1.30 Subversion du sujet et dialectique du désir dans l'inconscient freudien, 1960

$0030001_{1960}$
* Une structure est constituante de la praxis qu'on appelle la psychanalyse. [Lac66a, p. 793]
$0030002_{1960}$
L'inconscient est une chaîne de signifiants qui se répète et insiste1.8. [Lac66a, p. 799]
$0030003_{1960}$
La chaîne de signifiants insiste pour interférer dans les coupures que lui offre le discours effectif. [Lac66a, p. 799]
$0030004_{1960}$
L'inconscient trouve son  régime dans les mécanismes du processus primaire. [Lac66a, p. 799]
$0030005_{1960}$
Les effets de substitution métaphorique du signifiant apparaissent dans la dimension synchronique du discours. [Lac66a, pp. 799–800]
$0030006_{1960}$
Les effets de combinaison métonymique du signifiant apparaissent dans la dimension diachronique du discours. [Lac66a, pp. 799–800]
$0030007_{1960}$
Le je comme signifiant n'est rien que le shifter ou indicatif qui, dans le sujet de l'énoncé, désigne le sujet en tant qu'il parle actuellement. [Lac66a, p. 800]
$0030008_{1960}$
Le je désigne le sujet de l'énonciation. [Lac66a, p. 800]
$0030009_{1960}$
Le je ne signifie pas le sujet de l'énonciation. [Lac66a, p. 800]
$0030010_{1960}$
Le sujet de l'énonciation se reconnaît dans le ne explétif. [Lac66a, p. 800]
$0030011_{1960}$
Le ne explétif est un signifiant. [Lac66a, p. 800]
$0030012_{1960}$
La plus forte coupure dans le discours est la barre entre signifiant et signifié. [Lac66a, p. 801]
$0030013_{1960}$
La coupure de la chaîne signifiante est la seule à vérifier la structure du sujet comme discontinuité dans le réel. [Lac66a, p. 801]
$0030014_{1960}$
Le désir est articulé et n'est pas articulable. [Lac66a, p. 804]
$0030015_{1960}$
Le point de capiton est ce par quoi le signifiant arrête le glissement autrement indéfini de la signification. [Lac66a, p. 805]
$0030016_{1960}$
Le graphe 5.1.1 décrit le point de capiton, $\overrightarrow{SS'}$, $\overrightarrow{\Delta\text{\ensuremath{\thinspace\not\!S}}\xspace }$. 1.9 [Lac66a, p. 805]
$0030017_{1960}$
Dans le graphe 5.1.1, la chaîne signifiante est supportée par le vecteur $\overrightarrow{SS'}$. 1.10 [Lac66a, p. 805]
$0030110_{1960}$
Dans le graphe 5.1.1, le vecteur $\overrightarrow{\triangle\text{\ensuremath{\thinspace\not\!S}}\xspace }$ désigne la réalité qui s'imagine dans le schéma éthologique du retour du besoin. 1.11 [Lac66a, p. 805]
$0030018_{1960}$
Dans le graphe 5.1.1, s'articule le point de capiton. [Lac66a, p. 805]
$0030019_{1960}$
Dans le graphe 1.30.1, le lieu $A$ est le lieu du trésor du signifiant. [Lac66a, p. 806]
$0030020_{1960}$
Dans le graphe 1.30.1, le lieu $A$ n'est pas le lieu du code. [Lac66a, p. 806]
$0030021_{1960}$
* Le signifiant ne se constitue que d'un rassemblement synchronique et dénombrable,aucun ne se soutient que du principe de son  opposition à chacun des autres. [Lac66a, p. 806]
$0030022_{1960}$
Dans le graphe 1.30.1, l'autre $s (\ensuremath{A}\xspace )$ est la ponctuation où la signification se constitue comme produit fini. [Lac66a, p. 806]
$0030023_{1960}$
Dans le schéma 1.30.1, $s (\ensuremath{A}\xspace )$ est un moment, scansion plutôt que durée. [Lac66a, p. 806]
$0030024_{1960}$
Le graphe 1.30.1, figure le point de capiton. [Lac66a, p. 808]
$0030025_{1960}$
$A$ et $s (\ensuremath{A}\xspace )$ participent de cette offre au signifiant que constitue le trou dans le réel. [Lac66a, p. 806]
$0030026_{1960}$
Dans le graphe 1.30.1, la soumission du sujet au signifiant est ce qui se produit dans le circuit $s (\ensuremath{A}\xspace )$ vers $A$ puis $A$ vers $s (\ensuremath{A}\xspace )$. [Lac66a, p. 806]
$0030027_{1960}$
L'Autre est le site préalable du pur sujet du signifiant. [Lac66a, p. 807]
$0030028_{1960}$
C'est de l'Autre que le sujet reçoit le message qu'il émet. [Lac66a, p. 807]
$0030029_{1960}$
L'Autre est le lieu de la parole. [Lac66a, p. 807]
$0030030_{1960}$
L'Autre est témoin de la vérité. [Lac66a, p. 807]
$0030031_{1960}$
Par la dimension qu'il constitue, l'Autre permet de distinguer entre tromperie de la parole et feinte. [Lac66a, p. 807]
$0030032_{1960}$
La feinte se déploie dans la capture imaginaire. [Lac66a, p. 807]
$0030033_{1960}$
* La parole ne commence qu'avec le passage de la feinte à l'ordre du signifiant. [Lac66a, p. 807]
$0030034_{1960}$
Le signifiant exige le lieu de l'Autre pour que la parole qu'il supporte puisse mentir, c'est-à-dire se poser comme vérité. [Lac66a, p. 807]
$0030035_{1960}$
La vérité ne tire pas sa garantie de la réalité qu'elle concerne. [Lac66a, p. 808]
$0030036_{1960}$
La vérité tire sa garantie de la parole. [Lac66a, p. 808]
$0030037_{1960}$
La vérité est instituée dans une structure de fiction. [Lac66a, p. 808]
$0030038_{1960}$
Le sujet tient du signifiant une marque invisible. [Lac66a, p. 808]
$0030039_{1960}$
Le trait unaire vient combler la marque invisible que le sujet tient du signifiant. [Lac66a, p. 808]
$0030040_{1960}$
Le trait unaire aliène le sujet dans l'identification première qui forme l'idéal-du-moi. [Lac66a, p. 808]

