1.20 L'instance de la lettre dans l'inconscient, ou la raison depuis Freud, 1957

$0020001_{1957}$
La lettre est le support matériel que le discours concret emprunte au langage. [Lac66a, p. 495]
$0020002_{1957}$
Le langage ne se confond pas avec les diverses fonctions somatiques et psychiques qui le desservent chez le sujet parlant. [Lac66a, p. 495]
$0020003_{1957}$
* Le langage avec sa structure préexiste à  l'entrée qu'y fait chaque sujet à  chaque moment de son  développement mental. [Lac66a, p. 495]
$0020004_{1957}$
Le sujet est serf du langage, et encore plus, serf d'un discours. [Lac66a, p. 495]
$0020005_{1957}$
L'algorithme de la discipline linguistique est

$\displaystyle \ensuremath{\frac{\ensuremath{S}\xspace }{s}}\xspace $

et se lit, signifiant sur signifié. [Lac66a, p. 497]
$0020006_{1957}$
Le signifiant et le signifié sont d'ordres distincts. [Lac66a, p. 497]
$0020007_{1957}$
Le signifiant et le signifié sont séparés par une barrière résistante à  la signification. [Lac66a, p. 497]
$0020008_{1957}$
* Il n'est aucune signification qui se soutienne sinon du renvoi à  une autre signification. [Lac66a, p. 498]
$0020009_{1957}$
Il n'existe pas de langue insuffisante à  couvrir le champ du signifié. [Lac66a, p. 498]
$0020010_{1957}$
Le signifiant n'a pas fonction de représenter le signifié. [Lac66a, p. 498]
$0020011_{1957}$
Le signifiant existe en dehors de toute signification. [Lac66a, p. 498]
$0020012_{1957}$
Les algorithmes mathématiques sont sans aucun sens. [Lac66a, p. 498]
$0020013_{1957}$
L'algorithme $\frac{\ensuremath{S}\xspace }{s}$ n'est lui-même que pure fonction de signifiant. [Lac66a, p. 501]
$0020014_{1957}$
La structure du signifiant est qu'il est articulé. [Lac66a, p. 501]
$0020015_{1957}$
Les unités signifiantes, ce sont les phonèmes. [Lac66a, p. 501]
$0020016_{1957}$
Les phonèmes sont le système synchronique des couplages différentiels, nécessaires au discernement des vocables dans une langue donnée. [Lac66a, p. 501]
$0020017_{1957}$
La lettre est la structure essentiellement localisée du signifiant. [Lac66a, p. 501]
$0020018_{1957}$
Le signifiant se compose selon les lois d'un ordre fermé. [Lac66a, pp. 501–502]
$0020019_{1957}$
La chaîne signifiante est le substrat topologique des lois du signifiant. [Lac66a, p. 502]
$0020020_{1957}$
Le signifiant, de sa nature, anticipe toujours sur le sens, en déployant au devant de lui sa dimension. [Lac66a, p. 502]
$0020021_{1957}$
C'est dans la chaîne du signifiant que le sens insiste. [Lac66a, p. 502]
$0020022_{1957}$
Aucun des éléments de la chaîne signifiante ne consiste dans la signification dont cet élément1.6 est capable au moment même. [Lac66a, p. 502]
$0020023_{1957}$
La notion d'un glissement incessant du signifié sous le signifiant s'impose. [Lac66a, p. 502]
$0020024_{1957}$
La métonymie est la fonction proprement signifiante dans le langage. [Lac66a, p. 505]
$0020025_{1957}$
La métaphore jaillit entre deux signifiants, dont l'un s'est substitué à  l'autre, en prenant sa place dans la chaîne signifiante. [Lac66a, p. 507]
$0020026_{1957}$
Dans la métaphore, le signifiant occulté reste présent de sa connexion métonymique au reste de la chaîne. [Lac66a, p. 507]
$0020027_{1957}$
La lettre produit tous ses effets de vérité dans l'homme. [Lac66a, p. 509]
$0020028_{1957}$
Le rêve est à  entendre à  la lettre. [Lac66a, p. 510]
$0020029_{1957}$
* Les images du rêve ne sont à  retenir que pour leur valeur de signifiant. [Lac66a, p. 510]
$0020030_{1957}$
La valeur de signifiant de l'image n'a rien à  faire avec sa signification. [Lac66a, p. 510]
$0020031_{1957}$
La Verdichtung, ou condensation, c'est la structure de surimposition des signifiants où la métaphore prend son  champ. [Lac66a, p. 511]
$0020032_{1957}$
La Verschiebung, ou déplacement, c'est ce virement de la signification que la métonymie démontre. [Lac66a, p. 511]
$0020033_{1957}$
La Verschiebung est le moyen de l'inconscient le plus propre à  déjouer la censure. [Lac66a, p. 511]
$0020034_{1957}$
Le travail du rêve suit les lois du signifiant. [Lac66a, p. 512]
$0020035_{1957}$
L'inconscient ne laisse aucune des actions de l'être humain hors de son  champ. [Lac66a, p. 514]
$0020036_{1957}$
L'algorithme $\frac{\ensuremath{S}\xspace }{s}$ définit la topique de l'inconscient. [Lac66a, p. 515]
$0020037_{1957}$
L'incidence du signifiant sur le signifié se note : [Lac66a, p. 515]

