mais en tant que premier supplément.

Ma femme part samedi pour Hambourg, à temps, jeg håper (2).

Jeg hilser deg hjertelig, dans l’attente de vos nouvelles.

Votre Freud


(1) Freud (1914c) «Pour introduire le narcissisme», trad. J. Laplanche, in La vie sexuelle, 1969, pp. 81-105. Freud a également demandé à Abraham de «choisir l’endroit où il doit insérer (son) premier travail (Salzbourg)… ». Freud til Abraham, du 16 III 1914, Correspondance Freud-Abraham, p. 171.

(2) Pour l’accouchement imminent de Sophie (se 463 F, note 1).

27-02-1914 Freud til Abraham

Vienna, IX, Berggasse 19

27.2.14.

Cher ami,

Je pense beaucoup à vous, car je rédige quelque chose sur le narcissisme. Les « Contributions au Mouvement Psychana­lytique » sont chez Ferenczi depuis une semaine, vous devez vraisemblablement les avoir déjà. Je vous demande de m’envoyer vos remarques critiques à part et de commander chez Deuticke trois exemplaires des placards, afin que je puisse obtenir aussi l’avis de Rank, Sachs et Jones.

Nous travaillons maintenant fermement, pour rattraper le temps que la grève nous a fait perdre. J’espère que deux numéros seront terminés dans la première semaine de mars.

Je vous serai très reconnaissant si vous pouvez faire quelque chose pour Reik. Nous ne devons pas abandonner les nôtres. Peut-être pourra-t-il vous être d’une certaine aide dans votre travail.

Nous avons commencé, dans notre association, une recherche générale et une discussion sur le complexe d’Œdipe chez l’en­fant. La première séance s’est très bien déroulée. Serait-il possible que votre groupe prenne part à ce travail ou collabore à la publication (troisième numéro des discussions)?

Chez nous, tout va bien; j’espère qu’il en est de même chez vous et je vous salue cordialement.

Votre fidèle

Freud.

25-02-1914 Freud à Jones

25 fà © vrier 1914

Vienna, IX. Berggasse 19

Cher Jones,

Ci-joint la fameuse lettre de Jelgersma. Je vous prierai de la faire suivre à Abraham.

Egalement une autre lettre de Putnam. Peut-être avez vous la dent trop dure envers lui. Il a soixante ans passés, et son naturel le porte à douter, ce qui ne l’em­pêche pas de faire montre de courage. L’essentiel paraît être que l’autorité de Jung est bien entamée à ses yeux. Reste qu’il a l’air un peu sot de prétendre que la Leitlïnie [ligne directrice] d’Adler n’est rien d’autre que notre « fantasme » et de continuer à la préconiser. Je comprends que vous perdiez patience.

Moi-même je n’ai pas reçu les épreuves de la Zeitschrift. Déjà Imago s’essouffle. Je ne saurais excepter [accepter] votre offre généreuse de me laisser insérer dans votre critique ce que bon me semble. C’est à vous d’en prendre la responsabilité ; ça vaut bien quelques jours de retard.

Je serai bref parce que je suis encore en pleine rédaction. Il faut en finir avec le narcissisme.

Rien de nouveau du côté de Loe, elle ne s’est pas encore fait examiner. Hier elle m’a soumis un joli spécimen de Verschreiben d’une personne que vous devez connaître. L’adresse indiquait « Frau prof. Loe K. J. (1)». Comme il était impossible de modifier le nom, il n’y avait pas d’autre moyen de nier le changement et la perte.

Je vais essayer de presser Heller et l’imprimeur.

Bien sincèrement à vous

Freud


1. Il semble que Jones ait écrit à Loe en lui donnant du Frau professor Loe Kann Jones.

23-02-1914 Freud à Ferenczi

459 F

Prof. Dr. Freud

den 23 fà © vrier 1914 Vienna, IX. Berggasse 19

Cher Ami,

Merci pour vos notes qui, toutes, devront faire l’objet de réflexion, ainsi que celles qui sont à venir. Peut-être aurons-nous encore l’occasion d’en débattre oralement avant l’impression. Maintenant le manuscrit partira sans doute bientôt pour Berlin, et sera le premier à être composé pour le Jahrbuch.

Je confirme pleinement votre jugement sur la critique d’Ophuijsen. Vous disposez d’une bonne rationalisation pour expliquer le renvoi, si vous lui racontez que vous voulez fournir la traduction allemande vous-même. Mais qui va faire la traduction? Heller a déjà son accord pour une édition allemande. Ne voulez-vous pas vous entendre avec H.[eller] pour que J.[elgersma] n’ait pas l’impression d’une démarche incohérente?

Annerl va mieux, elle n’a plus de fièvre et se réjouit beaucoup de pouvoir voyager avec nous. Mais je vous propose, avant d’écrire pour les chambres, de réfléchir encore pour savoir si nous ne ferions pas mieux d’aller à Brioni, qui serait nouveau pour nous. , nous devrions nous annoncer bien à temps.

Je suis en plein dans le Narcissisme, où l’emprunt que je vous ai fait1 sera mis en évidence. Évidemment, c’est très dur, mais ce doit être terminé d’ici Pâques. La soirée Moïse s’est achevée sans vrai résultat. Je voulais entendre de la part de l’artiste de véritables objections, mais je n’ai pas pu l’y amener. Imidlertid, cela se fera probablement quand même.

Remerciez vivement en mon nom la première lectrice de la contribution historique, pour son intérêt et son approbation. Comment va-t-elle?

Cordiales salutations

votre Freud

P.-S. Ci-joint, lettre critique A d’Ophuijsen et une lettre de moi à vous.

A. Lecture incertaine ; on peut lire aussi : lettre et critique.

1. Se 461 F, note 1.