1.24 Aujourd'hui le cercle $\ldots $ ; 30 juin 1954

Éléments établis à partir du texte [Lac54, 30 juin 54]
$0124001_{1954}$
* La parole est le milieu même dans lequel se déplace l'analyse.
$0124002_{1954}$
* C'est par rapport à la fonction de la parole que les différents ressorts de l'analyse prennent leur sens, leur place exacte.
$0124003_{1954}$
Le langage n'est concevable que comme un réseau symbolique.
$0124004_{1954}$
Toute parole formulée comme telle introduit une émergence du sens dégageant du réel la dimension de la vérité.
$0124005_{1954}$
L'erreur n'est définissable qu'en termes de vérité.
$0124006_{1954}$
* Le mensonge, pour  être soutenu et poursuivi impose littéralement la constitution de la vérité.
$0124007_{1954}$
Il n'y a pas par essence d'erreur qui ne se pose et ne s'enseigne comme vérité.
$0124008_{1954}$
L'erreur est l'incarnation commune et habituelle de la vérité.
$0124009_{1954}$
La tromperie n'est soutenable qu'en fonction de la vérité.
$0124010_{1954}$
* Les voies de la vérité sont des voies d'erreur par essence.
$0124011_{1954}$
L'erreur est précisément marquée en ce qu'elle aboutit à un moment donné à une contradiction.
$0124012_{1954}$
* C'est la contradiction dans le discours qui est le départ entre la vérité et l'erreur.
$0124013_{1954}$
Dans le champ psychanalytique, le discours du sujet se développe normalement dans l'ordre de l'erreur, de la méconnaissance, voire de la dénégation.
$0124014_{1954}$
La dénégation se situe entre l'erreur et le mensonge.
$0124015_{1954}$
Tous les actes manqués et toutes les paroles qui achoppent, sont des paroles qui avouent et des actes qui réussissent dans le sens d'une vérité qui essentiellement ment.
$0124016_{1954}$
La vérité rattrape l'erreur dans la méprise.
$0124017_{1954}$
* Par  son corps même, le sujet émet une parole qui, comme telle, est parole de vérité.
$0124018_{1954}$
* Le sujet en dit toujours plus qu'il ne veut en dire, toujours plus qu'il ne sait en dire.
$0124019_{1954}$
* La parole que le sujet émet, sans le savoir, va au-delà de ses limites de sujet discourant, mais à l'intérieur de ses limites de sujet parlant.
$0124020_{1954}$
* L'inconscient ne connaît pas la contradiction.
$0124021_{1954}$
L'inconscient ne connaît pas le temps.
$0124022_{1954}$
* La réalité tombe sous la contradiction.
$0124023_{1954}$
Dans l'inconscient, il y a suspension du principe de contradiction.
$0124024_{1954}$
Dans le refoulement, c'est toujours d'une interruption du discours qu'il s'agit.
$0124025_{1954}$
Dans le réel, il y a un trou.
$0124026_{1954}$
Les catégories élémentaires sont la tripartition du symbolique, de l'imaginaire et du réel.
$0124027_{1954}$
La ligne d'arête à la jonction du symbolique et de l'imaginaire s'appelle l'amour.
$0124028_{1954}$
La ligne d'arête à la jonction de l'imaginaire et du réel s'appelle la haine.
$0124029_{1954}$
La ligne d'arête à la jonction du réel et du symbolique s'appelle l'ignorance.
$0124030_{1954}$
L'ignorance est une passion.

Jacques B. Siboni 2024-11-08