Figure 1.30.1: L'identification première
\includegraphics[scale=1.3]{images/id-prem}

$0030041_{1960}$
Dans le graphe 1.30.1, \ensuremath {\ensuremath{I}\xspace ( \ensuremath{A}\xspace )} désigne l'idéal-du-moi. [Lac66a, p. 808]
$0030042_{1960}$
Le graphe de l'identification première, schéma 1.30.1, comprend: signifiant, $s (\ensuremath{A}\xspace )$, $A$, voix, $m$, $i ( \ensuremath{a}\xspace )$, \ensuremath {\ensuremath{I}\xspace ( \ensuremath{A}\xspace )}, $\text{\ensuremath{\thinspace\not\!S}}\xspace $. [Lac66a, p. 808]
$0030043_{1960}$
Le moi est une fonction de maîtrise. [Lac66a, p. 809]
$0030044_{1960}$
La duplicité du moi se supporte du trait unaire de l'idéal-du-moi. [Lac66a, p. 809]
$0030045_{1960}$
Dans le graphe 1.30.1, le vecteur $\overrightarrow{\ensuremath{i ( \ensuremath{a}\xspace )}\xspace .m}$ signifie le procès imaginaire qui va de l'image spéculaire à la constitution du moi, sur le chemin de la subjectivation par le signifiant. [Lac66a, p. 809]
$0030046_{1960}$
Dans le graphe 1.30.1, $i ( \ensuremath{a}\xspace )$ représente l'image spéculaire du moi-idéal. [Lac66a, p. 809]
$0030047_{1960}$
Dans le graphe 1.30.1, $m$ représente le moi. [Lac66a, p. 809]
$0030048_{1960}$
Le moi ne s'achève qu'à être articulé comme métonymie de la signification du je du discours. [Lac66a, p. 809]
$0030049_{1960}$
Le moi ne s'achève pas comme je du discours. [Lac66a, p. 809]
$0030050_{1960}$
L'autre, c'est le semblable, noté $a$. [Lac66a, p. 810]
$0030051_{1960}$
* Il n'y a de demande qui ne passe à quelque titre par les défilés du signifiant. [Lac66a, p. 811]
$0030052_{1960}$
La dépendance, que vit le sujet infans, est maintenue par un univers de langage. [Lac66a, p. 812]
$0030053_{1960}$
L'Autre est le lieu du signifiant. [Lac66a, p. 813]
$0030054_{1960}$
* Il n'y a pas d'Autre de l'Autre. [Lac66a, p. 813]
$0030055_{1960}$
Toute demande est requête de l'amour. [Lac66a, p. 813]
$0030056_{1960}$
Le désir de l'homme trouve forme comme désir de l'Autre. [Lac66a, p. 813]
$0030057_{1960}$
* Le désir s'ébauche dans la marge où la demande se déchire du besoin. [Lac66a, p. 814]
$0030058_{1960}$
Le désir se présente comme autonome par rapport à la médiation de la loi. [Lac66a, p. 814]
$0030059_{1960}$
La loi s'origine du désir. [Lac66a, p. 814]
$0030060_{1960}$
Le représentant de la représentation cause le désir. [Lac66a, p. 814]
$0030061_{1960}$
Le représentant de la représentation a sa place dans l'inconscient. [Lac66a, p. 814]
$0030062_{1960}$
Dans l'inconscient est le discours de l'Autre, il s'agit d'à propos de, par détermination objective. [Lac66a, p. 814]
$0030063_{1960}$
Dans le désir de l'homme est le désir de l'Autre, il s'agit de détermination subjective. [Lac66a, p. 814]

