#45 Une cosmogonie compatible avec la structure du sujet de l’inconscient?
Des éléments de la topologie du cosmos de Jean-Pierre Petit, le modèle Janus sont présentés par Gérard Crovisier. L’inattendu est, qu’à un détail près, ce modèle rejoint la conception du sujet que nous a enseigné Jacques Lacan. Il y a donc deux parties; dans la première d’une demi-heure Gérard Crovisier explicite cette cosmogonie; dans la suite je reprends la structure du réel du symbolique et de l’imaginaire lacanien, et les quelques inflexions qui invoquent la compatibilité avec le modèle inventé par Petit et ses conséquences au niveau de la clinique.
Un tétraèdre orienté permet d’expliciter les mouvements présents au sein des discours sur le maître, sur l’hystérique, sur l’université et sur l’analyste. Également quelques remarques sur les refus de l’Église catholique et de la Réforme luthérienne de reconnaître l’héliocentrisme.
Henry Fontana m’avait transmis son approche de la vie et de la mort de Giordano Bruno. Je n’avais pas lu le texte qu’il m’avait envoyé sur ce thème et du coup j’ai dit plusieurs choses fautives. Voici donc son texte:
En 1600, Robert Bellarmin, jésuite, préside le tribunal de l’Inquisition qui condamne et fait exécuter par le bûcher Giordano Bruno.
R. Bellarmin s’était désigné lui-même comme le « marteau des hérétiques ».
En 1616, au cours du procès Galilée, toujours président du tribunal de l’Inquisition, il menace Galilée et lui rappelle ce qu’il avait lui-même énoncé en 1600 au procès Giordano Bruno, à savoir l’interdiction formelle d’enseigner l’héliocentrisme « où que ce soit et de quelque manière que ce soit » (docere quovis modo) sous peine d’être condamné pour hérésie.
Robert Bellarmin fut déclaré saint par l’Église en 1930.
En 1600 après la condamnation de Giordano Bruno, Galilée et Kepler avaient écrit une déposition en commun: ils reconnaissaient qu’ils n’avaient pas eux-mêmes suffisamment soutenu leur collègue!
J’ai parlé de Luther alors qu’il s’agissait des calvinistes dits Huguenots en Suisse alors que les luthériens sont du coté germanique. Calvin était mort depuis 1564.
Sigmund Freud, citant Le Bon, marque le sujet, membre de la masse, du sceau de la barbarie. Michel Roussan analyse le texte de Freud « Psychologie des masses et analyse du moi » de 1921 et attache ce travail à la structure des quatre discours inventée par Jacques Lacan. Les connexions avec notre présent ne pouvaient y échapper.
#41 Le maître, l’esclave, l’université, la science
« L’esclave se définit de ce que quelqu’un a pouvoir sur son corps » nous a dit Jacques Lacan. Le maître a besoin d’outils pour s’assurer la docilité de l’esclave. Par le passé c’était le fouet, le fusil, la police, les juges etc. De nos jours de nouveaux outils sont à sa disposition, la science, les media, la police, Internet, les LBDs, les amendes, les juges, etc. Par le passé, ces outils généraient chez l’esclave, les souffrances, la peur de la mort, le sentiment d’infériorité, etc. Aujourd’hui c’est la peur du lendemain, la peur des mutilations, la peur de la maladie et de la mort, l’infantilisation, la culpabilisation, etc. Nous proposons de retrouver la dialectique du maître et de l’esclave dans le discours du maître que nous a enseigné Lacan, et de retrouver dans le discours de l’université les outils que le maître utilise comme outils d’asservissement.
À la suite d’une présentation à la Lysimaque je développe les concepts du chaos et notamment la règle 30 qui décrivent ce qui caractérise les systèmes dynamiques lorsqu’ils sont chaotiques.
Il n’était pas certain que cette session de l’atelier ait grand chose à voir avec la clinique psychanalytique, mais à notre surprise, des connexions sont survenues.
Qu’est ce qui différencie la partie mâle et la partie femelle? Pourquoi Lacan nous dit qu’il n’y a pas de rapport sexuel? Et que la femme n’existe pas? Nous tentons d’expliciter ces assertions provocatrices. Elles le sont moins dès que l’on considère que « homme » et « femme » ne sont que des signifiants.
De même il nous enseigne que l’Autre n’est rien d ‘autre que l’Autre sexe.
La logique aristotélicienne est redécrite notamment dans les relations entre l’intension ( les catégories, les types, …) et l’extension (les individus, les instances, …). Gérard Crovisier relie ces logiques à la clinique.
Nous reprenons ici la définition topologique de voisinage qui avait été mal explicité. Également définition et exemple de la notion de graphe d’états finis. Ceci sert de base à l’abord du, dénommé par Lacan, « Graphe du désir ». Cette présentation s’appuie sur les 5 premières sessions du séminaire de 1958-59 « Le désir et son interprétation ».