$\displaystyle f(S)\frac{1}{s} $

$0020038_{1957}$
La structure métonymique peut être symbolisée par la formule :

$\displaystyle \ensuremath
{f ( \ensuremath{S}\xspace \dots \ensuremath{S'}\xsp...
... \ensuremath{S}\xspace \cong \ensuremath{S}\xspace ( \frac{\ }{\ } ) s}\xspace $

le signe $-$ manifeste la barre de $S$ sur $s$. [Lac66a, p. 515]
$0020039_{1957}$
La structure métonymique, c'est la connexion du signifiant au signifiant, qui permet l'élision par quoi le signifiant installe le manque de l'être, dans la relation d'objet. [Lac66a, p. 515]
$0020040_{1957}$
La structure métonymique se sert de la valeur de renvoi de la signification, pour l'investir du désir visant le manque qu'il supporte. [Lac66a, p. 515]
$0020041_{1957}$
Le signe $-$ de la métonymie marque l'irréductibilité où se constitue, dans les rapports du signifiant au signifié, la résistance de la signification. [Lac66a, p. 515]
$0020042_{1957}$
La structure métaphorique est symbolisée par la formule [Lac66a, p. 515]

$\displaystyle \ensuremath
{f \left( \frac{\ensuremath{S'}\xspace }{\ensuremath...
... } \right) \ensuremath{S}\xspace \cong \ensuremath{S}\xspace ( + ) s
}\xspace $

$0020043_{1957}$
La structure métaphorique indique que c'est dans la substitution du signifiant au signifiant que se produit un effet de signification. [Lac66a, p. 515]
$0020044_{1957}$
$S'$ désigne le terme productif de l'effet signifiant, ou signifiance [Lac66a, p. 515]
$0020045_{1957}$
$S'$ est latent dans la métonymie. [Lac66a, p. 515]
$0020046_{1957}$
$S'$ est patent dans la métaphore. [Lac66a, p. 515]
$0020047_{1957}$
Le signe $(+)$ de la formule de la métaphore manifeste le franchissement de la barre $\frac{}{}$. [Lac66a, p. 515]
$0020048_{1957}$
Le signe $\cong$ de la formule de la métaphore désigne la congruence. [Lac66a, p. 515]
$0020049_{1957}$
Le franchissement de la barre a une valeur constituante pour l'émergence de la signification. [Lac66a, p. 515]
$0020050_{1957}$
* Je penseje ne suis pas, donc je suisje ne pense pas. [Lac66a, p. 517]
$0020051_{1957}$
Je ne suis pas, là  où je suis le jouet de ma pensée. [Lac66a, p. 517]
$0020052_{1957}$
Je pense à  ce que je suis, là  où je ne pense pas penser. [Lac66a, p. 517]
$0020053_{1957}$
Le $S$ et le $s$ ne sont pas dans le même plan. [Lac66a, p. 518]
$0020054_{1957}$
Le mécanisme à  double détente de la métaphore est celui-là  même où se détermine le symptôme au sens analytique. [Lac66a, p. 518]
$0020055_{1957}$
Le symptôme est la métaphore où la chair, ou bien  la fonction, sont prises comme élément signifiant. [Lac66a, p. 518]
$0020056_{1957}$
La névrose est une question que l'être pose pour le sujet de là où il était avant que le sujet vint au monde. [Lac66a, p. 520]
$0020057_{1957}$
* L'inconscient n'est pas le primordial, ni l'instinctuel. [Lac66a, p. 522]
$0020058_{1957}$
Chez l'animal, il n'y a rien qui transcende la fonction du leurre au service d'un besoin. [Lac66a, p. 525]
$0020059_{1957}$
Le lieu de la convention signifiante est un tiers lieu. [Lac66a, p. 525]
$0020060_{1957}$
* Le symptôme est une métaphore. [Lac66a, p. 528]
$0020061_{1957}$
* Le désir est une métonymie. [Lac66a, p. 528]
$0020062_{1957}$
Quelque chose lie la métaphore à  la question de l'être. [Lac66a, p. 528]
$0020063_{1957}$
Quelque chose lie la métonymie au manque-à-être. [Lac66a, p. 528]
$0020064_{1957}$
La chaîne signifiante est faite d'anneaux dont le collier se scelle dans l'anneau d'un autre collier fait d'anneaux. [Lac66a, p. 502]

Jacques B. Siboni 2024-11-08