Figure 1.30.2: Che vuoi?
\includegraphics[scale=1.3]{images/che-vuoi}

$0030064_{1960}$
Le graphe #_#> 1.30.2, comprend: \ensuremath{ (\text{\ensuremath{\thinspace\not\!S}}\xspace \; \lozenge \; a)}, $d$, $s (\ensuremath{A}\xspace )$, $A$, $m$, $i ( \ensuremath{a}\xspace )$ , \ensuremath {\ensuremath{I}\xspace ( \ensuremath{A}\xspace )}, $\text{\ensuremath{\thinspace\not\!S}}\xspace $. [Lac66a, p. 815]
$0030065_{1960}$
Le fading désigne l'éclipse du sujet. [Lac66a, p. 816]
$0030066_{1960}$
Le sujet subit une Spaltung ou refente de sa subordination au signifiant. [Lac66a, p. 816]
$0030067_{1960}$
Tout métalangage est impossible. [Lac66a, p. 816]
$0030111_{1960}$
Le je n'est indicable que dans le fading de l'énonciation. [Lac66a, p. 816]

Figure 1.30.3: Le graphe complet
\includegraphics[scale=1.4]{images/complet}

$0030068_{1960}$
Le graphe complet, 1.30.3, décrit: jouissance, $S (\ensuremath{/\negthinspace\negthickspace\negthickspace\ensuremath{A}\xspace })$, \ensuremath{(\text{\ensuremath{\thinspace\not\!S}}\xspace \; \lozenge \;
\ensuremath{D}\xspace )}, castration, \ensuremath{ (\text{\ensuremath{\thinspace\not\!S}}\xspace \; \lozenge \; a)}, $d$, signifiant, $s (\ensuremath{A}\xspace )$, $A$, voix, $m$, $i ( \ensuremath{a}\xspace )$, \ensuremath {\ensuremath{I}\xspace ( \ensuremath{A}\xspace )}, $\text{\ensuremath{\thinspace\not\!S}}\xspace $. [Lac66a, p. 817]
$0030069_{1960}$
La pulsion est ce qui advient de la demande quand le sujet s'y évanouit. [Lac66a, p. 817]
$0030070_{1960}$
Les objets partiels n'ont pas d'image spéculaire. [Lac66a, p. 818]
$0030071_{1960}$
Les objets partiels n'ont pas d'altérité. [Lac66a, p. 818]
$0030072_{1960}$
Les objets partiels sont la doublure du sujet de la conscience. [Lac66a, p. 818]
$0030073_{1960}$
Dans le graphe 1.30.3, $S (\ensuremath{/\negthinspace\negthickspace\negthickspace\ensuremath{A}\xspace })$ est le signifiant d'un manque dans l'Autre. [Lac66a, p. 818]
$0030074_{1960}$
Le manque dans l'Autre provient de ce qu'il n'y a pas d'Autre de l'Autre. [Lac66a, p. 818]
$0030075_{1960}$
* Un  signifiant, c'est ce qui représente le sujet pour un autre signifiant. [Lac66a, p. 819]
$0030076_{1960}$
$S (\ensuremath{/\negthinspace\negthickspace\negthickspace\ensuremath{A}\xspace })$ est le signifiant pour quoi tous les autres signifiants représentent le sujet. [Lac66a, p. 819]
$0030077_{1960}$
Faute du signifiant $S (\ensuremath{/\negthinspace\negthickspace\negthickspace\ensuremath{A}\xspace })$, tous les autres ne représenteraient rien. [Lac66a, p. 819]
$0030078_{1960}$
$(-1)$ est inhérent à l'ensemble des signifiants. [Lac66a, p. 819]
$0030079_{1960}$
Chaque fois  qu'un nom propre est prononcé, son  énoncé s'égale à sa signification. [Lac66a, p. 819]
$0030080_{1960}$

$\displaystyle \frac{S\textrm{(signifiant)}}{\mathit{s\textrm{(signifié)}}}=s\textrm{(l'énoncé)} $

$S=(-1)$, et $s=\sqrt{-1}$. [Lac66a, p. 819]
$0030112_{1960}$
$\sqrt{-1}$ est ce qui manque au sujet pour se penser épuisé par son  cogito, à savoir ce qu'il est d'impensable. [Lac66a, p. 819]
$0030081_{1960}$
Le manque de la jouissance fait l'Autre inconsistant. [Lac66a, pp. 819–820]
$0030082_{1960}$
Ce n'est pas la loi qui barre l'accès du sujet à la jouissance. [Lac66a, p. 821]
$0030083_{1960}$
La loi fait d'une barrière un sujet barré. [Lac66a, p. 821]
$0030084_{1960}$
C'est le plaisir qui apporte à la jouissance ses limites. [Lac66a, p. 821]
$0030085_{1960}$
Dans la dialectique du désir, le phallus donne corps à la jouissance. [Lac66a, p. 822]
$0030086_{1960}$
La fonction imaginaire préside à l'investissement de l'objet comme narcissique. [Lac66a, p. 822]
$0030087_{1960}$
* L'image spéculaire est le canal que prend la transfusion de la libido du corps, vers l'objet. [Lac66a, p. 822]
$0030088_{1960}$
L'organe érectile vient à symboliser la place de la jouissance en tant que partie manquante à l'image désirée. [Lac66a, p. 822]
$0030089_{1960}$
Le passage du $(-\varphi)$ de l'image phallique, d'un côté à l'autre de l'équation de l'imaginaire au symbolique, le positive, et il devient le $\Phi$. [Lac66a, p. 823]
$0030090_{1960}$
$\Phi$ est le phallus symbolique, impossible à négativer, signifiant de la jouissance. [Lac66a, p. 823]
$0030091_{1960}$
Le sexe mâle est le sexe faible au regard de la perversion. [Lac66a, p. 823]
$0030092_{1960}$
Le névrosé est celui qui identifie le manque de l'Autre à sa demande, $\Phi$ à $\ensuremath{D}\xspace $. [Lac66a, p. 823]
$0030093_{1960}$
L'obsessionnel nie le désir de l'Autre en formant son  fantasme à accentuer l'impossible de l'évanouissement du sujet. [Lac66a, p. 824]
$0030094_{1960}$
Le désir ne se maintient chez l'hystérique que de l'insatisfaction qu'on y apporte, en s'y dérobant comme objet. [Lac66a, p. 824]
$0030095_{1960}$
La mère est l'Autre réel de la demande. [Lac66a, p. 824]
$0030096_{1960}$
La vraie fonction du père est d'unir un désir à la loi. [Lac66a, p. 824]
$0030097_{1960}$
Le père souhaité du névrosé est le père mort. [Lac66a, p. 824]
$0030098_{1960}$
* Le pervers s'imagine être l'Autre pour assurer sa jouissance. [Lac66a, pp. 824–825]
$0030099_{1960}$
Le névrosé s'imagine être un pervers pour s'assurer de l'Autre. [Lac66a, p. 825]
$0030100_{1960}$
La perversion est dans l'inconscient du névrosé, en tant que fantasme de l'Autre. [Lac66a, p. 825]
$0030101_{1960}$
Le fantasme contient le $(-\varphi)$, fonction imaginaire de la castration. [Lac66a, p. 825]
$0030102_{1960}$
C'est l'absence de pénis de la femme qui la fait phallus, objet du désir. [Lac66a, p. 825]
$0030103_{1960}$
* Chez le névrosé, le $(-\varphi)$ se glisse sous le $\thinspace\not\!S$ du fantasme. [Lac66a, p. 826]
$0030104_{1960}$
Le névrosé a subi au départ la castration imaginaire qui soutient son  moi fort. [Lac66a, p. 826]
$0030105_{1960}$
Le névrosé refuse de sacrifier sa castration à la jouissance de l'Autre. [Lac66a, p. 826]
$0030106_{1960}$
L'Autre n'existe pas. [Lac66a, p. 826]
$0030107_{1960}$
Le névrosé imagine que l'Autre demande sa castration. [Lac66a, p. 826]
$0030108_{1960}$
* La castration veut dire qu'il faut que la jouissance soit refusée, pour qu'elle puisse être atteinte sur l'échelle renversée de la loi du désir. [Lac66a, p. 827]
$0030109_{1960}$
* Tout discours prend ses effets de l'inconscient. [Lac66a, p. 827]

Jacques B. Siboni 2024-11-08